mardi 31 mai 2011

Altérité extrême.

L’ornithorynque ;
En 1798 il faut imaginer l’ahurissement des doctes membres du British Muséum à la réception du premier spécimen empaillé !
Avec ses quatre pattes… de canard, griffues, venimeuses, son gros bec bizarre, son pelage doux et sa queue plate, ils pensèrent à une supercherie !
Après presque un siècle de débats houleux il fallut conclure que l’animal était à la fois un mammifère et un ovipare. Très difficile à accepter dans nos schémas de pensée.
Improbable mais réelle, l’existence de l’ornithorynque est un appel à une constante ouverture d’esprit.

http://www.dailymotion.com/video/x98y8h_l-ornithorynque-ornithorhynchus-ana_animals

vendredi 27 mai 2011

Cinéma.

La presse spécialisée:
"Le gamin au vélo" des frères Dardenne , Grand prix du Jury du festival de Cannes a fait pleurer la Croisette.
Ils ont la larme facile les troisième-quatrième âge dorés de la Côte d'Azur.
Le jury soudoyé, imbibé ou pire.
Je voulais voir" le Woody Allen", il m'a si gentiment proposé "le Dardenne"...
Quand on a lu le titre on a vu le film. Il reste supportable si on est sensible aux plans interminables d'un adolescent en VTT.
Alors le scénario? D'une folle originalité:un jeune garçon en manque de père .Certes il y a Cécile de France la délicieuse et pétillante comédienne mais elle est là cruellement punie par les frères Dardenne.
Bouffie, fagottée , lourdaude, engluée dans un mélo dépourvu de toute subtilité et aux dialogues inconsistants.
La pesanteur de l'ensemble est accentuée par le décor réduit à quelques rues, cyclables, évidemment! Un bout de jardin et quelques intérieurs modestes grossièrement esquissés.
D'action en action, si on peut dire, tant tout cela est long et lent, aucune surprise, tout est attendu sauf la brutalité d'un subit accompagnement musical, dramatique et ponctuel, pour souligner un moment dont nous n'aurions pas compris l'importance (?).
Condensé, tourné par des débutants ç'aurait pu être un gentil court métrage.
Ce qu'on nous vend là tient de l'imposture.
Est-ce que je dois préciser que je n'ai pas aimé?
Férue de discussions musclées j'espère la contestation.

jeudi 26 mai 2011

Altérité toujours.

Et le meilleur entre tous, paroles et musique, Georges Brassens : "La mauvaise réputation".
Pour les trente ans de sa disparition Sète, sa ville qu'il a tant aimée, lui rend un hommage exceptionnel.

Altérité encore

Talent et malice: Pierre Vassiliu: "Qui c'est celui là"?

Raphaële Billetdoux.

"... Poussée par le trop plein de vie qui gonflait sa poitrine, elle remontait le flot des hommes et des femmes revenant vers les maisons, tous les événements à la fois se jetaient en travers de sa vue, l'éclair d'une bicyclette, une lassitude sur un visage, un sucre d'orge tombé dans la poussière, la chute d'un bébé, les acrobaties des martinets dans l'affolement des moucherons, à la vitesse du vent elle participait de tous les mondes, touchée à pleurer de l'innocence de ses semblables, qui rapportaient avec gentillesse leurs petits objets personnels, qui raccompagnaient vers le lit du soir les enfants inconsolables tandis qu'elle courait, courait vers son destin..."

mercredi 25 mai 2011

La via Domitia.

Le Rhône a coulé...













































De l'eau vive encore, aux jardins de la Fontaine, avec dans l'intervalle des monuments millénaires très connus mais toujours revisités avec un plaisir admiratif.








mardi 24 mai 2011

Sur les chemins...des romains.

Plongée dans l'archéologie fluviale .Le Rhône
en Arles.

















Plongée dans l'archéologie marine.
Méditerranée en Agde:



L'Ephèbe d'Agde, une pure merveille.


dimanche 15 mai 2011

Les Inconnus - 17e nuit des escarres




Mieux que le festival de Cannes
Des trophées, encore des trophées!!!!

samedi 14 mai 2011

Altérité.

