mercredi 29 août 2012

Cosmétologique.



Elle était persuadée  avoir trouvé le secret  de la jeunesse éternelle, plutôt celle de la peau du visage féminin pendant  toute la durée d’une vie. Si elle était courte elle avait d’autant plus raison ! "Mademoiselle" Edmée Weber avait appris à s’asseoir sans s’adosser et  tenait  son petits torse osseux bien droit dans le fauteuil. En face d’elle la Petite ne savait pas encore donner un air impassible à son minois enfantin manifestant en ce moment un étonnement teinté de répulsion.
Elle était fascinée par les lobes exagérément troués de la vieille créatrice de cet institut de beauté mondialement reconnu. Ce vide monstrueux était dû a des « dormeuses » de quelques dizaines de carats, aveuglantes,  cascadant jusqu’aux clavicules  de l’octogénaire. Cette dernière pourtant habituée aux regards des multiples publics  obligatoirement rencontrés dans sa profession était gênée par l’insistance de ce regard enfantin. C’est terrible un enfant avec sa cruelle logique critique sur laquelle aucun argumentaire commercial n’a de prise…
La mère de la Petite assise à côté d’elle avait posé une main rassurante sur son épaule , quand on vient en quémandeuse tout faux pas peut s’avérer catastrophique. Jolie comme un cœur la maman .Timide mais décidée dans sa robe visiblement fait main mais à laquelle son corps parfait donnait un chic très personnel.
-Mademoiselle, dit elle en essayant d’assurer sa voix, je réponds à l’annonce parue dans la presse locale demandant des démonstratrices. Le regard aigu d’Edmée Weber qui n’a pas un mot d’encouragement ne démonte pas Eva qui continue vaillamment, je connais, Mademoiselle, la gamme de vos produits de beauté. Bien avant l’heure vous avez créé des crèmes à base de produits naturels, vous pensiez aussi que la mode de la vente à domicile aurait  un regain de succès et vous avez eu totalement raison.
- Parlez-moi de vous, lance la Weber, et dans une grimace, mère célibataire je suppose ?
- Oui, Mademoiselle, je m’appelle Clara Lebret, j’ai trente ans je suis divorcée et je vis seule avec ma fille, j’ai travaillé comme comptable dans une entreprise qui a fermé, j’ai effectué un stage de reconversion dans une compagnie d’assurances mais ils n’ont pu me garder, et la voix sourde, maintenant je suis au chômage.
-Ho ! miracle le vieux visage s’éclaire, eh bien petite quand on veut vendre de la beauté il faut sourire et y croire. Je tiens à voir personnellement toutes les postulantes mais vous ne me reverrez plus. Revenez demain matin, il y aura avec vous trois autres candidates ; une formatrice vous mettra au courant.
Dans l’élégant living de Mme Weber  une dame d’un âge certain copiée- collée de Mme de Fontenay accueille les quatre postulantes.
- Bonjour mesdames, je suis  Marie-Angèle responsable commerciale du département, l’activité de chacune d’entre vous s’exercera sur un quart géographique que nous allons définir ensemble. Le briefing continue, précis, presque militaire et Clara réalise que les coulisses d’une vente qui peut paraître frivole sont une préparation très sérieuse.
Elles sont là toutes les quatre, belles jeunes femmes qui apprennent avec sérieux comment on s’adresse aux clientes, comment donner envie d’acheter, les gaffes à éviter…
Elles ont ensemble un petit cri de surprise agréable quand d’une coquette valise fleurie Marie- Angèle sort la gamme des produits de la saison. Les pots, les flacons d’un design parfait, aux armes « E.W » en or mat sur fond corail sont ouverts, leur contenu éprouvé senti, pris en main ; les futures vendeuses en oublient la  réalité  admirent, comparent, s’amusent…
-N’est ce pas que c’est agréable ? Ah ! Mesdames vous allez prendre plaisir dans cette activité tellement féminine ! Et je suis sûre que vous saurez provoquer le désir après une démonstration qui tient plus du salon d’esthétique que celles des boîtes plastiques Paperware… De plus l’argument de vente est pour elles qu’elles durent toute une vie et plus, alors que nos crèmes qui vont déclencher l’enthousiasme auront besoin d’être renouvelées, vous devez fidéliser une clientèle et vous rendre indispensables, nos produits étant exclusivement vendus en réunion. Pas de rivalité entre vous mais une saine émulation.
Détendues, ravies elles essayent la tenue coquette, prennent en mais le carnet de commandes et son ravissant stylo plaqué or  « E.W » évidemment…Marie-Angèle sert le thé dans une fine porcelaine anglaise, le bavardage joyeux accompagne la dégustation des petits fours.
Le poids se lève de la poitrine de Clara, certes ce ne sera pas toujours facile de susciter des réunions et de remplir le carnet de commandes mais cette activité correspond à sa propre coquetterie oubliée ces derniers mois… cette ambiance d’équipe lui plait, et c’est  plus gai  que la compta d’usine !
La Petite n’est pas avec Clara aujourd’hui elle est chez son père et sa belle-mère, Jennifer, prénom difficile à prononcer. Qu’un homme se laisse embobiner et quitte sa femme pour une autre, c’est une situation courante et parfois supportable. Mais que cette femme qui ne peut avoir d’enfant vous vole la votre cela est très dur. Clara a divorcé dans les plus mauvaises circonstances économiques abandonnant tous ses droits pour être sure d’avoir la garde de la Petite. Cette Petite qu’elle ne peut plus gâter comme elle le voudrait et qui reçoit de sa belle -mère avec un amour exagéré par de d’anciennes et présentes frustrations, tous les cadeaux imaginables. La Petite  les laisse dans la maison de papa. C’était la maison de papa et maman La Petite est malheureuse et Clara souffre de sa peine. Saleté de bonne femme !!!. Clara se gourmande : il vaut mieux cela que si elle avait affaire à une mégère qui batte son enfant...  mais rien n’y fait , elle souffre de jalousie contre celle qui est à sa place dans une confortable situation et qui fait tout pour s’attacher la Petite.
- Voilà Mesdames vous êtes armées jusqu’à la prochaine réunion. Dans un mois nous ferons le point, je vous souhaite courage et chance, au revoir.
Chacune part de son côté avec en main une de ces mallettes miracle et en tête la liste des connaissances à contacter pour les premières réunions.
