Je file ( confiante) aux States remettre en jeu mon titre.
Encore du sport ? Ben Voui,"panem et circenses"... il faut bien
enivrer le bon peuple lui faire oublier guerres, famines, épidémies et
crises diverses de notre petit globe comme lui, déboussolé.
Mon régime hyper protéiné, m'a bien affutée, il faut dire que je m'attaque à lourd... Même pas peur.
Vous, les petits bras, je vous laisse faire mumuse à la baballe...
A plus pour le champagne!
jeudi 27 septembre 2012
lundi 24 septembre 2012
"Sono italiano, italiano puro"...
Vous allez dire: "encor un qui s'la pète"!
Facile de se moquer, n'empêche , mes belles jalouses, que le sourire était pour moi...
samedi 22 septembre 2012
jeudi 20 septembre 2012
Sordideries...
La large lame du couteau brille sous le néon de la cuisine
brandie par un Georges apoplectique!
Effondrée contre le réfrigérateur en un petit tas pathétique Cindie pleure à
gros sanglots. La scène de hurlements hystériques a fait place à un silence
profond.
On entend le ronron de la machine à laver.
On entend le ronron de la machine à laver.
Toute violence désarmée, Georges s'effondre sur une chaise, le couteau choit sur le
carrelage:
-Je sais que tu me trompes, ce n'est pas la peine de nier! Dis moi as-tu
quelque chose à me reprocher? je me suis emporté mais tu sais que je te ferai
jamais de mal. Enfin, pourquoi, mais pourquoi ? Qui c'est ce type ,qu'est ce
qu'il a de plus que moi?
- Cindie renifle, mais je te jure encore une fois, je n'ai pas d'amant. Qui
a pu te mettre cette idée en tête? Je devine: Marc, cet hypocrite !
-Eh bien oui, c'est Marc, tu ne l'aimes pas parce que c'est mon ami,
mais il t'a vue, oui, jeudi à la sortie du cinéma au bras d'un homme.
Cindie se redresse et tente un petit rire rassurant:
- Au cinéma, bien sûr, je n'ai rien à cacher, je me suis trouvée à côté de
Fred, tu sais bien, le prof de tennis du Club dont vous dites tous qu'il est « pédé
comme un phoque ». Enfin, c'est grotesque et il n'y a que ce salaud de
Marc pour te raconter de telles bêtises, je n'en reviens pas, quel être
malfaisant! Si tu n'as pas peur du ridicule tu peux demander au couple des
nouveaux instituteurs, ils étaient juste derrière nous.As-tu trouvé un
changement chez moi? Enfin ne suis-je pas une bonne épouse? Ne t'ai je pas
offert ma jeunesse?
-Parce que je suis un vieil homme riche? Exactement; et Marc est bien de mon
avis.
- Si tu me parles encore de cet être ignoble je te pardonnerai jamais cette querelle
stupide.
-Du coin de l'œil Cindy jauge l'état du duel et de la débâcle de Georges.
Elle s'approche et pose un léger baiser sur la nuque grasse de son époux
vaincu.
- Pour te rassurer, bien que tu ne le mérites guère, vilain, je vais te
faire une proposition: je serai docilement à ta disposition tous les jours ; le
jour de ton golf, le jeudi seulement, je sortirai faire du shopping ou j'irai au
cinéma. Tiens, si cela peut te rassurer complètement, plutôt que de m'espionner
je te donne l'autorisation de proposer à ton Marc de m'accompagner.Il pourra te faire son rapport, je suis prête à ce sacrifice.
Tu vois combien je t'aime.
Allons, ne t'attarde pas, tu sais que madame Duchesne t'attend pour la
signature de l'acte de donation, tu te souviens qu'elle t'a désigné pour un
legs d'un joli montant.
Comment aurait-il oublié ! L'épais visage couperosé de Georges s'éclaire,
il rince ses yeux au dessus de l'évier, coiffe ses rares
cheveux avec les doigts, de la tempe gauche à la droite, traçant des raies
parallèles sur le sommet de son crâne chauve .Il revêt son allure digne de notaire et sort
par le couloir qui mène à l'étude.
Cindie attrape son portable:
- C'est moi, Marc, tu avais raison mon chéri, nous sommes maintenant tranquilles pour un bon moment, tu peux retenir à l'hôtel notre habituelle chambre bleue…
A jeudi, mon amour.
mercredi 19 septembre 2012
Le test de la banane.
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lundi 17 septembre 2012
Journée du patrimoine.
Cela avait commencé par un vide grenier sympa...
