Sacrée bonne femme!

 

Toulouse –Lautrec a immortalisé « La Goulue » dans les affiches célèbres qu’il réalise pour le cabaret du boulevard de Clichy. Le personnage haut en couleurs et d’une générosité folle  qui l’a inspiré mérite d’être mieux connu.

La Goulue de son vrai nom Louise Weber  née à la fin du dix neuvième siècle  commence sa carrière comme blanchisseuse puis pose nue pour les peintres et les photographes. Très vite elle devient une vedette du cancan, nettement plus coquin à l’époque que dans sa version actuelle, acclamée dans les bars et cabarets parisiens .Elle doit son surnom de La Goulue à son appétit et sa joie de vivre. Au moulin Rouge elle a pour partenaire  le célèbre Valentin le Désossé .

Devenue quelque peu dodue elle se produit comme danseuse orientale dans les nombreuses fêtes foraines installées autour de la capitale. Maintenant empâtée, elle se reconvertit en dompteuse , se prend d’une véritable passion pour les animaux. Elle achète sans compter des serpents, des ours, des loups,des lionceaux qu’elle élève au biberon et fait dormir dans son lit.Quel spectacle quand  elle place sa tête dans la gueule des lions adultes! Ce n’est qu’au lendemain de la Grande guerre parce qu’elle est ruinée par les dettes de jeu de son mari qu’elle abandonne sa ménagerie.
 Devenue « Madame Louise », une femme obèse dans laquelle les habitants de Montmartre ne reconnaissent plus l’ancienne danseuse, elle recueille les animaux de cirque malades et une multitude de chiens et de chats abandonnés. Cet étrange zoo est installé autour de sa roulotte à Saint Ouen . L’hiver la majorité de ses protégés se retrouve au chaud dans son appartement du boulevard Rochechouart...