vendredi 26 octobre 2012

Le français animalier.

«Myope comme une taupe», «rusé comme un renard» «serrés comme des sardines»... les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout.

La preuve: que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.

Vous arrivez à  votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là , ... pas un chat !
Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin. Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié: cette poule a du chien, une vraie panthère! C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

Vous êtes prêt à  gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en réalité aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Une vraie peau de vache, quoi ! Et vous, vous êtes fait comme un rat.

Vous lui roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à  l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon). Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.

Vous n’êtes pourtant pas une poule mouillée, mais vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie. Et puis, ça aurait servi à  quoi de se regarder comme des chiens de faïence ?
Après tout, revenons à  nos moutons : vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à  fouetter"……..


11 commentaires:

  1. Ah c'est marrant ! C'est un exercice de style que nous avait fait faire notre prof de français, en troisième : on avait collecté les expressions en classe, et on avait ensuite concocté chacun une histoire à partir de toutes ces expressions "nom d'oiseau" comme ma prof les avait appelées. On avait les avait lu ensuite en cours, c'était sympa.

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  2. super délicieux , je l'ai copié pour m'en délecter dans mon trajet en bus
    mais les quleques bribes promettent un beau voyage
    kiss à toi très chéres auteure que j'adore...

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    1. ca y est j'ai lu j'ai bu
      c'est très malin et mignon
      super la richesse du langage

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  3. Et c'est pasque ch'uis bête que j'ai pas vu l'oie??
    Comme chante Gigiboy dans "Signé Furax":
    Il avait pas fait exprès,
    Il avait pas vu
    L'éléphant!!!

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  4. et un grand merci pour ce moment de détente !
    au taïchi, on a un faisan doré sur une patte, une grue blanche qui déploie ses ailes, un tigre emporté dans la montagne .... c'est cool, mais pas aussi marrant !
    merci encore pour ma rate qui s'est bien dilatée
    mille bisous

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  5. Tu écris aussi bien qu'un greffier ...ce qui va mortifier tous les matous de ma connaissances, ils seront vexés comme des poux.

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  6. Quel feu d'artifice !...Vraiment très... chouette.

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  7. C'est de l'art cet écrit !!!
    Il ne faudrait pas prendre les oies du bon dieu pour des canards sauvages tout de même :-)
    BISOUS

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  8. Ouah, un travail de fourmis :-)

    McDoodle

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  9. Et... je n'ai pas vu de raton-laveur dans ton inventaire.
    Henri

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  10. Bravo. Quelle imagination. J'en reste muet comme une carpe!

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