jeudi 29 septembre 2011

Un GPS royal : le Papillon monarque.

On connait les "marronniers" de l'automne , le plus original est sans conteste la migration des papillons monarque. Ils quittent le Canada et le nord des Etats Unis pour passer l'hiver et se reproduire dans une petite forêt de conifères au centre du Mexique. Un exploit migratoire de 4000 kms au sud, sans équivalent dans le monde des insectes.


Ce lépidoptère de 95 mm d'envergure possède un équipement inégalé : une horloge biologique située dans les antennes lui donne l'heure, la zone supérieure de l'oeil indique la direction du soleil quand il est masqué, le reste de l'oeil aide l'insecte à s'orienter par une analyse de l'intensité de la lumière .Informations temporelles et visuelles intégrées dans la zone centrale du cerveau.Quel que soit le temps le papillon garde le cap.


Bien des questions restent sans réponse à propos de ce fabuleux papillon.

Celle qui donne le plus à penser dans différents domaines:

Comment font les migrants pour survivre 8 à 9 mois quand l'espérance de vie d'un monarque ne dépasse pas généralement 5 semaines ? ? ?

mercredi 28 septembre 2011

Plenitude.



Il a fallu un bon nombre d’années à Pierre pour que la lourde paupière de l’indifférence se lève sur son troisième œil. Englué dans ses orgueils et ses complexes il restait timidement nombriliste.
Ce n’était pas un sauvage, au contraire très poliment sociable il pratiquait la largeur de vue honnête sur la couleur, la religion, la politique et les attirances sexuelles des autres…
Oui, mais ils restaient « les autres ». Le temps est nécessaire pour se rendre à l’évidence que chacun de nous ; unique ; brasse au fond de lui la même lie innommable de Ying et de yang de clair et d’obscur, d’intelligent et de bouché, englué dans le même fond de sauce de fiertés et de problèmes.
Alors pour Pierre commença la période d’amour ; il se mit avec tendresse à les reconsidérer tous, ceux de l’entourage, tous ceux avec qui il communiquait même de loin, dans le présent et même dans un passé tendrement révisé. Son mur mis à bas comme à Berlin, inspirait à d’autres barrières de se baisser. Dans le dictionnaire il avait trouvé la définition du mot « empathie »; peut être que c’était cela, mais lui y ajoutait la tendresse. Ridicule, pourrait on penser de la part d’un vieil homme fumeur de pipe et perclus de rhumatisme. On penserait mal, d’ailleurs Pierre était maintenant au-delà de la critique.
Les aimer, il y était, mais leur dire cela c’était difficile encore, la prochaine étape peut-être quand on salue pour la dernière fois en espérant que le rideau ne se baisse pas brutalement.
Même à Madeleine il le dirait. Elle serait une veuve éplorée ; enfin un alibi pour cultiver sa geignardise intrinsèque !
Pierre, honnêtement préférerait que Madeleine quitte la scène avant lui.
Il a encore envie de vivre tant que son cœur, à l'unisson, tape au tempo des petits bonheurs possibles.

dimanche 25 septembre 2011

Au fil de l'eau et du temps.

C'est donc ça le stade des eaux vives! Pierre machouille sa pipe au soleil matinal de ce dimanche, dubitatif devant ce composé entre le barrage de Génissiat et la centrale nucléaire de Marcoule!



Ancien athlète , sec comme un sarment de vigne Pierre est ouvert aux innovations et reconnait la beauté du parcours.



Sur ses baskets bosselées par l'arthrose il suit le fil de l'eau et se retrouve avec émotion des décennies en arrière...











Voilà après la dernière courbe en eaux agitées la perspective du château. Pierre sourit silencieusement de toutes ses rides au souvenir de son premier canoë. Il avait construit l'armature avec des lamelles souples et résistantes glanées dans la scierie de son père. Personne n'a jamais su qui avait volé les doubles rideaux en toile dure de la porte fenêtre d'entrée de l'école maternelle. Encollés et peints pour la discrétion et l'étanchéité ils glissaient libérés au fil de l'eau.


