Le
patient, Olivier Zoulou : j'ai l'impression qu'il y a quelqu'un caché dessous. Alors, je me relève pour regarder sous le lit, et, bien sûr, il n'y a personne. Je me recouche, mais au bout d'un moment, je me dis que je n'ai peut-être pas bien regardé. Alors je me relève pour vérifier de nouveau, sans résultat bien entendu. Bref, j'ai beau me dire que c'est idiot, je ressens toujours le besoin de m'assurer que personne n'est caché sous le lit. Docteur, tout ça me pourrit la vie, pouvez-vous faire quelque chose ? Le psychiatre : - Hum... Je vois... obsessionnel compulsif... Comptez quatre ans d'entretiens de psychothérapie, à raison de trois séances par semaine, et je vous guéris de votre obsession. Le patient : - Euh... Combien ça va me coûter, Docteur ? Le psychiatre : - 60 par séance. Donc, 180 par mois, 2160 par an et donc 8700 au final. Le patient (songeur) : - Euh... je crois que je vais réfléchir... Six mois plus tard, le psychiatre rencontre le type dans la rue, par hasard : - Alors ? Pourquoi n'êtes-vous jamais revenu me voir ? Le patient : - 8700 ? Mon livreur de pizza m'a résolu mon problème pour 30 seulement. Le psychiatre (vexé) : - Votre livreur de pizza ?? Vraiment ?? Et comment a-t-il fait ? Le patient : - Il m'a conseillé de scier les pieds de mon lit ! |
dimanche 30 mars 2014
Chez le psychiatre.
samedi 29 mars 2014
jeudi 27 mars 2014
Attention...
Ta liberté est en danger , tu es écouté et surveillé.
Les parrains des mafias politiques ....
Engagent des tueurs de réputations, écouteurs aux portes...
Méfie toi des espions, même des plus innocents, leur regard te suit partout...
Les parrains des mafias politiques ....
Engagent des tueurs de réputations, écouteurs aux portes...
Méfie toi des espions, même des plus innocents, leur regard te suit partout...
Et pas de pitié pour toi.
mercredi 26 mars 2014
In vino veritas.
Un grand critique gastronomique disait : - "Je ne bois pas d'eau parce que les poissons font leurs besoins dedans...." À mes amis qui savourent un bon verre de vin.....
et aux autres qui ne le
font pas.
Comme le disait
Benjamin Franklin:
- "Dans le vin il y a la sagesse, dans la bière il y a la liberté, et dans l'eau des bactéries".
Dans un nombre d'essais
dûment contrôlés, des experts ont démontré que si nous buvons 1 litre d'eau chaque
jour, à la fin de l'année nous aurions absorbé
plus d'un kilo d'Escherichia coli que l'on retrouve dans les matières fécales
..
Toutefois, nous ne courons pas ce risque lorsque nous buvons du vin ou de la bière ou tequila, rhum, whisky ou autres boissons alcoolisées, parce que l'alcool doit passer par un procédé d'ébullition, de filtrage et de fermentation.
C'est un désinfectant
anti-bactérien.
En conséquence, il vaut mieux boire du vin et bafouiller un peu, que de boire de l'eau et être plein de "microbes"!... Avec bon goût et modération . |
mardi 25 mars 2014
Pardon Goya !
Bah! le péché est ménine, pardon, est bénin, et c'est un exercice conseillé pour les articulations...
lundi 24 mars 2014
Economiser l'eau , oui mais...
Des réalisations qui font frémir...
Des innovations très particulières...
Audacieuses...
Il s'en fallait de peu!
Et le Robinet d'Or 2014 de la plomberie est attribué à cette originale combinaison:
dimanche 23 mars 2014
Les Eaux- Bonnes.
samedi 22 mars 2014
Dimanche d'élections !
Il pleut
Mais bientôt les mouches
Petit exercice de rapidité pour se faire la main et résister même au chikungunya!
Physionogmonie.
Certains photographes ont le don admirable non seulement de déclencher à la fraction de seconde mais encore de faire se rencontrer dans un raccourci saisissant ...
La part humaine et la part animale de leurs sujets...
Mieux qu'une analyse psychologique.