Chapitre 1.
Le Vieux me tient par la main et nous sommes tous les deux dans une file de couples identiques. Je vois au visage des petites tailles que ce sont les enfants des hautes tailles. Tous très laids il y a des petits, des guerriers et des Vieux, beaucoup de Vieux… ce doit être un pays de Sages. Comme ces adultes sont grands ! Je dois lever ma tête tant que je peux pour rencontrer leur regard… très étonné et craintif .Pourtant je leur arrive à peu près à la ceinture et moi, courageux guerrier, je n’ai pas peur !
Nous entrons dans la maison commune en même temps qu’un bruit terrible, comme un orage.
Le Vieux m’a fait cacher mon étui pénien avec un tissu à deux jambes et mis sur les épaules un châle de femme. Les femmes on les reconnait à leurs pagnes qui les couvrent entièrement mais surtout à ce qu’elles ont sur la tête un nid de paille avec des fleurs séchées et quelquefois des oiseaux morts. Nous sommes tous assis maintenant et justement l’odeur de mort de tous ces corps blancs commence à me gêner.
Au dessus de nos têtes, haut comme un baobab il y a un ciel très bleu avec des étoiles jaunes qui luisent.
Du jaune luisant il y en a partout, sur les murs et sur les statues en bois des ancêtres debout dans de petites niches. Il y en a un, percé de nombreuses flèches, moi, une trempée dans le curare m’aurait suffi pour l’envoyer dans le Grand Tout ! Le vent dans les gros tuyaux recommence à rugir, le Vieux me fait lever et au loin, de derrière un rideau rouge entre le chaman. Il a sur lui toutes ses étoffes sanglantes et un grigri autour du cou, à ses côtés un sorcier en noir porte un totem de bois sculpté d’un homme nu torturé... Ils sont précédés de petits garçons tout rouges ; ce doit être une cérémonie d’initiation. L’un balance un pot qui fume sans flamme avec l’odeur qui endort la douleur. L’autre claque des bâtons qui font lever ou asseoir. Puis ils dansent devant la table du sacrifice en promenant de tous les côtés la boîte à tradition. Le chaman a perdu sa coiffure et les garçons la cherchent, souvent à genoux, pour implorer sa pitié. Le chaman, de dos, monte et descend les marches les bras levés pour prier les dieux en marmonnant les paroles rituelles.
Tout à coup il se retourne avec dans les mains une calebasse qui brille, les toubabs s’avancent un par un et mangent le minuscule morceau de galette que le chaman leur a donné... Nourrir tout un village avec si peu : ce chaman est vraiment très fort !
Chapitre2.
-«Ite, missa est »
-Ah ! Mon vénéré diocésain vais-je m’acquitter de la difficile mission que vous m’avez confiée ?
Je bénis mes ouailles qui se dirigent vers la sortie en me demandant comment faire entrer cette âme nouvelle dans la maison du Seigneur ? A t-il une âme seulement, enfin… comme la nôtre, ce sauvage adulte aux mœurs surement dépravées .Il ne parle pas notre langue, comment lui expliquer ce à quoi il s’engage ?
Je m’avance vers lui avec une lenteur solennelle propre à l’impressionner…Il se serre contre Mr Enavantoute, ce paroissien d’élite qui sera son parrain, avec un geste bizarre comme pour bander un arc. Mr Enavantoute a passé sa vie en Centre Afrique, il a été un père pour les misérables indigènes. Si il a déplacé les pygmées pour les raisons hautement civilisatrices de ses industries il leur a construit des H.L.M en boue solide, appris l’usage du savon et du chapelet les faisant passer, quel progrès, de l’anthropophagie à l’alimentation au corned- beef.
Retraité il s’est mis en tête d’adopter celui-ci. Quelle idée !
Ce petit monstre qui pue le fauve je dois le baptiser ! On m’a bien fait comprendre qu’il n’était pas question de contrarier le plus généreux donateur du diocèse.
Sa face horrible arrive à peine à la hauteur du baptistère ! En plus il a l’air nerveux, et nez à nez avec l’enfant de chœur il lui jette des regards assassins ! Mon Dieu aidez –moi !
-Mr Enavantoute veuillez élever votre filleul jusqu’à la vasque ; je vais dire les prières pendant que vous lui plongerez la tête dans l’eau bénite.
Le négro est parcouru de tics violents dus sans doute à ce qu’il réalise le merveilleux tournant que va prendre sa vie.
Plouf dans l’eau fraîche !
Des hurlements font vibrer les vitraux …ah ! Le démon ! Pardon Jésus Marie Joseph !
Ruisselant le petit animal crie à pleins poumons.
-Je te baptise Lucien.
L’énergumène profère de grossiers sons inarticulés. Mr Enavantoute m’assure que ce sont, dans son patois, des remerciements émus.
Mon Dieu, pardonnez-moi, mais j’ai bien besoin d’une rasade de vin de messe.