Clara étrenne son enthousiasme et son assortiment odorant lors d’une réunion organisée par sa meilleure amie vivant dans « son secteur ». Cela se passe au mieux, entre femmes coquettes et agréables. Quelques démonstrations de masques de crèmes anti-rides se passent à la satisfaction des volontaires ravies de ses soins gratuits…Les accessoires de maquillage, de très bonne qualité, déchainent des gloussements de plaisir. Le carnet de commande se remplit et une volontaire enthousiaste propose d’organiser  une réunion à son tour. Tout baigne. Clara prend de l’assurance dans la connaissance de ses produits, leur argumentaire et découvre la gentillesse de ces femmes dans leur intimité confiante. Vraiment elle les rend heureuses l’espace d’un après midi, elle apprend de plus à réellement les embellir; quoi de plus gratifiant ?
Cette auto- formation lui permet de sélectionner les cosmétiques avec lesquels elle opère une démonstration publique. Par contre elle met de côté un masque d’aspect  transparent engageant et d’un parfum attirant mais sur les peaux sèches il a tendance à être trop long à sécher et se décolle avec une difficulté désagréable pour la cliente. Elle ne l’utilisera pas. C’est le masque « Voile de lumière ».
Deux, trois, quatre réunions s’enchainent avec des résultats surprenants et vraiment encourageants.
Le moral de Clara remonte sensiblement, elle gagne sa vie, son nouveau métier l’amuse et quelle thérapie  efficace que de devoir être toujours coquette, au mieux de sa forme, pour « donner envie » aux clientes…
La Petite a senti immédiatement cette heureuse évolution ; quand elle revient d’une visite à son père et l’autre (Clara a du mal à prononcer son prénom) elle court vers sa mère et lui saute au cou avec un minois tout joyeux.
A la première réunion de travail, l’équipe départementale été félicitée pour ses bons résultats et  Marie- Angèle qui gère les stocks a plaisanté, ravie, se plaignant de ne pas arriver à expédier tant de colis ! La part de bénéfice de chacune est importante et en conséquence le thé- petits fours pris dans l’allégresse.
Clara est d’autant plus heureuse que la prochaine réunion est prévue dans le salon de la notairesse qui doit recevoir le gratin de ses connaissances, certainement des bourgeoises nanties. Si elle arrive à les convaincre, et maintenant elle sait à quel point cette ambiance dénuée de méfiance entre femmes ayant les mêmes problèmes de qualité de peau, de boutons et de …poils les rend crédules. Avant tout  Clara croit vraiment à l’efficacité de ce qu’elle propose avec talent.
La villa de la notairesse est une de ces arcachonnaises fraiche et spacieuse. Dans le grand salon des petits guéridons sont dressés ; boissons chaudes et froides, pyramides de macarons multicolores… Une longue table  recouverte d’une nappe damassée sur laquelle Clara  installe ses produits le plus harmonieusement possible est disposée de telle sorte qu’on puisse en faire le tour, toucher et comparer les textures et les parfums…. Les invitées arrivent caquetantes et froufroutantes. Bisous, bisous…Elles sont une dizaine d’inconnues souriantes. Tout à coup, élégantissime entre, mais oui, c’est bien elle, Jennifer. Clara pense à toute vitesse à l’attitude qu’il convient et si la notairesse et ses amis connaissent leur histoire…Apparemment pas, de toute façon elles sont trop bien élevées pour montrer quelque étonnement. Par contre Jennifer toise Clara de haut et s’installe, insolente, jouissant visiblement, au moins aux yeux de Clara, de la différence de statut…les mains de la démonstratrice tremblent légèrement en ouvrant les pots de cosmétiques, mais elle se reprend courageusement et lance son argumentaire.
Comme toujours les questions pleuvent, pourquoi du concombre, de l’amande, de l’huile d’argan ? Pourquoi la crème effet botox est elle plus à conseiller à cette dame d’âge mur que la crème lissante et nourrissante ?....
On en vient aux démonstrations, certaines s’approprient les échantillons et font seules leurs découvertes d’autres demandent à être aidées. Clara possède un minimum de gestes qui lui permettent de masser un visage et d’appliquer comme une esthéticienne crèmes et lotions toniques.
Jennifer se fait remarquer par ses questions oiseuses à la limite de la correction, auxquelles Clara, elle-même étonnée de son sang froid, répond le plus aimablement possible.
- Que cette crême est agréable et la lotion nettoyante tellement fraiche ! S’exclame une jolie blonde, j’en veux pour tout l’été.
Jennifer s’approche de la table :
-Et ce pot rose, vous ne l’avez pas employé, «  Voile de lumière », il est trop coûteux pour une démonstration ? Je veux que vous l’ouvriez.
- Comme vous voulez, madame, mais je ne le conseille pas à votre type de peau.
-Ça alors qui êtes -vous pour vous permettre de critiquer ma peau, c’est pour me vexer devant ces dames ?
- Le sang de Clara commence à bouillir, pas du tout, madame, mais ce produit n’est pas conseillé pour les peaux sèches.
-Moi, la peau sèche ! Quelle audace ! J’exige que vous me le fassiez essayer. 
Il règne maintenant dans le salon un silence tendu, certaines sont gênées, d’autres se réjouissent avec malice de cet intermède inattendu…
- Je répète, madame, que ce gel ne peut vous convenir.
D’un geste autoritaire Jennifer tend le pot à Clara et penche son visage en arrière.
Tu l’auras voulu, pense Clara qui s’exécute. En évitant le contour des yeux et des lèvres elle tartine généreusement le visage détesté, il est pourtant bien précisé de n’étaler le produit qu’avec parcimonie et le laisser agir un temps très court.
La séance reprend son cours et Clara «  vous avez vraiment des mains de fée » est sollicitée et donne longuement de sa personne. De temps en temps, elle jette un coup d’œil sur le visage de Jennifer qui vire au cramoisi :
- Mais qu’est ce que c’est ce supplice, non ne me touchez pas, vous, incompétente et criminelle !
- Tout de même vous l’avez bien cherché vous étiez avertie… toutes s’approchent de Jennifer  qui arrache rageusement le film  durci trop séché.
- C’est un guet- appends, vous êtes toutes complices, vous avez voulu me punir de mon bonheur, oui, de mon bonheur qui, fait tant de jalouses... hypocrites…
Jennifer  rougeaude, bouffie, hurle, pendant que la notairesse et ses amies la contemplent ahuries, ramasse sac et manteau et sort en claquant la porte.
-Allons, l' hôtesse calmement s’adresse à ses amies ; oublions cet incident  désagréable qui ne doit pas pénaliser notre charmante démonstratrice, vous l’avez appréciée ainsi que ses cosmétiques, à vos bons de commande !
Bien sûr, Clara n’est pas très fière d’elle, mais doux Jésus quelle jubilation !!