Les rives ombragées inchangées lui rappellent Fenimore Cooper et les récits d'indiens...qui lui avaient inspiré son second esquif, également fabriqué maison, un canadien, biplace assez lourd.Il invitait souvent la jolie Jany dont il était secrètement amoureux.Elle avait bien du mal dans le transport à bras au - dessus des chutes aux cailloux meutriers; mais quelle douceur que ces haltes sous les ombrages, amarrés au frais ,dans les jeux étincelants du soleil et de l'eau qui tatouaient d'ombres attirantes ses longues cuisses dorées.


Nous nous régalions de "petits beurre", de" vache qui rit" et de chocolat, ensemble dopant des sportifs fauchés.
C'était de l'eau sauvage , pleine de surprises , les branches de saule nous griffaient le visage quand le courant nous amenait près du bord, où dérivait parfois quelque carcasse peu
ragoûtante.
Quand même bien agréable de pouvoir se souvenir et de comparer. Pierre se dirige vers le départ du circuit où une bande de play aquatiquement mobils, casqués de jaune, combinaison noire écoutent le moniteur qui gesticule entre une pile de kayaks bleus et de bombard rouges.


C'est jeune et gai, esquimotages et naufrages dans les éclats de rire. Pierre n'a aucune envie d'aller rejoindre Madeleine passéiste rouspéteuse, éternelle insatisfaite du passé comme du présent.


Il décide d'aller s'amuser au spectacle du remonte pente qui offre ,sans fatigue, un nouveau tour de manège aquatique.Bientôt midi.


Pour lui la récréation est finie, grand soupir, il ne faut surtout pas oublier le pain.

mercredi 21 septembre 2011

mardi 20 septembre 2011

Après la marine, l'armée suisse.



Randonneurs innocents,amoureux de la paisible nature... ne partez pas sans vos couteaux ( suisses).

dimanche 18 septembre 2011

Mémé est de sortie.





-En fait, Mémé Lulu, j’étais venu vous rendre visite pour savoir si vous étiez satisfaite des services de Gisèle.
Mémé Lulu porte ses cheveux bleu-ciel nettement divisés par une raie de quatre centimètres de large; elle a soigneusement rangé les plis de son cou dans un coquet ruban de velours noir. So smart.
- Bien sûr que je suis contente. Je ne savais pas qu’elle avait son permis de conduire, heureuse surprise qui me permet de voir l’extérieur. Dernièrement elle m’a amenée pour une virée dans le western de l’hexagone; il y avait bien dix ans que je n‘étais pas sortie si loin.
-Vous avez pu en profiter?
-Bigrement, l’ophtalmo m’a expliqué que la D M L A corrige la myopie et la cataracte la presbytie , peut être que je n’ai pas très bien compris… mais le fait est que j’y vois sans lunettes.
A propos j’ai été épatée par tous ces ronds sur la route; avant on roulait tout droit maintenant on tourne sans arrêt et on n’en sort qu’à droite. A chaque virage il y a des panneaux signalisateurs :
Par exemple « Centre ville -mairie- cathédrale » ou « Toutes directions », celui qui m’a beaucoup plu , généralement à la sortie de l’agglomération , c’est « Les jardins d’Arcadie- Crématorium-Déchetterie »
Une logique implacable.
- Ne riez pas si fort Mémé, vous allez vous étouffer!
Ce qui m’a par contre attristée c’est de constater la faillite des commerces, des entreprise et des boutiques d'artisanat dans les "centre ville " où fleurissent les agences bancaires et immobilières. Quand nos politiques parlent de la reprise de l’activité ils pensent à ceux qui vont emprunter dans les banques pour acheter leur appartement ? je n’y connais rien mais cela ne me parait pas très productif.
-Une seule chose m’a ennuyée j’avais ressorti mon chapeau en paille d’Italie que j’avais acheté à la Libération ,il était tout fané et j’ai horreur de jouer « Ces dames au chapeau vert " alors que c’est si facile de lui redonner l’éclat du neuf ,comme je le faisais après chaque été.