Et puis je suis allé revoir mon ancienne fac de droit transformée en club fermé de zozos chasseurs de têtes... d'innocents ; pas un mur qui ne soit cornu.
Les sociétaires sont tellement contents d'eux- mêmes que pour intégrer cette "élite" il faut d'abord être coopté puis...
Suite...
Je n'ai pas résisté malgré les gros yeux du guide d'un jour, à photographier cette machine tellement obsolète, mais qui leur sert encore au rare ( heureusement) recrutement de volontaires.
Tout ce bazar, je te l'aurais blackboulé avec un plaisir !!!!
samedi 15 septembre 2012
Youpii !!
Notre livre est paru;
Je souhaite à tous le plaisir que procure une telle naissance!
octographe@hotmail.fr
vendredi 14 septembre 2012
Ethno- maths.
Il y a, en Papouasie des papous
et des pas-papous .
Il y a aussi, en Papouasie, des
papas et des pas-papas.
On y rencontre donc des papous-papas, des papous-pas-papas, des pas-papous-papas et aussi des pas-papous- pas-papas.
De plus on y trouve des poux qui
s'attaquent indifféremment aux papous, aux papas, aux pas-papous ou aux
pas-papas.
Néanmoins, il n'y a pas de papous-
papas à poux ni de pas-papous-pas-papa à poux.
Il y a enfin deux fois plus de
pas-papous à poux que de papous à poux.
Sachant que l'on dénombre 240 000 poux en Papouasie et que les porteurs
de poux en ont en moyenne 10 chacun, déterminer le nombre de papous pas-papas à
poux.Le gagnant, celui qui aura résolu correctement le problème, aura droit à une flûte pas de Pan , de champ...
mercredi 12 septembre 2012
"SCIENCE ET VIE" .
De temps en temps une envie de culture scientifique m'amène à réviser mes modestes connaissances auprès de cette revue fameuse de vulgarisation.
Très surprise par les thèmes étudiés dans le supplément d'Août, je ne résiste pas au plaisir de titiller votre curiosité...égrillarde, en vous apportant la liste( non exhaustive) des intitulés d'articles. Bien sûr, tout ceci est parfaitement sérieux, même si on peut s'interroger sur la pertinence des financements de ces recherches...
Si vous voulez les détails de ces passionnants travaux vous les trouverez dans le numéro "1139 d'Août 2012". Je me permets ces précisions car je pense que le sommaire suivant suscitera des vocations:
- "Porter des chaussettes sur ses bottes limite les risques de glissade".
-" L'art du percing sexuel existait déjà au Paléolithique.
-"Si elle n'a pas pied la girafe peut flotter mais sans grâce".
-"La puce du chien saute plus haut que la puce du chat".
-"Une mygale bien épilée passe mieux dans notre pharynx".
-"Les sculpteurs de l'Antiquité ont mal évalué l’asymétrie testiculaire humaine".
-"Pour attendrir la viande l'explosion sous- marine donne d'excellents résultats".
-"On nage aussi vite dans l'eau que dans le sirop".
-"Sous cocaïne l'abeille danse sans retenue".
-"Pour copuler plus longtemps la chauve- souris a recours au sexe oral".
-"Culinairement parlant , le bousier est attiré par les étrons qui puent".
-"S'il prend du Viagra le hamster résiste fort bien au décalage horaire".
Une trentaine du même tonneau... Qui a dit que les scientifiques manquaient d'humour?
Je pense à tous mes amis écrivains , peintres ou photographes qui pourraient trouver ici une mine d'inspiration!
En cette époque de pénurie d'emploi, il me semble aussi qu'il y a là des filières professionnelles intéressantes et d'avenir. Perso, je postulerais avec plaisir au poste "d'épilateur de mygale" , surtout qu'il doit y avoir des primes de risque!
lundi 10 septembre 2012
Le jour du seigneur.
Le dimanche matin la grande ville est désertique.
Assis sur une borne devant un magasin, rideau de fer baissé,
comme tous ceux de la large avenue, un vieillard plié menu tient un gobelet en
carton.
Tête basse, elle marche sur le trottoir, âgée, mais avec un effort de
maintien dans le port et une élégance d’un autre temps malgré le cœur le chagrin qui pèse sur son cœur.
Elle dépasse le vieillard le temps d’ouvrir discrètement son sac et d'y prendre une
monnaie, elle se retourne. Au moment où elle va déposer son obole le temps
s’arrête dans un échange de regards ou chacun lit chez l’autre sa solitude, ses
deuils, ses souffrances…
Certainement que leurs parcours, sont différents, apparemment moins amer pour elle mais les unit, dans le silence, à cette minute, la fraternité sans frontières du trop grand âge resté lucide. Instant d’éternité qui sera pour l’un comme pour l’autre « l’événement » de la journée .