-


lundi 27 août 2012

Tableau vivant.





                                                   - M...j'avions point vu la vitre!

vendredi 24 août 2012

Sans paroles.

 Yamoussoukro .Notre Dame de la Paix.
Abidjan. Hôtel Ivoire.
.
Abidjan.Cathédrale Saint Paul.




-Vous m’avez tous reconnu, même les nouveaux venus au Village Ivoire.
Massimo  Vicentelli, très bel homme, vêtu de lin blanc de pied en cap, cravate et chaussures comprises ouvre grand ses bras dans un geste d’accueil  très latin. Architecte de renom il est pourvu de toutes les qualités, souvent cachées par l’énervement que provoque autour de lui, l’étalage d’un égo surdimensionné.
-Dans ce dixième étage de la tour du Village Ivoire que j’ai imaginé il y a quelques années avec ses verrières sur trois cent soixante degrés qui vous permettent de jouir de la chaude nuit étoilée dans une ambiance climatisée, je lève avec vous ma coupe aux plus belles réussites des temps modernes, les miennes.
Dans l’élégant salon de réception  il y a l’habituelle faune du samedi soir. Invitée  par la direction politico-commerciale de l’hôtel  Ivoire. Ambassadeurs et consuls, directeurs des différentes unités d’enseignement supérieur, représentants des corps constitués, le général  Dialo, les hôtes privilégiés temporaires ou permanents comme ceux  que leur ministère de tutelle en France loge ici gratuitement,  l’évêque Bogué, géant d’ébène… Tous à part le monseigneur sont venus avec leurs épouses embijoutées, la majorité au sourire anémié par l’abus de nivaquine. En général elles se regroupent pour parler de leurs enfants :
-Comme vous ma chère j’ai toujours sur moi un billet de retour pour eux, avec toutes ces maladies…
De leur domesticité :
-Ces boys sont idiots et quels voleurs! J’ai du cacher mes bijoux dans la chasse d’eau…Ils continuent à étendre la lessive sur la pelouse à mouches et je viens de me faire enlever encore un chapelet de filaires lovés sur le bras… On entend des bavardages :
-Avez vous écouté  le jeune Alpha Blondie ?....
-Je préfère Cissoko, et la musique Mandingue …..
-Viendrez vous dimanche manger le poulet attiéké à Assinie ?...
Le Consul de France à Abidjan s’approche de son collègue et ami de l’ambassade de Grande Bretagne :
- J’ai encore du, ce matin accompagner à l’aéroport le cercueil  pour rapatriement d’un malheureux V. S.N… A nouveau un jeune coopérant piégé au « mariage domino », envahi, saigné, par la famille de madame, le coup classique, il s’est pendu hier.
Dans un coin, un peu isolé, un ex-empereur, en résidence surveillée, trempe voluptueusement dans le champagne des lèvres cannibales… Massimo reprend le tapis :
-Approchez vous de cette table, certains d’entre vous ne connaissent pas la maquette de Saint Paul, la cathédrale du plateau que j’ai réalisée, seul,  suivant le désir de notre Président.
Une  énorme charpente   de  balsa représente un éléphant couché, antérieurs repliés.
-Une cathédrale, dites-vous ? S’ahurissent les nouveaux arrivés qui n’ont pas encore vu la réalité de ce monstre Catholico-éléphantesque.
- Bien sûr une des plus belles au monde et symbolique de la bénédiction de Dieu sur l’emblème de la République. Mais il y a mieux ! Demain je dois aller à Yamoussoukro, je peux amener en convoi ceux d’entre vous qui le désirent et vous verrez l’équivalent de Saint Pierre de Rome que j’ai bâti en un temps record !
Après la longue route d’une rectitude parfaite Massimo et ses invités débarquent sur un immense parking absolument désert bordé d’immeubles aveugles d’un luxe déjà poussiéreux. Ils ne cachent pas leur étonnement à Massimo qui explique :
-La capitale, dans les terres, n’est pas encore très habitée...Mais il faut anticiper et voir grand. J’ai conçu cette superbe mégapole sur le modèle de Brasilia avec des gratte-ciels et de vastes avenues à angle droit. Venez, nous allons visiter la cathédrale Notre Dame de la Paix le plus grand édifice chrétien au monde, consacrée par Jean Paul II, où j’ai fait travailler quinze mille ouvriers.
- Mais s’inquiète un gros banquier hollandais, combien  a-t-elle coûté ?
-Quarante millions, mais pas d’inquiétude, c’est le Président qui l’a payée sur sa fortune personnelle !!! Tout de même; lance le banquier! qui calcule in petto le pourcentage touché par l’architecte ! Des yeux incrédules sont éblouis par la magnificence de cette réalisation,incongrue, totalement inanimée… Tout petit sur la gigantesque esplanade, un noir balaie mollement la poussière rouge accumulée.
- Mais qui fréquente cette église, je croyais la population ( invisible ici) profondément animiste ?
- Avec un sourire cynique, Massimo : Vous savez un ou trois dieux en un, de plus ou de moins,au fond ça ne gêne personne du moment qu’on croit en la protection et qu'on peut chanter et danser l’office ; et puis... les sièges sont climatisés. Dans le groupe un ahurissement indigné reste muet mais se généralise.
La visite continue au cours de cette excursion dans ces mails privée d'âme ; cela devient angoissant mais les malheureux n’en ont pas fini avec la visite de réalisations scandaleusement délirantes. Ils passent devant le colossal Hôtel Président muni d’un golf de 18 trous, les malheureux se croient dans un film de science- fiction, qui va jouer sur ce green entretenu pour rien ?
L'image des indigents affamés de Treichville et de tous les autres quartiers satellites des grandes villes s’impose à eux et leur malaise qui n’est pas du qu’à la chaleur humide, augmente.
-Maintenant je vais vous montrer la fantaisie du Vieux, il me l’a imposée; laisser au centre de cette ultra modernité un espace tribal, une sorte de réserve pour tous les siens réfractaires au progrès .
Mais ce n’est pas possible ! Cela dépasse l’imagination! Entouré d’un marigot artificiel d'eau nauséabonde, se dresse au centre d'une sorte d'îlot un village africain traditionnel,  glissant entre les cases on aperçoit quelques silhouettes furtives…
- Suivez-moi, justement il y a un car de touristes et vous allez assister à un spectacle très spécial mais, avec une grimace ajoute Massimo, que je trouve d’un goût douteux.
Un grand noir s’approche de la barrière, fragile qui clôt le lac. Il porte un lourd sac de jute dont le contenu parait assez remuant….
Le guide  des touristes :
-Vous allez avoir droit à la démonstration du dispositif sécuritaire génial imaginé par notre très aimé Président pour protéger son village natal.
Massimo, se recule après avoir salué le gardien des lieux :
- Salut Dickto, ça va l’argent ?
- Ça va, ça va, patron.
Dickto sort de son sac un poulet vivant, immédiatement l’eau bouillonne et un énorme crocodile surgit, avale la pauvre bête lancée à la volée. Les cris hystériques des touristes accompagnent le manège renouvelé jusqu’à ce que le sac soit vide. Dickto imperturbable empoche les pourboires.