vendredi 13 mai 2011

Merveilleux Charlie!

"Le jour où je me suis aimé pour de vrai''

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…
l’Estime de soi.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle…
l’Authenticité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
la Maturité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
le Respect.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
l’Amour propre.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime quand cela me plait et à mon rythme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle…
la Simplicité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s’appelle…
la Plénitude.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c’est…
le Savoir vivre.
Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les étoiles.

Charlie Chaplin.

http://youtu.be/WMAT1-3xuyw

jeudi 12 mai 2011

Nos ancêtres fameux _Duel et Truel.

Evariste Galois né le 25 octobre 1811 est un mathématicien de génie et un républicain actif aux écrits subversifs. Le 9 mai 1831 il porte en public un toast « A Louis Philippe » un couteau à la main. Il récidive plus tard, le 23 octobre condamné à 6 mois de prison il y continue ses travaux…
A sa sortie, début mai 1832 il s’éprend d’une jeune femme avec qui il rompra le 15 mai…
Cette rupture donne lieu à un duel « je meurs pour une infâme coquette ». Abandonné blessé le 30 mai il décédera le lendemain , à 21 ans !! Il est enterré dans la fosse commune du cimetière Montparnasse.



En sa mémoire une réflexion sur les probabilités :
Le truel :



Messieurs A, B et C, ayant un grave différent à régler, décident de recourir au" truel" c'est à dire au duel à trois (au pistolet).

La règle est la suivante : chaque protagoniste tire un coup à tour de rôle, sur l'adversaire de son choix, et cela jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un seul combattant.
Tout combattant touché est considéré hors de combat.

Monsieur A, excellent tireur, atteint sa cible à tous les coups ; monsieur B, tireur moyen, atteint sa cible avec une probabilité de 2/3 et Monsieur C, piètre tireur, n'atteint sa cible qu'avec une probabilité de 1/3.

Dans un souci d'équité, il est décidé que c'est Monsieur C qui ouvrira le feu, suivi de Monsieur B puis de Monsieur A et ainsi de suite…

Que feriez vous à la place de Monsieur C (la fuite est exclue)?

Vous lui conseilleriez de tirer en l'air et de bien viser au second tour!

mardi 10 mai 2011

A chacun ses idoles!

Pierre DAC, c'était quand même super !!...

RENCONTRES


- Astronaute recherche femme lunatique.
- Artificier cherche femme canon.
- Sourd rencontrerait sourde pour trouver terrain d'entente.
- Jeune homme désintéressé épouserait jeune fille laide même fortunée.
- Abeille épouserait frelon. Lune de miel assurée.
EMPLOI

- Metteur en scène cherche nain pour rôle dans court métrage.
-On recherche deux hommes de paille (1 grand, 1 petit) pour tirage au sort.
-Cannibale mélomane cherche travail dans opéra-bouffe.
- Offre bonne place de gardien de vaches. Paiement par traites.
- Inventeur produit amaigrissant cherche grossiste.
ACHAT - VENTE

- Cause fausse alerte, vends cercueil en ébène, jamais servi.
- Chien à vendre : mange n'importe quoi. Adore les enfants.
- A vendre robe de mariée portée une seule fois par erreur.
SERVICES

- Analphabète ? Ecrivez-nous dès aujourd'hui pour obtenir une brochure gratuite sur nos formations accélérées.

