dimanche 4 septembre 2011

Régime carné.





Il est aisé de remarquer dans les rues de nos villes et villages le remplacement implacable des Boucheries par des Banques et des Agences Immobilières. Que dire de la totale disparition des Charcuteries et pire des Charcuteries- Triperies ! Cette dernière appellation n’est guère appétissante et ce qu’elle évoque peu ragoutant.
A une petite fille qui s’alimentait mal on donnait souvent du foie de veau, devant lequel elle renâclait :
-Mange, chérie, c’est ce qu’il y a de meilleur.
La petite fille a provoqué l’étonnement à la cantine scolaire en déclarant :
-Moi j’aime tout sauf le meilleur.
Nos amis argentins font encore l’asado avec toutes les parties du bœuf, du filet à la queue en passant par les côtelettes, la cervelle et les boyaux. Les vaillants gauchos quittent l’hacienda à l’aube lestés de plus d’une livre de viande qui leur permet à coups de maté de tenir toute une journée de dur labeur.
Mais le bœuf revient cher, on nous explique la quantité de précieuse verdure que nous volons à la nature avec un petit bout d’araignée !
Protéines indispensables à notre à notre vie d’omnivores.
Certains les trouvent dans le poisson, les œufs les larves, les sauterelles et autres grenouilles et, naguère, chez leur semblables…A ce propos les cochons, autres omnivores, qui pendant l’Occupation s’appelaient tous Adolf, se sont engraissés, parfois, au détriment de sépultures plus traditionnelles.
Certains chasseurs ne jurent que par le gibier, faisandé de préférence, pour lequel ont été inventées les herbes de Provence et bien d’autres épices plus orientales au bénéfice de papilles trop sensibles.
Il faut encore de l’appétit pour se régaler de plats qui gardent la forme de l’animal vivant : pigeons et palombes, poulets et canards…
Autrefois certains marchés présentaient des étals de « petits oiseaux » brochettes de merles de grives, d’ortolans. Les grives se rôtissaient lentement, pendantes au dessus du foyer, non vidées, attachées par le cou, quand la tête se séparait du corps la bestiole était cuite. Les ortolans se dégustaient yeux fermés pour mieux jouir sous la dent de l’éclatement de leurs os fragiles dans une giclée de graisse.
Quoi, berk ! C’était un mets royal.
Heureusement les temps ont changé !
Nos admirables super- marchés ont vu d’où venait le vent.
Maintenant aucun état d’âme devant les morceaux de poulet sous vide ; quatre à table, deux messieurs avec la cuisse ; deux dames avec les blancs provenant de quatre poulets anonymes nourris à la farine de poisson quelque part dans l’Est…
Les enfants auront droit à de la « viande « toute jolie, carrée ou ronde et se régaleront de la grasse panure emprisonnant un infime morceau de buvard.
Avec des parents plus modernes, ils dégusteront une « escalope » de dinde (quand il s’agit de rôti on à peine à imaginer le monstre…) ou même un « steak » d’autruche. Gros oiseaux imbéciles déjà plumés, pelés pour leur cuir et maintenant déclarés comestibles !
Reconnaissons que la cuisson d’une viande, qui se rétracte peureusement avec une sorte d’agonie en emplissant la poêle de bulles rageuses antibiotiquées est un spectacle répugnant.
N’oublions pas qu’un plat de maquereaux est plus riche en mercure que le thermomètre familial ; Il y a si peu de chair dans un triangle du Commandant Iceberg que ce n’est pas plus dangereux que nourrissant.
Voilà.
Ceci est sans doute plus léger qu’une bavette de comptoir. Chacun peut approfondir, contredire…
Plus encore que les chemins j’aime les pistes…



-S’il vous plait, garçon, une salade verte.

4 commentaires:

  1. Et le pire, que tu ne sais peut-être pas, c'est que les animaux "à viande", ne sont pas ceux qui fournissent le cuir.
    Ainsi n'imagine pas que tu retrouveras la peau du veau sacrifié pour ton escalope autour de tes pieds. L'animal " à peau" est élevé et nourri autrement...
    Bon, je suis déjà presque végétarienne, je garde mes godasses plus de vingt ans de façon à ce que la pauvre bête ne soit pas morte pour rien.
    Hélas, je pensais remplacer tout ce qui est cuir par du synthétique qui est fort joli maintenant, mais on m'apprend que sa fabrication pollue..;
    Ch'ais pu koi fer...

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  2. beau texte , et vive les carottes , même râpées !!!
    céti pas une piste , ça ?
    biz
    TZD , pas lavée, pas coiffée, pas habillée , est revenue pour te hanter et chatouiller tes jolis billets !

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  3. @TZD
    Mais c'est ça la nature!

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