Avec un sourire de coquette:
- Petit, tu serais gentil d’aller au « Super Extra » m’acheter un flacon de vernis à chapeau.
- UN QUOI ??

samedi 17 septembre 2011

Sosies.


Notre malheureux Johnny, refait , retapé, remodelé, teint en brun est apparu à la télévision comme le Sauveur du théâtre français avec une indéniable et pathétique ressemblance, en moins drôle, avec Paul Préboist, comique disparu.




Elle est loin l'idole des jeunes!

vendredi 16 septembre 2011

Ordures!


Mémé Lulu cent un an , toute sa tête et encore deux dents a bien ri en visionnant cette vidéo.
-Ce matin j’ai pris une colère après mon auxiliaire de vie ,Gisèle, ( pas contre elle , c’est une pauvre innocente, juste assez dégourdie pour s’occuper de vieux ; d’ailleurs ça doit être pas être rigolo !).

Elle me ramène depuis le « Super Extra » un paquet de coquillettes ; soit un petit tas de pâtes, une boîte de carton , une grande feuille transparente le tout dans un sac plastique, l’emballage coûte plus cher que le produit !
- Si tu savais! On achetait les pâtes, le riz, les lentilles etc.…et même d’excellents biscuits au détail. Nous allions à l’épicerie de Marinette ( c’est vrai tu ne l’as pas connue…) avec nos jolis paniers en osier, le pot à lait en zinc, le panier à œufs en grillage, qui, servait aussi à essorer la salade… nous changions quelquefois le joint en caoutchouc des bocaux de conserve en verre , inusables.
Le journal ,seul mode d’information, lu et cru de la première à la dernière ligne, recueillait les épluchures de légumes compostées ensuite au fond du jardin et finissait sa vie en allume feu.
La publicité naissante ne nous inondait pas de papier, cependant nous recevions régulièrement le gros catalogue des «Armes et cycles de Saint Etienne", une fois par an «L’Almanach Vermot"  nous conseillait avec de grosses blagues, au bout d’un clou les pages servaient ensuite à l’usage hygiénique que je te laisse deviner.
-Oui? Je vais bien mais je ne retiens pas tous les chiffres qu’on nous assène. J‘ai percuté, comme tu dis sur celui des déchets: un kg/ personne /jour! C’est fou!
Je ne suis pas passéiste et trouve cette époque formidable , avec des progrès extraordinaires réalisés depuis ma naissance en 1910.
-Cependant il faut tout vous dire maintenant, ah! » vous en avez pas gagné» les jeunes! Vous êtes tous des « gâcheux. » .
J’entends à la télé qu’on vous explique qu’il faut éteindre la lumière en quittant une pièce, se laver les mains quand on va aux cabinets, et pas laisser couler l’eau après…il faut qu’on vous conseille d’aérer les pièces…L’eau tu y portais attention quand tu la tirais à la pompe, quant à l’hygiène nous faisions le maximum, le médecin coûtait cher , appelé en dernier ressort, quand toutes nos tisanes de simples s’avéraient inopérantes.
Deux produits pour tous usages ( quand je pense à ce que me fait acheter Gisèle et un produit pour le sol , et un pour la vaiselle,et un pour les sanitaires etc…), le savon blanc de Marseille pour le corps, le noir pour la maison…
-J’arrête tu vas penser que je radote mon petit!
-Que non, Mémé, quelle mémoire. Vous paraissez en parfaite forme; dites moi ce qui est le plus pénible quand on vieillit?
- Dans un franc éclat de rire:
C’est de voir ses enfants devenir si vieux et si laids!

 

mardi 13 septembre 2011

Vanités...

