lundi 21 novembre 2016

Sonne le glas


Les croix reflétaient la lumière d’une lune montante à demi cachée par des nuages rapides.

Adèle pleurait dans le soir qui tombait mollement.

Sentinelles au garde à vous, de longs cyprès frémissaient contre les murs où se projetaient leurs ombres tremblantes.

Une foule d’amis, silencieuse, reniflait. Des nez coulaient dans le pincement de mouchoirs noirs. Parmi eux, Antoine, ami d’enfance de Louis, le pauvre défunt, "ça c'est fait si vite dites moi"... un peu en retrait.
Un souffle de mistral décoiffait les bouquets de plastique bruissant au pied des tombes.

Adèle essuyait ses yeux rougis, ses jambes se dérobaient, elle se sentait perdue, abandonnée. Elle cachait son regard dans les plis de sa mantille agitée par le vent. Elle était veuve et belle de douleur.

A côté du caveau familial, fort de sa grille repeinte et de sa gothique pierre grise, on apercevait  les plus modestes sépultures, celles de terre sur Terre, ces monticules des pauvres que franchissent parfois, en plein été, des groupes de fourmis, de cloportes affamés ou de mantes religieuses.

Adèle avait entendu Antoine,  faire l’éloge de son mari Louis, maintenant enfermé dans un coffre de chêne et procéder à un bref résumé de sa vie quelque peu enjolivé. Elle avait eu l'air un peu égaré  pendant que les mots d'Antoine  résonnaient  sous son crâne: « …Adèle avait su donner à Louis tellement de bonheur … ».

La vue du marbre glacé des tombes monstrueuses qui l’entouraient, reluisant de tâches livides, la firent vaciller.

Antoine qui avait remarqué le malaise d’Adèle s’approchait d’elle et passait un bras protecteur sur son épaule, la serrant un instant contre lui.

L’église voisine avait pris des allures fantomatiques au gré des lueurs mouvantes animées par le défilé des nuages.Le lourd portail de fer s’était ouvert dans un long gémissement, les amis s’éloignaient. Dans le lointain, les pleurs lancinants d’un chien perdu montaient dans le crépuscule comme un cyprès sonore et retombaient dans le silence.
C'est vrai Adèle avait ..."su donner à Louis tellement de bonheur".
A Antoine  surtout.
Le plus dur était fait, maintenant il l'aurait en exclusivité.

8 commentaires:

  1. Aquí también dicen que van a bajar las temperaturas, y va a hacer frío.

    Besos.

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  2. Pousse toi de là que je m'y mette

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  3. La vérité est que ces événements ont toujours fait mon moi bien «gripa» et est de licencier quelqu'un dans le cimetière, il est pas le mien ..
    Rafa ami, il va attraper cyclogénèse n'a pas de parapluie ..
    Una abraçada manouche..

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  4. Mis limitaciones linguisticas son muchas, pero me ha gustado.

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  5. Très beau texte, il me fait penser à la chanson de Brel "le Moribond'

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  6. le te comprends ma belle je suis justement les avancées et les combats de coq c'est terrible. je t'embrasse ma blelle je reviens pour ton texte.

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