DIVERS
- Homme sans histoires recherche éditeur pour devenir écrivain.
- Souffrant d'insomnies, échangerais matelas de plumes contre sommeil de plomb.
- Échangerais voiture de sport endommagée contre chaise roulante en bon état.
- Perdu partie haute d'un dentier. Merfi de le reftituer à fon propriétaire auffitôt que poffible.

On nous le conseille tous les jours : il faut bien choisir son parti.

http://youtu.be/ZrbT9e42IHA

lundi 9 mai 2011

Incroyable document!

Le petit garçon qui chante avec Mario Lanza,
va devenir le grand Luciano Pavarotti !

http://www.youtube.com/watch?v=LmJSWgWNCFQ&feature=related  







Le roman du roman.




L’éditeur avait reçu à contre cœur cette mère portant le manuscrit de son fils, un volumineux gribouillis illisible qu’elle déclarait « exceptionnel » . Une mère ,évidemment !
Son récit tournait au drame quand elle apprit à l’éditeur que son fils s’était suicidé en 1969 à trente deux ans pour la seule raison que pas un seul éditeur ne s’était aventuré à la publication de son ouvrage !
Résigné l’éditeur ne l’est pas resté longtemps; de plus en plus enthousiasmé par la lecture de cet étrange monument ! Ecrit au début des années 1960 le livre fut donc édité seulement en 1980; il connut un grand succès et fut couronné par le prix Pulitzer en 1981.
« La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole a pour anti héros une sorte de Don Quichotte adipeux et hypocondriaque ,espèce de Hardy aussi geignard que Laurel, accroché à sa mère qu’il rabaisse méchamment. Entouré d’un population grouillante qui ne pense qu’à survivre de petits boulots en mini-escroqueries, dans la moiteur étouffante du bayou ,il fustige en paroles vaines, tout et tous. Qu’il soit, en chemise de nuit plus que douteuse ou au cinéma se goinfrant de popcorns , Ignatus Reilly manifeste un mépris menaçant pour Freud, les homosexuels , les hétérosexuels les travestis, les noirs, la vie moderne… enfin le monde entier résumé dans le microcosme sordide des bas quartiers de la Nouvelle Orléans .
Cette gargantuesque tragi –comédie qui met en scène une multitude de personnages, qu’on dirait extraits d'un de ces dessins foisonnants de Dubout, est parcourue des fulgurances philosophiques d’un moraliste... impuissant. A l’image d’Ignatus, cette grosse farce jubilatoire n’est pas dépourvue d’un humanisme un peu pervers qui fait que le rire se mêle souvent à la réflexion.
J.K Toole avait placé en exergue à son livre cette citation de Swift :

« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »

dimanche 8 mai 2011

Féminin féministe...

Amis linguistes ( distingués)
Gilles est un garçon très bien ( sous tous rapports)
Il parle ( comme il se doit ) d'une professeure, d'une avocate, d'une auteure ...bien que ses oreilles délicates aient du mal à se faire à ces tonalités barbares.
Donnez-lui un conseil pour qu'il ne voit plus ses amis du club de rugby pliés en deux par un gros rire moqueur quand il annonce qu'il est ...sage -femme!

samedi 7 mai 2011

D.S.K. :"je vous ai compris"...

Pour promener Annie,
Ma petite amie Annie
Et mon vieux frère Jojos,
J'ai une auto.
Je l'ai payée trois cents balles
Chez Monsieur Annibal
Le marchand d'occasions
De la rue de Lyon.
Elle fait autant de bruit qu'un gros camion cinq tonnes
Les gens m'entendent venir, j'ai pas besoin de klaxon.

Voilà de quoi rassurer la gauche caviar!

vendredi 6 mai 2011

La plaidoirie de Satan.

A revoir avec jubilation la performance d'Al Pacino dans "L'associé du diable" et sa fameuse plaidoirie, dommage que l'extrait s'arrête avant le dialogue sur "le libre arbitre"..



http://youtu.be/KkkWrmeNlx4

Actualité brûlante.