La part humaine et la part animale de leurs sujets...
Mieux qu'une analyse psychologique.
vendredi 21 mars 2014
Robotique.
Un homme revient de son travail avec un robot détecteur de mensonges.
Son fils de 12 ans rentre avec 2 heures de retard de l'école. - Où étais-tu tout ce temps ? demande le père. - J'étais à la bibliothèque pour préparer un devoir ! Le robot se dirige vers le fils et lui assène une claque... Le père explique : - Mon fils, ce robot est un détecteur de mensonges ! Tu ferais mieux de dire la vérité... - OK... J'étais chez un copain et nous avons regardé un film : Les 10 Commandements. Et paf ! Le robot assène de nouveau une claque au fils... - Aïe ! Bah oui ! En fait, c'était un film porno... Le père : - J'ai honte de toi ! À ton âge, je ne mentais jamais à mes parents ! Et paf ! Le robot assène une baffe au père... La mère se marre : - Décidément, c'est bien ton fils . Et paf ! Une baffe à la mère... |
jeudi 20 mars 2014
Télé-popotte.
Tu as beau affoler la zappette si tu ne tombes pas sur un farceur de choux à la crème il faut que tu avales la dernière sauce d'un cuistot maintenant "sur" le sauté de champignons ou admirer la décoration d'un artiste de la farandole au vinaigre balsamique!
Et ceux d'entre nous qui la sautent , hé crétins ?
Ça me donne des envies de meurtre.
Et ceux d'entre nous qui la sautent , hé crétins ?
Ça me donne des envies de meurtre.
mardi 18 mars 2014
lundi 17 mars 2014
dimanche 16 mars 2014
samedi 15 mars 2014
Erskine Caldwell.
Pas étonnant que la bonne société américaine ait demandé l'interdiction de la "Route au tabac" dès sa parution en 1932 ! Ce roman montrant la misère des petits blancs scandalisait après l'ancienne splendeur qu'avaient connu les états du Sud...Comment pouvait-on accepter l'image donnée par ces petits fermiers misérables, abandonnés de tous, ignares, abrutis, affichant leur déchéance physique et morale ? Caldwell a été le meilleur défenseur de son œuvre avec un argument de poids: il n'a pas été seulement le témoin de cette misère mais il l'a vécue lui-même."La route au tabac" est un succès permanent à Broadway...
"Le petit arpent du bon Dieu" publié en 1933 s'est vendu à quarante millions d'exemplaires...
Ont suivi plus de vingt cinq romans mais les deux premiers sont les plus significatifs.Ce ne sont pas des romans à thèse mais si tout est montré, cruellement ou comiquement, rien n'est expliqué. Les personnages drôles ou tragiques ont des manies obsessionnelles
Lire ou relire Caldwell est d'une intense jubilation. A pratiquer sans modération.
vendredi 14 mars 2014
jeudi 13 mars 2014
Jouons...
Deux amis t'offrent, l'un une "douzaine de mots" au hasard de sa fantaisie, l'autre une "ambiance" et tu te laisses délirer...voilà ce qu'on m'a donné:
Lilas- piano- épaule- cracotte- caravane- équilibre- grimace-
crêpe- godasse- boue- canne à sucre- tupperware------ ambiance : humour.
Marie-Justine, que ses amies appellent Maju, était
particulièrement ravie de la jolie teinture lilas
que Jo, son coiffeur favori, malgré ses tendances à une homosexualité maniériste,
avait passé sur ce qui lui restait de cheveux blancs. Elle ne serait pas la
seule à naviguer passé le cap des soixante-dix printemps cet après-midi, quelles sont celles des jeunes générations à
s’intéresser encore à une réunion Tupperware ?
Maju allait concocter à ses invitées une ambiance propre à faciliter les
achats, en tant qu’hôtesse elle aurait bien aimé avoir droit « à la caravane indispensable » des boites à biscuits en
magnifique plastique vert ondulé. Dans ce type de manifestation regroupant un certain
nombre de rancœurs on n’invite pas que des amies, au contraire, il y a une
suprême volupté à voir forcées à l’achat les plus antipathiques de ses
connaissances. Par exemple Maju serait ravie de voir repartir Josette dans ses informes godasses
à oignons, avec un presse-citron au coût
exorbitant sachant qu’elle en a déjà quatre identiques dans sa cuisine.