Excellente idée de rediffuser sur Arte, en ce dimanche 11 septembre, le film de Brian De Palma :
« Le bûcher des vanités ».
LE LiVRE de Tom Wolfe t’avait offert plus de neuf cent pages de jouissance littéraire et tu attendais du film un complément de plaisir. En fait dans l’adaptation il n’y a qu’une exactitude ; la reprise du titre.
Où sont passés les truculents personnages de cette histoire dramatico-humoristique de la vie new-yorkaise ? Qu’est devenu le thème si justement antiraciste qui l’anime ? Par une originale approche l’auteur démontre que les hommes et les femmes indépendamment de la couleur de leur peau, sont tous égaux dans la vanité .Si un fait quelconque la perce et la dégonfle, chacun devient inexistant ou pire veule et odieux.
D’une parfaite actualité, on retrouve dans l’œuvre de Tom Wolfe le monde fiévreux de la bourse, avec ses « Maîtres du monde »… on croit voir, après le crash, le visage laminé d’un Jérôme Kerviel…
On pénètre le monde la justice avec ses ambitions carriéristes amenant des comportements déviants, des compromissions pour calmer le jeu entre les communautés, comment ne pas penser à D.S.K amené en comparution, menotté, entre une haie de femmes de chambres noires et leurs supporters hurlant des injures ?
A Bacon, auto proclamé Révérend s’applique à juste titre l’expression « haut en couleurs », il est le prototype de ces prétendus inspirés , charmeurs, au pouvoir insensé sur des foules crédules, collecteurs de deniers pour des bourses sans fond !Combien en avons-nous entendus de ces prétendus religieux , d’une obédience ou d’une autre, dans une aura de gloire céleste ,baignés de chants fervents , prêcher ardemment la violence …
La presse n’est pas non plus épargnée avec ses intrigues, ses réseaux et ses journalistes prêts à tout pour un scoop. De révélation en révélation, parfois contradictoires, ils font et défont les réputations jusqu’au crime d’intention ! Trop d’exemples à citer.
Les politiciens ,tirent des ficelles ,acceptent dans le système du renvoi d’ascenseur et le jeu de « contrats » secrets , d’être manipulés à leur tour…
Tous ces personnages qui agissent dans ces épicentres mondialement nerveux, politique, finance, justice, presse, au cœur de cette intrigue bicolore fascinante à rebondissements multiples dans un enchaînement d’actions parfaitement maîtrisé s’expriment dans une langue incendiaire, percutante et drôlissime.
Un parfait régal.
LE FILM nous présente une triste caricature de l’ouvrage. Il semble que l’adaptateur et le scénariste aient joué à contre courant, dans leur impuissance à une fidèle transcription, leur démonstration fait un flop.
Ils n’ont pas su être fidèles au passionnant récit, et ont bousculé sans logique, le destin de ce jeune, gâté richissime dont la vie dérive brutalement. Ils ont ajouté inutilement une scène inventée, violente, de » pétage de plombs » ; elle n’est que la preuve de leur pauvreté dramaturgique.
Les dialogues compilent les grossièretés sans aucune nuance d’humour.
Et le casting ! Un gâchis d’excellents acteurs. Pour avoir l’air aussi perdus dans ce scénario, les comédiens avaient surement lu le livre !
Le rôle du révérend Bacon, bel homme au verbe brillant dans le livre, est tenu par une espèce de monstre, frère de King Kong…
Le regard ahuri de Morgan Freeman délivre le message : qu’est ce que je fais dans cette galère ?
Le personnage essentiel de Kramer est réduit à une sorte de guignol grimaçant et bégayant sans aucune épaisseur.
Bruce Willis, complètement ivre dans chaque séquence où il apparait , semble illustrer le fameux slogan : »tu t’es vu quand t’as bu ? »
Tom Hanks beaucoup trop jeune pour le rôle du puissant Sherman, joue l’innocence enfantine, parachutée d’un plateau d’Harry Potter.
Maria, l’incendiaire brunette aux formes voluptueuses de femme du sud, de tous les sud… est incarnée par la fragilité incolore de Mélanie Griffith…
Ce qu’on trouve réellement dans ce film :
Encore pas mal de petit bois pour entretenir le bûcher des vanités !
Une commémoration, comme une autre, d’un symbole de surpuissance parti en fumée.
 