La pièce tombe au fond du gobelet, elle en rejoint deux petites, peut être trois.
Certainement que leurs parcours, sont différents, apparemment moins amer pour elle mais les unit, dans le silence, à cette minute, la fraternité sans frontières du trop grand âge resté lucide. Instant d’éternité qui sera pour l’un comme pour l’autre « l’événement » de la journée .
La pièce tombe au fond du gobelet, elle en rejoint deux petites, peut être trois.
Au moment où elle se redresse il saisit la main de la passante, tavelée,
comme la sienne, et y dépose un léger baiser de sa pauvre bouche édentée.
Émue,elle poursuit son chemin , cette sotte promenade sans but du marcher conseillé.
Son cœur s'est encore lesté, dans cette rencontre, du
malheur du mendiant mais l’emballage du pesant fardeau a pris un peu d'une douce couleur empathique.
Trouvaille.
Quelque part dans cette nature restée sauvage..
Côté français, la "maison forte" d'un noble maure chassé d'Espagne au moment de la Reconquête, restée dans un extraordinaire état de conservation...
La tour de garde et les meurtrières sont d'époque ainsi que l'escalier intérieur .
Il est étonnant que ce lieu ne soit pas répertorié et protégé.
La bâtisse aux murs épais,, très fraîche malgré la canicule sert à ses charmants propriétaires pour garder les conserves de jambon et de fromage...
jeudi 6 septembre 2012
Enfants de l'amour.
Son dentier le fait horriblement
souffrir. Bientôt soixante dix ans. Didier sait parfaitement à quoi il
ressemble. Sa haute silhouette s’est courbée par l’effondrement de la
musculature, sa minceur est contrastée par l’enflure généralisée de toutes ses
articulations. Il regarde tristement ses mains torses sur lesquelles courent
les veines noueuses. Son visage ? Didier ne le voit plus guère qu’en se
rasant, des rides profondes dans une peau très brune, son regard bleu glacier
est toujours aussi pâle, significatif de son origine.
Non, il ne souffre pas « du
regard de l’autre », il n’y a pas d’autre, il vit seul, maintenant par
confortable habitude, autrefois par force, lui le « fils du boche ».
Pourtant c’est l’enfant du pays
il est né à Orain et son accent rocaille comme celui des autres.
Il n’a pas connu sa
mère « morte de honte » vite après sa naissance. Recueilli,
élevé à la dure par les époux Latruche.
On lui dit : oublie, c’est
loin tout ça… mais comment ne pas se souvenir des quolibets à l’école, des
rebuffades dans les bals champêtres, de son célibat, du manque d’enfants. Après
le brevet il est entré chez « Bosquets et Jardins », le pépiniériste.
Toute sa vie il a travaillé la terre, semé, planté dans la compagnie familière des
arbres et des fleurs.
- C’est à vous ; Monsieur
Lalanne, la jolie assistante du dentiste le fait pénétrer dans le cabinet.
- Bonjour, M. Lalanne, ouvrez
bien la bouche ordonne le stomatologiste. Heureusement il n’y pas du genre à
poser des questions mettant dans l’embarras le malheureux patient béant dans
l’incapacité de répondre. La « réparation » est rapide. Ici je suis M. Lalanne en fait, je suis
Didier le fils de Paulette Lalanne et de l’ober lieutenant Hermann Steubel,
lui, mon père, mon soldat inconnu.
Il a à peine le temps de remettre
en ordre sa belle chevelure neigeuse avant de prendre la Rue de l’Église pour
son rendez vous avec mademoiselle Danièle. Tout en avançant de sa longue foulée
d’homme de plein air il se remémore les circonstances de leur connaissance. Le
père Latruche l’avait traîné à l’école primaire et laissé entre les mains de sa
maitresse. Il était tétanisé, elle avait du lui relever le menton, mais quand
leurs regards s’étaient rencontrés un courant de sympathie profonde les avaient
reliés. Ne compte pas les années Didier ! Le père et la mère Latruche
avaient bien ri quant après le brevet mademoiselle Danièle leur avait conseillé
de laisser Didier continuer ses études « grâce à sa vive
intelligence ».
– Ça peut pas nuire, s’étaient-ils esclaffés mais on
n’en peut plus de nourrir ce fainéant, maintenant faut qu’y rapporte.