- Tiens on sonne ! C’est la démonstratrice échevelée
qui essuie la boue de ses escarpins sur le tapis
de l’entrée,
- Excusez- moi j’ai crevé et j’ai du changer une roue. La
malheureuse grimace sous son rimmel délayé. Je
crois même que je me suis luxé l’épaule en
revissant les écrous, vous permettez que je me refasse une beauté dans votre
salle de bains ? Se refaire une beauté, quel optimisme, et pourtant…
La voilà de retour, remaquillée, miraculeusement pimpante.
Elle installe sur la table de la salle à manger en équilibre
artistiquement instable tout son bazar aux teintes acidulées de sucre d’orge,
contrairement à ceux-ci ces inutilités bariolées sont appelées, hélas, à durer
plusieurs générations.
De son côté Maju
s’affaire, dispose sur le grand guéridon à trois pieds, il faut espérer que
l’esprit qui l’habite régulièrement ne
se formalisera pas, les crêpes qu’elle a fait
sauter ce matin. Elle ajoute spécialement pour Anaïs qui est fière de son
dentier flambant neuf l’assiette de cracottes
qui lui permettra de se livrer à son show triomphal et bruyant. Dans l’ensemble
ces dames sont adeptes du bio, le décaféiné et le déthéiné qui accompagneront
ces délicatesses seront édulcorés au sucre de canne.
Tout est prêt, il ne reste qu’à espérer les malheureuses à
piéger. La démonstratrice révise son tableau de tarifs pendant que Maju, lisse sa
jupe prune, retend ses bas de contention et s’installe au piano pour tromper en même temps que l’attente le
talent du malheureux Chopin.
mercredi 12 mars 2014
mardi 11 mars 2014
Ah! la patience des gentilles maikresses !
C'est l'histoire vraie d'une institutrice de dernière année de maternelle, au milieu de janvier, le mois le plus dur pour tout le monde.
Un des gamins lui demande de l 'aide pour mettre ses bottes pour aller en récréation. En effet, elles sont vraiment difficiles à enfiler.
Après avoir poussé, tiré, re-poussé et tiré dans tous les sens, les bottes sont enfin chaussées et le gamin dit :
- "Elles sont à l'envers, maîtresse".
La maîtresse attrape un coup de chaud quand elle s'aperçoit qu'en effet il y a eu inversion des pieds.
Bref, nouvelle galère pour les enlever et re-belote pour les remettre mais elle réussit à garder son calme jusqu'à ce que les bottes soient rechaussées aux bons pieds.
Et là, le gamin lui dit avec toute la candeur qui caractérise les enfants :
- "C'est pas mes bottes !!!
A ce moment, elle fait un gros effort pour ne pas exploser, fait un tour sur elle-même en se mordant les lèvres, se calme et lui demande pourquoi il ne l'a pas dit avant ....
Comme le gamin voit bien qu'il a contrarié sa maîtresse, il ne répond pas.
Elle dit alors :
- "Bon, allez, on les enlève" et elle se met à nouveau au boulot.
Le deuxième pied est presque sorti quand le gamin poursuit :
-"C'est pas mes bottes, c'est celles de mon frère, mais maman a dit que je dois les mettre".
Là, elle a envie de pleurer mais, une nouvelle fois, elle se calme et entreprend de lui re-re-mettre ses bottes.
L'opération est enfin terminée et la maîtresse se sent fière d'avoir réussi.
Pour aller jusqu'au bout, elle le met debout, lui fait enfiler son manteau, lui met son cache-nez et lui demande :
- "Où sont tes gants' ?
Et le gamin de répondre le plus simplement du monde :
- "Pour pas les perdre, je les ai mis dans mes bottes."
dimanche 9 mars 2014
Philo bovine pratique.
Quand l'herbe te semble plus verte ailleurs et que tu prends des décisions trop hâtives....
|
samedi 8 mars 2014
Implacable.