Publié le mardi 21 aout 2012:
« Yamoussoukro/Drame Les caïmans dévorent l`homme qui les nourrit.
Un drame est survenu, le lundi 20 août 2012, au principal lac aux caïmans, à Yamoussoukro. Dicko Toké, né il y a environ 70 ans, a été entièrement broyé et dévoré par les animaux de ces eaux. Ce vieil homme, considéré comme l’ami de ces caïmans, crocodiles et autres alligators vivant dans les lacs, a trouvé la mort dans des conditions effroyables. Selon les informations en notre possession, il est environ 17h ce lundi quand, comme d’habitude, le « vieux » vient donner à manger aux animaux. En ce jour férié consécutif à la fête du Ramadan célébrée la veille, les visiteurs sont nombreux. Des touristes, pour des souvenirs, invitent le « vieux » à s’approcher plus de ces bêtes pour des prises de vue. Ce que l’homme accepte sans problème étant donné qu’il n’était pas à sa première expérience. On voit donc le vieux Dicko tenant en main la queue d’un caïman. Après avoir offert le spectacle aux nombreux visiteurs, l’homme qui ne craint rien, tente de remonter. C’est en ce moment qu’un animal saisit le pan du boubou qu’il porte. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, alors Dicko n’est pas véritablement ébranlé. Il se sert de sa machette pour se défaire de l’animal. Alors qu’il croyait être libéré, il glisse et c’est là que débute le malheur de celui qui, depuis plusieurs années, s'occupe des caïmans. Aussitôt, le plus colosse et le plus ancien des caïmans, surnommé le ‘‘chef de cabinet’’, entre en action. Il saisit le vieux avec sa grande gueule puis le conduit au milieu de l’eau. Ensuite, il commence à le déchiqueter comme un vulgaire morceau de viande ». 

Top Gun.


mercredi 22 août 2012

Ecriture automatique caniculaire.