Extrait du discours prononcé le 10 novembre 1848 par Victor Hugo devant l’Assemblée nationale:

« Personne plus que moi, messieurs, n’est pénétré de la nécessité, de l’urgente nécessité d’alléger le budget.
J’ai déjà voté et continuerai de voter la plupart des réductions proposées, à l’exception de celles qui me paraîtraient tarir les sources mêmes de la vie publique et de celles qui, à côté d’une amélioration financière douteuse, me présenteraient une faute politique certaine. C’est dans cette dernière catégorie que je range les réductions proposées par le comité des finances sur ce que j’appellerai le budget des lettres, des sciences et des arts.
Que penseriez-vous, messieurs, d’un particulier qui aurait 500 francs de revenus, qui en consacrerait tous les ans à sa culture intellectuelle, pour les sciences, les lettres et les arts, une somme bien modeste : 5 francs, et qui, dans un jour de réforme, voudrait économiser sur son intelligence six sous ? Voilà, messieurs, la mesure exacte de l’économie proposée.
Eh bien ! ce que vous ne conseillez pas à un particulier, au dernier des habitants d’un pays civilisé, on ose le conseiller à la France.
Je viens de vous montrer à quel point l’économie serait petite ; je vais vous montrer maintenant combien le ravage serait grand.
Ce système d’économie ébranle d’un seul coup tout net cet ensemble d’institutions civilisatrices qui est, pour ainsi dire, la base du développement de la pensée française.
Et quel moment choisit-on pour mettre en question toutes les institutions à la fois ? Le moment où elles sont plus nécessaires que jamais, le moment où, loin de les restreindre, il faudrait les étendre et les élargir.
Eh ! Quel est, en effet, j’en appelle à vos consciences, j’en appelle à vos sentiments à tous,
quel est le grand péril de la situation actuelle ? L’ignorance.
L’ignorance encore plus que la misère. L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes.
Et c’est dans un pareil moment, devant un pareil danger, qu’on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l’ignorance.
On pourvoit à l’éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu’il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?
Oui, messieurs, j’y insiste. Un mal moral, un mal profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n’est autre chose que l’excès des tendances matérielles. Eh bien, comment combattre le développement des tendances matérielles ? Par le développement des tendances intellectuelles ; il faut ôter au corps et donner à l’âme.
Quand je dis : il faut ôter au corps et donner à l’âme, ne vous méprenez pas sur mon sentiment. Vous me comprenez tous ; je souhaite passionnément, comme chacun de vous, l’amélioration du sort matériel des classes souffrantes ; c’est là selon moi, le grand, l’excellent progrès auquel nous devons tous tendre de tous nos veux comme hommes et de tous nos efforts comme législateurs.
Eh bien, la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.
Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de 1’homme ; il faut, et c’est la grande mission [ … ] relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société.
Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?
Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies.
Il faudrait multiplier les maisons d’études où l’on médite, où l’on s’instruit, où l’on se recueille, où l’on apprend quelque chose, où l’on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les ténèbres qu’on le perd.
Ce résultat, vous l’aurez quand vous voudrez.
Quand vous le voudrez, vous aurez en France un magnifique mouvement intellectuel ; ce mouvement, vous l’avez déjà ; il ne s’agit pas de l’utiliser et de le diriger ; il ne s’agit que de bien cultiver le sol.L'époque où vous êtes est une époque riche et féconde ; ce ne sont pas les intelligences qui manquent, ce ne sont pas les talents ni les grandes aptitudes ; ce qui manque, c’est l’impulsion sympathique, c’est l’encouragement enthousiaste d’un grand gouvernement.
Je voterai contre toutes les réductions que je viens de vous signaler et qui amoindriraient l’éclat utile des lettres, des arts et des sciences.
Je ne dirai plus qu’un mot aux honorables auteurs du rapport.
Vous êtes tombés dans une méprise regrettable ; vous avez cru faire une économie d’argent, c’est une économie de gloire que vous faites.
Je la repousse pour la dignité de la France, je la repousse pour 1’honneur de la République. »

lundi 2 mai 2011

Les jours se suivent...



Le premier mai des adorateurs de Jeanne d'Arc ou des promeneurs syndiqués est ici un jour d'infinie douceur et de tendres souvenirs ...