Une épouse demande à son mari :
Si tu vas faire les
courses, achète un carton de lait, et s'il y a des œufs, prends en 6
?"
Quelques instants plus
tard le mari revient avec 6 cartons de lait.
Sa femme lui demande
:
"Pourquoi as-tu acheté 6
cartons de lait ?"
Le mari répond : ''Il y
avait des œufs.''
vendredi 7 mars 2014
Voir le jour....
Un accoucheur s'occupe d'une femme qui attend des jumeaux.
Le premier bébé sort, c'est un superbe garçon:
une tape sur les fesses et il pousse un cri vigoureux.
Mais le deuxième bébé tarde à vouloir sortir.
Une heure passe, deux heures... l'accoucheur dit à la sage-femme qu'il part manger et de l'appeler quand il y aura du nouveau.
Dès qu'il est parti, la sage-femme entend: -psitt -psst – pst !
Elle distingue une petite main qui passe entre les jambes de la patiente et qui lui fait signe de venir !
Elle se rapproche de la femme et voit une petite tête qui pointe à l'orifice:
- Il est parti le monsieur qui donne des fessées ?
jeudi 6 mars 2014
Imaginations enfantines.
Futur chirurgien
Explorateur.
Futur castrat de "The voice"
Rêves d'invisibilité...
L'avenir lui appartient.
Explorateur.
Futur castrat de "The voice"
Rêves d'invisibilité...
L'avenir lui appartient.
mercredi 5 mars 2014
En Août tous riches ...hi! hi! (rire jaune).
Le mois d'Août 2014 comptera 5 vendredis, 5 samedis et 5 dimanches.
Cela n'arrive qu'une fois tous les 823 ans.
Les chinois appellent cela: "Argent plein les poches".
Tous mes vœux....
Cela n'arrive qu'une fois tous les 823 ans.
Les chinois appellent cela: "Argent plein les poches".
Tous mes vœux....
mardi 4 mars 2014
lundi 3 mars 2014
Converstion-13- avec Cora.
- Bonjour ma chérie, nous voilà arrivées au terme de nos entretiens de mémoire. Je t'avoue que cela m'attriste, j'y avais pris goût.
- Moi aussi, sincèrement, ma chère Cora.
- Je dois reconnaître que je ne suis pas passéiste et que si tu ne me l'avais pas demandé j'aurais laissé dormir ces souvenirs, mais ta compagnie est bien agréable.... je dois aussi confesser le pêché du plaisir de parler et d'être écoutée...
- Allons Cora, ces coquetteries ne vous vont pas au teint, racontez-moi plutôt la Libération comme vous l'avez vécue.
- La date officielle est le 8 mai 1945 mais pour nous elle a été effective bien plus plus tôt. Dès le débarquement des alliés en Normandie et la reconquête de Paris en juin 1944 les changements étaient importants. D'abord les troupes d'occupation se repliant vers le nord il n'y avait pratiquement plus de soldats en ville. Certes, il y avait encore des échauffourées de ci de là entre maquisards et fuyards. Des horreurs perpétrées à la dernière minute par des allemands avec la fureur du désespoir mais petit à petit l’horizon s’éclaircissait. Les maquisards, maintenant au grand jour, regagnaient des villes comme la notre, des hommes jeunes, armés ou non, reprenaient possession des rues, assuraient la sécurité...Les nouvelles arrivaient en masse, souvent portées par des hommes au brassard tricolore juchés sur de vieux vélos...
Parmi ceux qui avaient effectivement pris le maquis et combattu dans l'ombre il y avait les opportunistes faisant peau neuve en enfilant le brassard "F.F.I". Pire, les portes des prisons des villes reprises avaient été ouvertes à l'attention des détenus politiques mais avaient bénéficié à toutes sortes de " droit commun" plus ou moins dangereux. Sans oublier les camps de la région qui avaient abrité successivement des espagnols, des juifs, des roms, des anglais,des homosexuels... et dont les barbelés tombaient enfin.
- J'imagine le désordre !