Je meurs d’ennui. C’est la basse saison à l’Université. Mes études en « Sémiologie des langages informatiques préhistoriques » me manquent et ce ne sont pas les quelques brasses que me permet ma piscine escamotable qui suffisent à combler mes journées.
A travers la haie électrifiée  de troènes plastiques , désœuvré, je regarde l’emménagement des nouveaux locataires de la villa « Les fleurs » ; c’est la plus belle  unité du cube 106 où je suis né. Construite en blocs de pierre ponce équacaloriques , coiffée d’un toit solairiopluvial elle doit son nom aux superbes géraniums de celluloïd  qui parent le sol en bitume rose( le mien est en bitume bleu).
Aujourd’hui ce qui reste du soleil après le crash du 21/12/2012…qu’on prédisait parait-il comme catastrophique, mais ce n’était pas une catastrophe juste « un événement » générateur d’évolution comme toujours dans la destinée des hommes… que c’est loin tout ça…jette sur nous une parcimonieuse lumière d’un tendre ultra-violet. Un homme,H, une femme,F, portent, avec précaution dans  leur unité des objets qui ont l’air précieux, ils sont suivis par une jeune fille qui tient dans ses bras le dernier modèle de chien bionique, tous deux ont l’air de discuter amicalement. Elle lève la tête… ce visage ! Mes circuits s’affolent !
Je vis seul depuis que mon compagnon,H, a été pulvérisé après sa condamnation pour avoir Strausscanné les images prépédophiles d’un œuf dans son développement in -vitro. Beaucoup  sont dans mon cas, solitaires,  dans notre Polygacubes  appelée Sponsville en hommage à un comte, philosophe célèbre de l’Antiquité .C’est  donc normal que cette jeune F m’attire doublement :
- Hello, voisins puis-je vous aider ?
Je sais que j’ai un visage charmant, un sourire craquant, une carrure athlétique. Normal. Ma carte Biosim indique que je proviens d’une Bradpipette.
-C’est très aimable à vous, nous avons pratiquement terminé mais « vous prendrez bien une bonne tasse de thé ». Cette phrase incompréhensible prononcée par la dame, F, code d’aménité tiré  d’incunables d’Agatha Christie,  indique le haut niveau  intellectuel de mes voisins.
Nous entrons et je siphonne avec mes nouveaux amis le pipe line qui traverse le vivoir. Ils se présentent et j’apprends que H et F ont procrée à l’ancienne et que leur fille est naturelle. Naturelle et si belle, un cas …d’espèce. Je reste sans voix quand je l’entends appeler H, «  papa » et F, « maman »…Comment « papa » visiblement issu d’un stock de loupés (les Bogdanoeufcongelés)  peut-il être le géniteur de cette somptueuse créature ?
-Voulez- vous visiter mon chez moi ? La jeune fille n’hésite pas, elle me suit.
Avant toute relation il est d’usage d’échanger  les  cartes Biosim, mais bien sur, je suis sot, elle n’en a pas. Cependant, par habitude j’approche mon front du sien dans le salut rituel qui permet de mettre en contact les Biopuces , copiées-collées de la Biosim et greffées sous la peau.
Horreur ! Tous les paramètres coïncident, c’est ma sœur !!!
Je dois me donner le temps de la réflexion. Je ramène la mignonne auprès des escrocs qui lui ont caché la vérité criante : l’insémination de la F stérile. Quel drame, cette jeune F ne pourra jamais être mienne, la consanguinité est punie de pulvérisation aggravée, et au niveau plancher, s’il vous plait !
Déjà par ma tablette vocale cravate j’avais fait depuis longtemps le recensement de tous mes demi frères et sœurs , 218 à ce jour , entre 12 et 30 ans. Une fratrie parmi d’autres. Dans ces fratries il y a plusieurs modèles, celles  dont les membres  s’évitent soigneusement, les autres, rejetons de rigolos conviviaux comme les Titoeuf, se rencontrent régulièrement dans des fraternisades, sous forme de Toeufs échevelées. Ils comparent alors leur vie de famille… qui avec deux F, d’autres avec deux,H  passés ou non devant l’Eglisynagmoské ; ou avec un seul F ou un seul H d’autres avec un H et un F…
J’ai même un demi-frère dont l’enfance à été bercée par deux H dont l’un plus tard est devenu F… Il y a tous les cas de figure… qui ne m’aident en rien dans mon dilemme actuel.
J’implore un conseil ; que dois-je faire :
-Signaler l’imposture criminelle au grand Apôtre ?
-Ruiner l’harmonie d’une famille ?
- Mettre en péril atroce mes charmants voisins ?
-Désespérer, déboussoler ma jolie petite sœur ? Ou
-Laisser s’instaurer entre nous des sentiments incestueux ?
-Essayer d’être heureux avec ce mensonge incarné ?
- Me taire, être hors la loi jusqu’à la pulvérisation finale ?
Sans doute l’évolution a changé bien des choses, mais quand on est perdu ,comme moi ,on crie toujours:
 Au Secours !! A l’aide !!





lundi 20 août 2012

Quand un gendarme rit...