Le soleil couchant dore les
façades blanches, coquettement ornée de géraniums pourpres, au passage Didier
salue les vieux assis sur le trottoir, porte le cabas de l’une, caresse le
chien de l’autre, il connait tout son petit monde qui l’apprécie :
- Il est « bien
brave » ce Didier.
Mademoiselle Danièle le pensait
elle aussi mais son appréciation s’était traduite dans les actes, elle ne
l’avait jamais abandonné lui donnant des cours particuliers. C’était leur
secret et leur plaisir. Quel âge pouvait-elle avoir ? Dans les quatre
vingt dix sans doute, elle avait survécu aux Latruche, qui faute d’héritier
plus légitime avaient laissé leur petite maison à Didier.
Celle de Mademoiselle Danièle est
bien gracieuse à colombages, tapie dans un jardin à l’anglaise où fleurissent
toutes « les sauvages » à cette heure bruissantes d’abeilles.
- Bonjour Didier quel plaisir de
te voir, ma tante t’attend avec impatience.
Séverine la nièce de Mlle Danièle
vit avec elle depuis son veuvage, elle claque la bise à Didier qui ne répond
pas. Ce n’est pas un démonstratif.
- Entre petit, depuis la pénombre
du salon la voix de Mlle Danièle sonne toujours claire.
Didier se fraie un chemin
précautionneux entre les meubles fragiles recouverts des bibelots hétéroclites
et touchants d’un demi-siècle de cadeaux de parents d’élèves.
- Séverine va faire les crêpes,
la pâte a suffisamment reposé ordonne Mlle ; et à Didier, elle me fatigue
de plus en plus ; elle est lente tu ne peux pas imaginer.
La lampe posée sur un guéridon
près du fauteuil de la vieille dame, rosit de son abat jour charitable, les
rides du visage accueillant :
- Cette Fred Vargas, quel
auteure, il me tardait que tu arrives petit pour me lire le dernier chapitre.
Ils ont tout lu ensemble, des
classiques aux plus modernes, des anglais surtout des ouvrages allemands ;
"c’est aussi ta civilisation Didier tu dois la connaitre et ne renier jamais tes
racines".
Mlle, pratiquement aveugle tend
le roman à Didier et se cale voluptueusement dans son fauteuil. La voix de
Didier est harmonieuse, il lit à la perfection, donnant vie au récit, épaisseur
aux personnages. La solution de l’énigme leur arrache le même cri de
plaisir : tu avais deviné toi ? Non ? Moi j’étais presque sure
de qui était l’assassin.
- Vous êtes trop forte !
La vieille dame ravie prend une
mine modeste et jouit du moment que choisit malencontreusement Séverine pour
faire son entrée avec le plat de crêpes.
- Mais ce n’est pas pour
maintenant, quelle sotte ! Pauvre Séverine qui lève les yeux au ciel et
pose son plat chaud sur le guéridon ; encore sur l’acajou ! Gronde
Mlle tu n’es vraiment pas soigneuse….
-« Le tout courant »…
lance à Didier le regard de Séverine.
Baste on se régale !
- Je compte sur toi après demain
Didier, on attaque les Amélie Nothomb et pense à porter tes outils, Séverine a dit que le robinet de la cuisine
fuit, à moins qu’elle l’ait mal refermé ce qui ne m’étonnerait pas, elle est tellement
maladroite. Didier offre à Séverine la consolation d’un sourire qu’il essaye
chaleureux.
La cohabitation de ces deux
femmes lui semble un mystère mais peut être que pour elles ces chamailleries
n’ont aucune gravité ni même aucun sens !
Le jour tombe rapidement, il
redescend la rue de l’Église. Les volets ne sont pas encore fermés par les
fenêtres à hauteur de ses yeux il aperçoit les cuisines éclairées avec les
ménagères qui s’affairent ou des salles où trône la télévision bavarde qui
ronronne jusque dans la rue.
Après son dîner dans sa maison d’une stricte
propreté, Angèle sa voisine assure « qu’on y mangerait par terre »,
Didier ira taper la carte, comme on dit ici, avec ses amis, au café du
Commerce.
Le café du Commerce est inchangé
depuis trois générations de Gellouard. L’actuel propriétaire a seulement troqué
les rideaux à carreaux rouges et blancs contre les mêmes en bleu pour ne pas
trop dépayser ses vieux clients. La modernité il la réserve pour son luxueux
Gite Rural où des parisiens en mal de vaches et de fruits sur l’arbre lui laissent
des sommes astronomiques. Ici, au café, on est en famille, Gus Gellouard, GG.
pour les copains se lâche avec ses trois potes. Avec Didier il y a Marcel
receveur des postes, Arthur le maire. Ces quatre là ont en commun la passion du
rugby et celle plus calme de la belote bridgée. Comme d’habitude ils
s’installent sur le formica du fond et GG porte avec les cartes et le tapis les
verres opalescents d’une boisson qui en d’autres temps et d’autres lieux a
inspiré Verlaine et Rimbaud.