- Je crois que ce n'est pas possible, il faut l'avoir vécue cette effervescence, cette folie, cette furieuse envie de revanche, cette violente envie de vivre . C'étaient mes premiers bals et nous dansions sous les platanes de la place, toutes générations confondues. Quel été magique ! Nous ne voulions plus écouter les mauvaises nouvelles qui arrivaient encore, tout à la joie de savourer les bonnes, de retrouver petit à petit nos prisonniers , nos déportés, nos amis juifs dont ma chère Rachel et sa famille.Des couples cruellement séparés pendant des mois, des années, se reformaient dans l'allégresse. La musique était omniprésente et nous étions "libérés" de Tino Rossi et autres vieilles javas avec la découverte des crooners américains et de l'orchestre de Cole Porter, de Glenn Miller....Tout était swing !
Petit à petit le ravitaillement revenait bien que contingenté.
Je dois confesser que pendant la guerre et l'occupation j'ai eu une dent contre les paysans. Ils avaient pris conscience de leur importance en tant que possesseurs du VITAL, troqué leurs complexes d'infériorité contre une orgueilleuse condescendance vis à vis des citadins. Il fallait les supplier pour obtenir deux œufs ou un chou pommé cédés à prix d'or. Les allemands payaient bien et constituaient une clientèle prioritaire. Le marché noir n'était ouvert qu'aux riches. Je me souviens d'avoir enragé quand ma mère avait du "troquer"en dernière ressource un costume de mon père, tissu d'Elbeuf, en excellent état. Après des palabres sans fin et les jérémiades exécrables sur la dureté des temps de la fermière, nous étions reparties avec un verre à vin "presque" rempli de graisse de porc.Point. A ce propos pour faire "bien", la participation à la résistance de certains se résumait au fait de baptiser leur cochon Adolf. Certes tous ne s'étaient pas enrichis mais nous nous étions bien moqués de ceux qui faisaient la queue, tête basse, devant les banques avec leurs lessiveuses pleines de billets au moment du changement de monnaie !
- Je croyais que cette histoire de lessiveuse n'était qu'une légende.
- Ah non, je l'ai vu et je n'ait pas été la dernière à siffler ces opulents profiteurs de la misère des autres.
Tu me trouves dure ? Il faut avoir eu une adolescence à crampes d'estomac perpétuelles pour comprendre. A propos , un jour d'opulence, les denrées revenant, Maman s'offre le luxe de me demander : "Qu'est ce qui te ferait plaisir"? J'ai du lui faire un grand sourire à travers, je me rappelle bien, l'impétigo de carence qui couvrait mon visage :
- " J'aimerais de la mayonnaise". J'adorais cela avant guerre. Quel régal cette douceur retrouvée ! Je déguste l'équivalent d'une cuillère à café de cette merveille avant de succomber à une violente crise de foie. La soupe d'orties au "pain-caca" longtemps notre quotidien, n’était pas exactement ce qu'il fallait pour entrainer les fonctions digestives !
Arrête, ris avec moi, je ne joue pas "Les misérables", c'est vieux tout ça ! Les adultes étaient tellement heureux, dans cette monumentale pagaille, après tous les règlements contraignants, de retrouver la liberté de mouvement, de parole, la lumière, le bruit... Et nous, les jeunes, de faire connaissance avec toutes ces exaltantes nouveautés. Je me souviens entre autres de cette extravagance : nous nous exposions au soleil et faisions les tout premiers concours de bronzage !
Mon père et les hommes du réseau Baradat, eux, ne participaient pas à cette insouciance toute fraîche. Il fallait penser à gérer le présent, prévoir l'avenir, choisir dans ce joyeux chaos les éléments d'un retour décent à la normale. Il fallait, conséquence de haines refoulées, contrôler des abus avant que le balancier revienne à l'équilibre. C'étaient les moins valeureux qui se livraient à cet exercice de piètre vengeance appelé "épuration".
Ainsi le jour-même de ce merveilleux été 44 où notre ville a été considérée comme libérée certains éléments ultra-violents parmi lesquels ces faux maquisards hurlant leur haine avaient décidé de pendre le maire, collaborateur notoire, au grand saule près du pont. Mon père et ses amis décidés à en finir avec la violence et qui ne voulaient pas entrer dans la spirale des règlements de comptes ont du se battre, à contre cœur pour le protéger. Mis à l'abri, cynique, il a dit à l'oreille de mon père :-"Je n'ai aucun souci, ces cons me rééliront aux prochaines municipales".