- Allons Lili dépêche toi, Lucie sa colocataire secoue Lili, si tu veux réussir à conquérir ton patron ne commence pas par arriver en retard !
Lili vérifie son corsage à balconnet, sa coiffure longue et lisse enfile ses escarpins et sort en courant.
Lucie a raison, Joël Bonneton est la chance de ma vie! Propriétaire de la bijouterie « Bonneton et fils » c’est un veuf dans la force de l’âge, consolable, si j’en juge par la façon dont il zieute mes mollets.
Depuis trois mois que je suis vendeuse dans son magasin il multiplie les gentillesses, il apprécie le sourire modeste que je lui dédie au-dessus de mes décolletés, chaque jour plus audacieux, et je sais qu’il apprécie avant tout le regard adorateur dont je le couve, Lucie m’a aidée à le mettre au point, je le lève sur lui chaque fois qu’il m’adresse la parole. C’est évident que je préférerais « colocater », au premier, au dessus de la boutique, avec ce bel homme nanti. Adieu Lucie, les fins de mois difficiles et la perspective de coiffer Sainte Catherine. Ah ! Oui ! C’est évident c’est un CDI conjugal que je cherche, pas une aventure. Pour réussir je dois jouer fin. Je m’y emploie ; comme je m’y emploie !
Monsieur Joël est déjà là, Lili est fière de passer la porte de cette élégante boutique, un jour peut être elle sera la « patronne » ?
Joël a laissé les clefs de l’appartement sous le paillasson pour la femme de ménage. C’est bien pratique d’avoir seulement un escalier à descendre pour aller travailler. C’est bon d’être son propre maître, je reconnais que j’ai de la chance. Mon seul problème c’est la solitude. J’ai dû prendre une femme de ménage et j’ai horreur que des mains étrangères fouillent dans mes affaires. Depuis quelques mois je pense beaucoup à cette petite Lili que j’ai embauchée sur sa bonne mine. Il faut reconnaitre qu’elle se débrouille bien au magasin. Un peu jeunette. D’une innocence si touchante que je n’ose pas.
J’ai à peine le temps de replacer certains joyaux en vitrine que voilà Lili jolie comme ce n’est pas permis, inconsciente de l’effet qu’elle produit sur moi.
Maintenant Lili est un petit tas de sanglots adossé au mur de satin crème. A côté d’elle assis sur le parquet, mains sur la tête Monsieur Joël essaye d’empêcher ses joues de trembler. Il est impressionnant le gaillard cagoulé qui les menace d’un calibre luisant. Il a déjà rempli son « sac de sport » de bijoux précieux après avoir fait ouvrir le coffre au malheureux commerçant. Maintenant avec calme il finit sa luxueuse récolte en vidant les vitrines scintillantes. Joël n’avait pas eu le temps d’actionner l’alarme et il savait toute résistance inutile. Il caresse quand même l’espoir qu’un passant dans cette soirée encore assez claire réalise qu’il se passe dans sa boutique quelque chose d’anormal et donne l’alerte.
Ses pensées courent en désordre avec une certaine résignation ; il aurait bien été le seul bijoutier de la ville à n’avoir pas été cambriolé. Le voleur on ne le retrouvera pas. Tout à coup comble de  malchance il réalise qu’il venait de « rentrer » un lot superbe de diamants en provenance d’Amsterdam. Et l’assurance… quelle bêtise d’avoir un peu diminué la police, du coup Joël se perd dans les calculs. Avant tout il est terriblement contrarié que Lili le voit dans cette posture humiliante, elle qui lui manifeste une telle admiration. Il se trouve lamentable mais que faire, il risquerait leurs vies à jouer les héros. Bah ! Lili n’est guère plus flattée que lui avec ses yeux rouge-albinos et au milieu de sa face bouillie, le nez qui coule jusque dans sa bouche. Heureusement ses petits seins bien ronds ne semblent pas participer à la panique générale.
Il semble à l’extérieur qu’une haute silhouette soit accotée au chambranle de la porte vitrée. Espoir. Lili renifle, Joël tente un mot d’encouragement pour montrer son calme et rétablir son avantage aux yeux de sa jeune compagne d’infortune. A peine Joël a-t-il ouvert la bouche que dessous la cagoule jaillit un monstrueux :
- Ta gueule, enfoiré !
Avec calme le voleur se tourne de dos à la caméra de surveillance, enlève sa cagoule, range son flingue et met en bandoulière son lourd sac de sport. Au moment où il s’apprête à ouvrir la porte, celle-ci le renverse brutalement, puissant et décidé derrière le battant un gendarme pousse son avantage, colle l’individu au sol lui passe les menottes, l’homme est maitrisé, impuissant, fortement maintenu il ne se débat pas.
Joël et Lili, se relèvent fous de joie, les genoux encore peu solides mais avec un énorme sourire de soulagement. Oh ! Lili… Oh ! Monsieur Joël !… puis se retournent vers le grand gendarme qui les a délivrés. C’est un heureux hasard qui a fait passer Claude Etché devant la boutique au moment du holdup.
- Il n’était pas question que j’appelle mes collègues, heureusement que j’ai pu résoudre ce problème tout seul les renforts vont arriver, faites le bilan des dégâts, demain vous viendrez déposer et reprendre votre bien. Maintenant essayez de récupérer de vos émotions. Le gendarme Etché, voyant le couple enlacé ne doute pas un instant que la récupération sera commune et sans doute agréable. On a droit à des cours de psychologie dans la gendarmerie.
- Merci, mon Capitaine.
Claude Etché est impressionnant avec sa haute taille et ses moustaches luisantes, hier c’était son jour de gloire ; il avait arrêté le matin trois dealers et un jeune voleur de portables, et hier soir le braqueur de la bijouterie ! Félicité par la brigade il est un modèle pour tous ses collègues qui l’admirent dans son impeccable garde à vous. Chaussures et ceinturon bien cirés, chemise bleue avec ses plis parfaitement horizontaux, cheveux courts, allure martiale c’est un gendarme de rêve.
Son rêve à lui est un secret parfaitement protégé. Maintenant il est vraiment décidé à tourner la page.
Fini le service. Rentré dans son appartement élégamment aménagé Claude se libère de son uniforme sans la moindre nostalgie. Il ne le revêtira plus à partir de ce soir. Devant la glace de sa coquette salle de bains il décolle sa moustache plus vraie que nature ; il y a longtemps qu’il n’a plus de barbe et s’amuse de l’étonnement de ses camarades pour son rasage ultra-près !! Le miroir lui renvoie l’image de son superbe torse parfaitement lisse, la prise régulière d’hormones est un esclavage  mais qui produit parfaitement les effets escomptés. Claude choisit une robe qui sied parfaitement à sa minceur. Bientôt il possédera les rondeurs auxquelles il a aspiré toute sa vie. Habillé en femme il se sent enfin en accord avec sa  nature intime, il essaie avec jubilation la superbe perruque bouclée qui permettra à ses cheveux d’atteindre une longueur propice aux fantaisies capillaires et à la douce caresse de la brosse. Un plaisir attendu avec impatience. Il essaye quelques poses devant le miroir, particulièrement une attitude de Lady Gaga, imitation qu’il a travaillée et possède à la perfection. Quelques gouttes de « Femme » de Rochas, son parfum préféré.
Il est prête.
Il marche dans la rue, tête haute, fier d’avoir vaincu tant de batailles contre lui et la société pour trouver sa vérité profonde envers et contre tous. Réellement transformé maintenant aux yeux des autres, il ressemble avec sa robe légère près du corps, ses jambes fuselées et son sourire empreint d‘une nouvelle sérénité à une ravissante jeune femme.
Il s’essaye au shopping ; près de là il a repéré un élégant magasin de chaussures avec des stilettos vertigineuses, les rouges très Bunuel l’attirent particulièrement. Le fait qu’il demande les vernies en taille 41 n’a pas l’air de surprendre la vendeuse. Claude jubile.
Il continue sa promenade dans la douceur de ce soir de printemps, c’est comme une renaissance.
Des hommes se retournent sur son passage.
Distraitement il lèche les vitrines l’esprit ailleurs en ce jour décisif. La lettre  de démission de l’armée est dans sa poche droite. ça y est il l’a postée. Claude ressent un grand soulagement, mieux, une joie délicieuse maintenant qu’il est prêt au grand saut. Le saut dans sa tête il y a longtemps qu’il est fait, cette fausse virilité qu’il a dû supporter tant d’années, n’est plus qu’un souvenir presque irréel.
Tout cela est bien beau mais comment va-t-il vivre dorénavant ? Aucun souci, il a dans sa poche gauche un contrat en bonne et due forme : il commence demain au cabaret « Chez Michou ».