 
 

mercredi 7 septembre 2011

Equité.

Le vieux roi lion ne savait pas qu’il n’était plus puissant et beau et se croyait toujours lucide. Las, sous la crinière pelée il n’y avait que quelques notes d’innocent goût de la vie et d’aimable musique dans un grand vide de pensée.Le vieux lion pourtant s’accrochait à l’idée vitale de sa responsabilité intacte .
Les renards, ses conseillers, pensant lui éviter le pire, le pire qu’il vivait déjà dans son intime prison sans raison ni mémoire, criaient à son incapacité.
Les sages macaques conféraient .Les faits reprochés au vieux roi lion remontaient à des décennies, pas de victime et les conséquences financières depuis longtemps épongées. Fallait-il siéger et punir ?
Epiant, pinaillant, les pies de la presse piratant toute source pissaient leurs copies sans pitié.
-Alors c’est la loi du plus fort bêlaient les béliers syndiqués, porte sans paroles, du troupeau moutonnier.
- Que nenni ! Il y a aussi parmi les brebis des galeuses qui arrachent la laine sur le dos des voisines pour faire leur pelote de jeunes aux dents longues et qui seront jugées bien plus tard, totalement gâteuses.
La vieille chouette perchée sur une branche d’olivier pacifique, demandait aux renards, aux macaques, aux pies et aux moutons de réfléchir ensemble au jugement possible de vieillards qui ont dans une sénile innocence oublié les méfaits commis dans leurs vertes années.

-Vivre en cage est une atroce punition, ululait t- elle doucement, alors imaginez , en fin de vie, ne pas en connaître la cause, y mourir …

lundi 5 septembre 2011

dimanche 4 septembre 2011

Régime carné.