- Non !
- Si ! Exactement comme il l'avait prévu ! Plus terrible, après ce sauvetage mon père et son groupe sont arrivés trop tard pour empêcher un autre drame. Tu as du lire quelque part l'histoire de ces pauvres filles qui n'étaient pas des Mata Hari mais des malheureuses incapables de refréner leurs besoins couchant avec les seuls hommes disponibles, les allemands? La honte est que des lâches, va-t-en guerre après la bataille, ici un "bataillon spécialisé" d'inconnus de nos villages, faisaient le tour du pays avec ciseaux et rasoirs. Oui, hélas, il y a eu des hommes et des femmes que nous connaissions et n'imaginions pas aussi sauvages, pour désigner à leur vindicte des jeunes femmes littéralement mortes de peur... ce qui les faisaient rire...Tondues, déshabillées, injuriées, promenées dans les rues en larmes certaines n'y ont pas survécu.
- Eh bien, pour celles qui ensuite ont donné le jour à des petits "boches" la vie a du être bien difficile.
- Tu sais celles qui ont eu, plus tard, des petits "amerlos" n'ont pas été bien aidées non plus...
Voilà, ma petite fille quelques souvenirs . Je ne voudrais pas que tu croies qu'il reste une once d'amertume dans mon cœur. Il y a belle lurette que j'ai fait la paix avec le monde rural ! Plus sérieusement...dès 1945 a été fondée par des amis très chers la "Fédération des villes jumelées" (à laquelle j'ai appartenu plus tard). Les premières villes martyres à se rejoindre étaient des cités allemandes et françaises dont les enfants s'étaient battus les uns contre les autres. Ce mouvement fraternel, apolitique, a fait beaucoup pour la consolidation de la paix et le pardon bilatéral. Ne t'inquiète pas je n'appelle plus un allemand un boche... De même je suis scandalisée de cette stupide mode de la "Repentance " qui oblige des générations innocentes à demander pardon pour les fautes de leur pères. C'est d’autant plus stupide qu'il n'y a plus personne pour l'accorder, ce pardon !
Se souvenir, oui, rester sur ses gardes aussi.
Notre Europe est là en partie pour cela . Je vois ton mouvement... certes elle n'est pas parfaite mais elle est au moins le garant de la paix entre proches voisins.
Je me souviens d'un petit livre écrit part Robert Schumann, étudié pendant ma maîtrise de droit ( nul n'est parfait) et qui traitait de l'Europe "politique et sociale". Nous en sommes encore loin mais il faut y croire et œuvrer pour sa réalisation.
- Eh bien Cora je ne m'attendais pas à un tel plaidoyer ! Vous savez que je vais m'ennuyer sans nos réunions.
- Viens quand tu voudras discuter de thèmes contemporains si cela t'amuse d'avoir le point de vue d'un dinosaure. N'attends pas trop longtemps, j'entends, comme dirait Brel, les derniers tic-tac de l'horloge du salon...
- Moi aussi, sincèrement, ma chère Cora.
- Je dois reconnaître que je ne suis pas passéiste et que si tu ne me l'avais pas demandé j'aurais laissé dormir ces souvenirs, mais ta compagnie est bien agréable.... je dois aussi confesser le pêché du plaisir de parler et d'être écoutée...
- Allons Cora, ces coquetteries ne vous vont pas au teint, racontez-moi plutôt la Libération comme vous l'avez vécue.
- La date officielle est le 8 mai 1945 mais pour nous elle a été effective bien plus plus tôt. Dès le débarquement des alliés en Normandie et la reconquête de Paris en juin 1944 les changements étaient importants. D'abord les troupes d'occupation se repliant vers le nord il n'y avait pratiquement plus de soldats en ville. Certes, il y avait encore des échauffourées de ci de là entre maquisards et fuyards. Des horreurs perpétrées à la dernière minute par des allemands avec la fureur du désespoir mais petit à petit l’horizon s’éclaircissait. Les maquisards, maintenant au grand jour, regagnaient des villes comme la notre, des hommes jeunes, armés ou non, reprenaient possession des rues, assuraient la sécurité...Les nouvelles arrivaient en masse, souvent portées par des hommes au brassard tricolore juchés sur de vieux vélos...