samedi 18 août 2012

Les inédits de Londres.





200 mètres...mixte.





Charles n'a pas hésité à participer aussi aux jeux Paralympiques...

vendredi 17 août 2012

Si vous préférez l'eau douce...






Il  y a ...quelques années au lieu de pauvres photographies, c'est exactement la vidéo que j'aurais pu réaliser depuis l'hélico. Souvenir particulier de "La garganta del diablo"! la bien nommée Gorge du diable, il avait plu pendant quarante deux jours et les masses d'eau étaient impressionnantes. Il parait que maintenant les vols en hélico sont interdits à cause des nuisances causées aux animaux, perroquets et singes en particulier.

Pour les forçats ( privés) de la mer...






                                                Petit voyage anti - canicule.

jeudi 16 août 2012

T.V du 15 Août !!

Confession d'une obèse:
"Avant je ne faisais pas attention; je mangeais tout le temps et n'importe quoi ; c'est comme cela que je suis arrivée à un poids gastronomique".

mercredi 15 août 2012

Les autrefois...

-J’aime la soupe quand la cuillère y tient debout !
C’est la principale profession de foi de Pépé. Pépé si grand, si beau avec ses blancs cheveux frisés et ses traits réguliers.
(-Les voisines jalouses :-« vous en avez de la chance, madame, d’avoir un mari si bien conservé. »
- Oui, dans le vin blanc… marmonne alors Mémé entre ses deux dernières dents.)

Dans la profonde assiette creuse tous les légumes du jardin s’empilent  liés par du gros vermicelle.Pépé ajoute avec soin de belles tranches de pain .Il pilonne l’ensemble méthodiquement.Avec une lenteur de pauvre il savoure cette pâtée compacte.Quand l’assiette vide brille encore d’un fond de bouillon Pépé y verse une généreuse rasade de vin. Il boit à petites lampées gourmandes puis il suce les pointes effilées de ses moustaches où perle une goutte de vin retenue par un fil de poireau.Suivant le rituel l’assiette doucement reposée sur la table Pépé lance à Mémé le regard reconnaissant de celui qui sait le prix des choses qui font la vie :

-« Ah que c’est fameux !....
Et que le bon Dieu en donne à ceux qui n’en ont pas !! »

lundi 13 août 2012

Ecriture.




"On ne doit jamais écrire que de ce qu'on aime. L'oubli et le silence sont la punition qu'on inflige à ce qu'on a trouvé laid ou commun, dans la promenade à travers la vie."





                                     ERNEST RENAN

dimanche 12 août 2012

"Horreurs" de vacances.


Horace Mac Coy
Temps d'été pour relire les plus fameux des polars;
Tous les James Hadley Chase ; entre autres  classiques Chester Himes et "La reine des pommes" avec son comique héros, paumé de chez paumé, mais surtout Horace Mac Coy. Dans"Adieu la vie, adieu l'amour" il nous promène dans une terreur incompréhensible... jusqu'à la fin ; l'art du suspense à son apogée et de l'humour à tous les degrés...

"Le premier qui dit  la vérité
se trouve toujours sacrifié
...Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté."
Chester Himes.
... chantait Guy Béart en grattant la guitare .
Cette terrible observation trouve une magistrale confirmation dans "Un linceul n'a pas de poches". Horace Mac Coy avec une terrifiante dextérité nous passionne avec les aventures de son héros assoiffé de justice, sa bataille qui rappelle un grand pionnier attaquant les moulins, est perdue d'avance . C'est inévitable, pourtant page après page on aimerait espérer.
Une maîtrise de l'écriture époustouflante.                                       
                                                                                               

jeudi 9 août 2012

"Demain le ciel sera orange". Sébastien Haton.