Avec la première gorgée et
pendant que Marcel bat les cartes, Arthur sacrifie à la coutume d’informer ses
amis sur les dernières nouvelles concernant les uns (surtout les unes) et les
autres et celles municipales, plus officielles.
- J’étais lundi à Clars,c’est
très instructif de participer à la vie d’un chef lieu de canton. Ils ont des
problèmes avec la voirie et le proviseur du lycée qui fait des embrouilles avec
une gamine en burka. Là où ça m’a vraiment fait dresser l’oreille c’est quand
le président du comité de jumelages a procédé au topo annuel : bilan et
projets.
- Oui, et alors, qu’est ce qu’on
en a à cirer, s’impatiente GG ?
- Tu vas voir ; il nous a un
peu bassinés avec sa comptabilité mais c’est devenu passionnant quant il a
évoqué les jumelages fonctionnant avec une ville anglaise, une autre portugaise
avec des échanges scolaires et mille activités partagées d’un côté ou de
l’autre. Le projet du comité : jumelage de Clars avec Kerkral une commune
près de Kohln.
- Bon sang tu vas distribuer oui
ou…
- J’y arrive, on cherche des gens
parlant allemand pour la délégation de Kerkral qui vient établir une charte
avec Clars, j’ai tout de suite pensé à toi Didier, fais pas cette tête !
On sait que Mlle t’a appris pas mal.
- Didier n’est pas très
enthousiasmé, je sais un peu de langage courant, c’est tout, enfin si ça peut
rendre service.
- Tu es vraiment un chic type
dans tout le département il n’y a pas quatre types qui en sont capables,
s’exclame le maire, qui frotte ses grosses paluches mentales en pensant à ces
futures rencontres, à leurs retombées positives sur la commune… et son Gite
Rural
- Allez, belote.
La mairie de Clars est en fête.
dans la salle des mariages amplement fleurie où se déploient les drapeaux
allemands, français et européen, les quatre personnes représentant le Comité de
Jumelages congratulent leurs homologues allemands. Ils sont tout
sourires ; deux dames, l’une copie conforme de la chancelière avec son
petit veston d’un chic tout bulgare, l’autre une jeune athlète aux cheveux de
lin.
Les deux hommes qui les escortent
sont aussi très différents, il y a un rire sonore qui a pris la forme d’un
tonneau de bière l’autre, au contraire d’un minceur d’une élégance recherchée
avec un col BHL, ouvert sur un foulard de soie.
Quatre encore sont nos Orainois.
Les trois amis du café du commerce se tiennent modestement en retrait,
cornaquant un Didier intimidé, attendant qu’on fasse appel à ses services. Son
regard si clair ne quitte pas la haute silhouette élégante de celui qui vient
de se présenter,
- Uwe Steubl, professeur de mathématiques près l’Université de
Cologne, habitant Kerkra.
Didier, tremble de tous ses
membres, cet homme doit approcher la soixantaine mais, il fait bien dix ans de
moins, il porte tellement beau avec son visage lisse et intelligent et ses yeux
limpides, oui ,les mêmes que les siens. Attirés irrésistiblement les deux
hommes s’avancent l’un vers l’autre alors que l’auditoire retient son souffle.
D’un même élan ils s’étreignent sans un mot, pendant qu’au milieu des bravos on
entend :
- Ah ! J’en pleurerais
- Mais que le monde est petit
- Pas besoin de test ADN pour
voir qu’ils sont frères ces deux là,
- Mais quel hasard !
- Il n’y a pas de hasard, c’est
la Providence
- Es ist wunderbar!-werde ich eine Wunderkerze
- Was schoenes Symbol für unserer Partnerschaften!!....
Étrangers à ce brouhaha Didier et
Uwe se tiennent à bout de bras et se regardent intensément. C’est alors que ce farceur de GG, décide de dédramatiser
l’atmosphère il s’approche de Didier :
- Dis donc il ne fait pas un peu
tarlouze ton frérot ?
Le poing de Didier le cueille
durement à la pointe du menton. Didier le timide, Didier le calme.
G.G assis par terre entend qu’on rit autour de lui.
Arthur le relève :
-
Tu l’as pas volé. Eh, couillon !
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