Parmi ceux qui avaient effectivement pris le maquis et combattu dans l'ombre il y avait les opportunistes faisant peau neuve en enfilant le brassard "F.F.I". Pire, les portes des prisons des villes reprises avaient été ouvertes à l'attention des détenus politiques mais avaient bénéficié à toutes sortes de " droit commun" plus ou moins dangereux. Sans oublier les camps de la région qui avaient abrité successivement des espagnols, des juifs, des roms, des anglais,des homosexuels... et dont les barbelés tombaient enfin.
- J'imagine le désordre !
- Je crois que ce n'est pas possible, il faut l'avoir vécue cette effervescence, cette folie, cette furieuse envie de revanche, cette violente envie de vivre . C'étaient mes premiers bals et nous dansions sous les platanes de la place, toutes générations confondues. Quel été magique ! Nous ne voulions plus écouter les mauvaises nouvelles qui arrivaient encore, tout à la joie de savourer les bonnes, de retrouver petit à petit nos prisonniers , nos déportés, nos amis juifs dont ma chère Rachel et sa famille.Des couples cruellement séparés pendant des mois, des années, se reformaient dans l'allégresse. La musique était omniprésente et nous étions "libérés" de Tino Rossi et autres vieilles javas avec la découverte des crooners américains et de l'orchestre de Cole Porter, de Glenn Miller....Tout était swing !
Petit à petit le ravitaillement revenait bien que contingenté.
Je dois confesser que pendant la guerre et l'occupation j'ai eu une dent contre les paysans. Ils avaient pris conscience de leur importance en tant que possesseurs du VITAL, troqué leurs complexes d'infériorité contre une orgueilleuse condescendance vis à vis des citadins. Il fallait les supplier pour obtenir deux œufs ou un chou pommé cédés à prix d'or. Les allemands payaient bien et constituaient une clientèle prioritaire. Le marché noir n'était ouvert qu'aux riches. Je me souviens d'avoir enragé quand ma mère avait du "troquer"en dernière ressource un costume de mon père, tissu d'Elbeuf, en excellent état. Après des palabres sans fin et les jérémiades exécrables sur la dureté des temps de la fermière, nous étions reparties avec un verre à vin "presque" rempli de graisse de porc.Point. A ce propos pour faire "bien", la participation à la résistance de certains se résumait au fait de baptiser leur cochon Adolf. Certes tous ne s'étaient pas enrichis mais nous nous étions bien moqués de ceux qui faisaient la queue, tête basse, devant les banques avec leurs lessiveuses pleines de billets au moment du changement de monnaie !
- Je croyais que cette histoire de lessiveuse n'était qu'une légende.
- Ah non, je l'ai vu et je n'ait pas été la dernière à siffler ces opulents profiteurs de la misère des autres.
Tu me trouves dure ? Il faut avoir eu une adolescence à crampes d'estomac perpétuelles pour comprendre. A propos , un jour d'opulence, les denrées revenant, Maman s'offre le luxe de me demander : "Qu'est ce qui te ferait plaisir"? J'ai du lui faire un grand sourire à travers, je me rappelle bien, l'impétigo de carence qui couvrait mon visage :
- " J'aimerais de la mayonnaise". J'adorais cela avant guerre. Quel régal cette douceur retrouvée ! Je déguste l'équivalent d'une cuillère à café de cette merveille avant de succomber à une violente crise de foie. La soupe d'orties au "pain-caca" longtemps notre quotidien, n’était pas exactement ce qu'il fallait pour entrainer les fonctions digestives !
Arrête, ris avec moi, je ne joue pas "Les misérables", c'est vieux tout ça ! Les adultes étaient tellement heureux, dans cette monumentale pagaille, après tous les règlements contraignants, de retrouver la liberté de mouvement, de parole, la lumière, le bruit... Et nous, les jeunes, de faire connaissance avec toutes ces exaltantes nouveautés. Je me souviens entre autres de cette extravagance : nous nous exposions au soleil et faisions les tout premiers concours de bronzage !