Voilà, J'ai ouvert une Biblioblog où je collectionne les ouvrages cités par mes sympathiques correspondants, avant tout ceux qu'ils écrivent eux-mêmes...
Comme je l'ai indiqué précédemment j'avais pris un vif plaisir à la lecture  du livre de "Jeanmi"comme à celui d'Eric McComber. Aujourd’hui le ciel n'est pas encore orange mais, si j'en crois "Seb", c'est pour demain...
Longtemps, longtemps, que je n'avais pas eu entre les mains une fable  d'anticipation aussi fantaisiste, légère; la plume de Seb est celle d'un Peter Pan de l'écriture.Sous une apparence drolatique se cachent  de dramatiques évidences sur l'hypocrisie du pouvoir, la crédulité de ceux qui pensent le posséder et ne sont que les marionnettes des vrais décideurs. Ce n'est pas une leçon de sciences politiques mais, à la manière de Candide, une dénonciation des abus politiques par lesquels  il est impossible de démêler la réalité de la fiction. Le héros, le sympathique Taa Taa, est-il un auteur  de romans où est-il conditionné pour le croire par un groupe de manipulateurs, Big Brothers en marshmallow ?...La profession dans laquelle la réussite de Taa Taa est incontestable  est celle de dresseur de dragons; j'avoue avoir été séduite par le magnifique Grâ, dragon fidèle, courageux et capable de dialoguer avec son maitre. Chevaucher un dragon, apprivoiser un charoin, on ne s'ennuie pas dans ce monde-là...
Des trouvailles hilarantes  décrivent la vie de ce futur qu'on espère improbable. Le "Glum" par exemple cette matière plastique et gluante qui peut se décliner dans toutes les couleurs me donne à penser que l'auteur a du, au cours de séjours linguistiques en Angleterre, se prendre de passion pour les tremblantes gelées des desserts grand britains!
Même dans ce monde farfelu,  malgré la reproduction "assistée"... par une main charmante...c'est encore l'amour qui est salvateur. L'imparfait du subjonctif employé fort correctement nous incite aussi à penser qu' il y a de l'espoir dans cet avenir.
Si vous croyiez être le "maître du monde" quelle serait votre première décision , une réforme politique de fond ou une décision mineure concernant la vie quotidienne? Faites le test...
Aucune envie de me trouver, un jour d'escroquerie politique, une innocente "Maître du monde"; par contre, glumée d'arc en ciel, je propose, à la santé de Seb, une tournée générale de divins beignets de fleurs d'acacia !!a !!

mardi 7 août 2012

Folle de Salvador Dali...




         ...Et de Port Llegat où souffle l'esprit!

Miracle de la création.




 "Il y a des êtres qui font d'un soleil une simple tache jaune,mais il y en a aussi qui font d'une tache  jaune un véritable soleil".           Picasso.

lundi 6 août 2012

Mieux que bison futé.

Sur le chemin des vacances écoutez Pierre Dac :

Il ne faut pas avoir peur des chevaux sous le capot mais de l'âne derrière le volant.

Belle mère à l'arrière, voyage en enfer.

Ce ne sont pas les enfants sur la banquette arrière qui font les accidents, mais bien les accidents sur la banquette arrière qui font des enfants.


Il ne faut pas boire au volant, il faut boire à  la bouteille.

Si un homme ouvre la portière de sa voiture à sa femme, c'est que l'une des deux est neuve.


                                          Allez, bonne route!
 

vendredi 3 août 2012

Divine colère.


Victor est un beau poulet comme on dit chez les rugbymen. Grand lourd, trogne fleurie de bon vivant.
Il appartient au mouvement «  Pêche Chasse et Nature » .Pêche : c’est pour rire, il y a longtemps que les gardons ont été étouffés par les rejets de pâte à papier, Chasse : si ça peut se dire à propos de quelques palombes mitraillées  à l’automne ! Nature, oui ,Victor est une vraie nature, du moins si on en croit les boniches  alentour. Sa moustache grise est encore conquérante et ses petits yeux fureteurs savent repérer les petites bien tournées à la messe du dimanche.
-Victor à la messe rigolent les vieux copains de la troisième mi-temps, lui qui bouffait du curé dès le petit déjeuner !
-Bien sûr c’est la Georgette qui l’oblige ;  combien qu’ils sont mariés vingt, trente ans ?
-Georgette un vrai remède contre l’amour disent-ils à l’apéro. Il y en a qui « s’arrangent «  en vieillissant. Pas elle. Il l’a mariée pour la ferme. Une grande propriété, des vaches, des cochons, des canards.
Georgette, élevée chez les sœurs, n’a pas sombré,  jeune,  dans le péché de coquetterie. Maintenant son âge canonique  lui permet, plus que jamais, d’arborer poils au menton et chignon gras…
Ils dorment, c’est la coutume, dans la chambre de feu les parents  des parents des parents de Georgette. Le lit d’époque,  massif comme un char d’assaut, est surmonté, cloué au mur, d’un crucifix grandeur nature ; enfin presque…
Ce soir de tue- cochon, vannés, ils se sont couchés tôt.
Tout à coup un hurlement.
Le crucifix est tombé sur le visage de Victor dont le nez écrasé saigne à gros bouillons ; ses  yeux suppliants appellent  à l’aide ; il gémit sourdement…
Georgette raide comme la justice dans sa chemise longue en pilou,  hurle, debout au pied du lit :
-Sacripant, qu’est ce que tu lui as encore fait au bon Dieu ?

mercredi 1 août 2012

Défifoto: Chapeau.






  SAFARI.

Du Chat j'ai eu la peau :  CHAPEAU !




                                                                    
                                                                             
                    REBUS!