Il est aisé de remarquer dans les rues de nos villes et villages le remplacement implacable des Boucheries par des Banques et des Agences Immobilières. Que dire de la totale disparition des Charcuteries et pire des Charcuteries- Triperies ! Cette dernière appellation n’est guère appétissante et ce qu’elle évoque peu ragoutant.
A une petite fille qui s’alimentait mal on donnait souvent du foie de veau, devant lequel elle renâclait :
-Mange, chérie, c’est ce qu’il y a de meilleur.
La petite fille a provoqué l’étonnement à la cantine scolaire en déclarant :
-Moi j’aime tout sauf le meilleur.
Nos amis argentins font encore l’asado avec toutes les parties du bœuf, du filet à la queue en passant par les côtelettes, la cervelle et les boyaux. Les vaillants gauchos quittent l’hacienda à l’aube lestés de plus d’une livre de viande qui leur permet à coups de maté de tenir toute une journée de dur labeur.
Mais le bœuf revient cher, on nous explique la quantité de précieuse verdure que nous volons à la nature avec un petit bout d’araignée !
Protéines indispensables à notre à notre vie d’omnivores.
Certains les trouvent dans le poisson, les œufs les larves, les sauterelles et autres grenouilles et, naguère, chez leur semblables…A ce propos les cochons, autres omnivores, qui pendant l’Occupation s’appelaient tous Adolf, se sont engraissés, parfois, au détriment de sépultures plus traditionnelles.
Certains chasseurs ne jurent que par le gibier, faisandé de préférence, pour lequel ont été inventées les herbes de Provence et bien d’autres épices plus orientales au bénéfice de papilles trop sensibles.
Il faut encore de l’appétit pour se régaler de plats qui gardent la forme de l’animal vivant : pigeons et palombes, poulets et canards…
Autrefois certains marchés présentaient des étals de « petits oiseaux » brochettes de merles de grives, d’ortolans. Les grives se rôtissaient lentement, pendantes au dessus du foyer, non vidées, attachées par le cou, quand la tête se séparait du corps la bestiole était cuite. Les ortolans se dégustaient yeux fermés pour mieux jouir sous la dent de l’éclatement de leurs os fragiles dans une giclée de graisse.
Quoi, berk ! C’était un mets royal.
Heureusement les temps ont changé !
Nos admirables super- marchés ont vu d’où venait le vent.
Maintenant aucun état d’âme devant les morceaux de poulet sous vide ; quatre à table, deux messieurs avec la cuisse ; deux dames avec les blancs provenant de quatre poulets anonymes nourris à la farine de poisson quelque part dans l’Est…
Les enfants auront droit à de la « viande « toute jolie, carrée ou ronde et se régaleront de la grasse panure emprisonnant un infime morceau de buvard.
Avec des parents plus modernes, ils dégusteront une « escalope » de dinde (quand il s’agit de rôti on à peine à imaginer le monstre…) ou même un « steak » d’autruche. Gros oiseaux imbéciles déjà plumés, pelés pour leur cuir et maintenant déclarés comestibles !
Reconnaissons que la cuisson d’une viande, qui se rétracte peureusement avec une sorte d’agonie en emplissant la poêle de bulles rageuses antibiotiquées est un spectacle répugnant.
N’oublions pas qu’un plat de maquereaux est plus riche en mercure que le thermomètre familial ; Il y a si peu de chair dans un triangle du Commandant Iceberg que ce n’est pas plus dangereux que nourrissant.
Voilà.
Ceci est sans doute plus léger qu’une bavette de comptoir. Chacun peut approfondir, contredire…
Plus encore que les chemins j’aime les pistes…



-S’il vous plait, garçon, une salade verte.

vendredi 2 septembre 2011

Enfantillage de récré.

Jeanne d’Arcachon était une superbe créature à la rousse crinière léonine et aux yeux couleur menthe à l’eau qu’on imaginait mâle dans un drame rue râle.
Son seul défaut communautaire: elle n’aimait que les huîtres de Bouzigues qu’elle dégustait en musique, la grande, celle de David Guétapens couronné dans la discipline.
Qui aurait pu s’imaginer en la voyant ostréicolement détendue qu’elle avait , le matin même, sans une larme, fait passer de vie à très pas être, la moitié de sa famille d’acque œil ?
La police avait immédiatement porté ses soupes sons sur Jeanne, incapable de camoufler son regard révolver. Adam Sberg avait été dépêché en vitesse sur place, son flair infaillible avait au si tôt détecté le drame socio illogique. Ce pendant comme la petite d’Arcachon avait un Ali bis l’enquête marquait le pas de l’oie dans la cour de la ferme Tagueule, lieu du crime. On fit appel en rang fort au chiffe inspector Bross Adam d’entre poules.
Au milieu des poireaux d’Hercule, Bross trouva l’arme du crime, un Holmès, calibre spécial.
-Cristi ! s’écria Agatha, la fermière rescapée ,mais c’est bien sûr !
La lanterne des deux Adam, braves pommes, s’éclaira brusquement dans un éblouissement photonique.
Après une rapide consultation de leur ordinateur intégré dans la paume ils découvrirent que seul au monde et orphelin de surcroît, l’horrible écossais, détenteur du record du yard, Mac Arony O’ Gratin possédait une telle arme.
Une battue fut organisée, à grand foin, dans les meules. Vite découvert, sans lui faire crédit, on arrêta l’Abbot minable ; tendant ses menottes vers celles de l’héroïne :
-Je t’aimais, Jeanne, tu es Siminon, je te voulais tout à moi !
Jeanne, soulagée, pensait que dorénavant elle aurait la douzaine pour elle seule.

jeudi 1 septembre 2011