Mon père et les hommes du réseau Baradat, eux, ne participaient pas à cette insouciance toute fraîche. Il fallait penser à gérer le présent, prévoir l'avenir, choisir dans ce joyeux chaos les éléments d'un retour décent à la normale. Il fallait, conséquence de haines refoulées, contrôler des abus avant que le balancier revienne à l'équilibre. C'étaient les moins valeureux qui se livraient à cet exercice de piètre vengeance appelé "épuration".
Ainsi le jour-même de ce merveilleux été 44 où notre ville a été considérée comme libérée certains éléments ultra-violents parmi lesquels ces faux maquisards hurlant leur haine avaient décidé de pendre le maire, collaborateur notoire, au grand saule près du pont. Mon père et ses amis décidés à en finir avec la violence et qui ne voulaient pas entrer dans la spirale des règlements de comptes ont du se battre, à contre cœur pour le protéger. Mis à l'abri, cynique, il a dit à l'oreille de mon père :-"Je n'ai aucun souci, ces cons me rééliront aux prochaines municipales".
- Non !
- Si ! Exactement comme il l'avait prévu ! Plus terrible, après ce sauvetage mon père et son groupe sont arrivés trop tard pour empêcher un autre drame. Tu as du lire quelque part l'histoire de ces pauvres filles qui n'étaient pas des Mata Hari mais des malheureuses incapables de refréner leurs besoins couchant avec les seuls hommes disponibles, les allemands? La honte est que des lâches, va-t-en guerre après la bataille, ici un "bataillon spécialisé" d'inconnus de nos villages, faisaient le tour du pays avec ciseaux et rasoirs. Oui, hélas, il y a eu des hommes et des femmes que nous connaissions et n'imaginions pas aussi sauvages, pour désigner à leur vindicte des jeunes femmes littéralement mortes de peur... ce qui les faisaient rire...Tondues, déshabillées, injuriées, promenées dans les rues en larmes certaines n'y ont pas survécu.
- Eh bien, pour celles qui ensuite ont donné le jour à des petits "boches" la vie a du être bien difficile.
- Tu sais celles qui ont eu, plus tard, des petits "amerlos" n'ont pas été bien aidées non plus...
Voilà, ma petite fille quelques souvenirs . Je ne voudrais pas que tu croies qu'il reste une once d'amertume dans mon cœur. Il y a belle lurette que j'ai fait la paix avec le monde rural ! Plus sérieusement...dès 1945 a été fondée par des amis très chers la "Fédération des villes jumelées" (à laquelle j'ai appartenu plus tard). Les premières villes martyres à se rejoindre étaient des cités allemandes et françaises dont les enfants s'étaient battus les uns contre les autres. Ce mouvement fraternel, apolitique, a fait beaucoup pour la consolidation de la paix et le pardon bilatéral. Ne t'inquiète pas je n'appelle plus un allemand un boche... De même je suis scandalisée de cette stupide mode de la "Repentance " qui oblige des générations innocentes à demander pardon pour les fautes de leur pères. C'est d’autant plus stupide qu'il n'y a plus personne pour l'accorder, ce pardon !
Se souvenir, oui, rester sur ses gardes aussi.
Notre Europe est là en partie pour cela . Je vois ton mouvement... certes elle n'est pas parfaite mais elle est au moins le garant de la paix entre proches voisins.
Je me souviens d'un petit livre écrit part Robert Schumann, étudié pendant ma maîtrise de droit ( nul n'est parfait) et qui traitait de l'Europe "politique et sociale". Nous en sommes encore loin mais il faut y croire et œuvrer pour sa réalisation.
- Eh bien Cora je ne m'attendais pas à un tel plaidoyer ! Vous savez que je vais m'ennuyer sans nos réunions.
- Viens quand tu voudras discuter de thèmes contemporains si cela t'amuse d'avoir le point de vue d'un dinosaure. N'attends pas trop longtemps, j'entends, comme dirait Brel, les derniers tic-tac de l'horloge du salon...
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