jeudi 24 mai 2012



Il est temps de redescendre .
Temps compté, le ciel tourmenté vire au noir, de grosses gouttes s’écrasent avec un bruit mat dont le rythme s’accélère sur le chemin caillouteux .Tout à coup je glisse sur une pierre plate et chute bêtement sur ma cheville. Quelle douleur ! Je crie, je peste, bouche béante dans mon visage qui ruisselle déjà.
Méthode Coué : "ce n’est rien, ce n’est rien". Mais au dessus de la chaussure ma cheville, enflée, présente une inclinaison anormale.
Allez, debout ! Je t’en fiche ! Je me traîne dans le sentier transformé en ruisseau boueux sous un rocher, à peu près au sec. La douleur s'irradie dans toute ma jambe et je sens l’eau chaude de mes larmes couler sur mes joues. Mal. Froid. Faim. Combien de temps ?
Un bruit, un piétinement sur le sentier .Un berger descend avec son troupeau. Je l'appelle, étonnée de la faiblesse de ma voix. Il m’a entendue, le voilà, tout encapuchonné de bure il m’enveloppe d’une espèce de plastique... une poubelle ? Je ris intérieurement dans mon immense soulagement. Sans un mot il me soulève, je ne peux rester debout, il prend ma taille, me porte presque. Maintenant la nuit tombe, brutalement déchirée d'éclairs éblouissants, il pleut à grandes bourrasques. L’odeur de l’orage se mêle à celle des moutons trempés mais je m’appuie contre ce flanc inconnu qui me rassure. 
J’ai laissé la peur derrière moi.

3 commentaires:

  1. Belle histoire. As-tu épousé le berger ?

    Roger

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  2. Ouillle!! Ca fait mal, ça...
    Plâtre???
    J'ai connu le truc, mais y'avait pas de beau berger... juste les urgences à l'hôpital de Dreux et 6 mois de plâtre...
    Bises

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  3. Bonjour, mes amis, pas de conclusion gaie ou triste à cette mésaventure, mais je vous remercie d'amener, enfin, le soleil!

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