La large lame du couteau brille sous le néon de la cuisine
brandie par un Georges apoplectique!
Effondrée contre le réfrigérateur en un petit tas pathétique Cindie pleure à
gros sanglots. La scène de hurlements hystériques a fait place à un silence
profond.
On entend le ronron de la machine à laver.
On entend le ronron de la machine à laver.
Toute violence désarmée, Georges s'effondre sur une chaise, le couteau choit sur le
carrelage:
-Je sais que tu me trompes, ce n'est pas la peine de nier! Dis moi as-tu
quelque chose à me reprocher? je me suis emporté mais tu sais que je te ferai
jamais de mal. Enfin, pourquoi, mais pourquoi ? Qui c'est ce type ,qu'est ce
qu'il a de plus que moi?
- Cindie renifle, mais je te jure encore une fois, je n'ai pas d'amant. Qui
a pu te mettre cette idée en tête? Je devine: Marc, cet hypocrite !
-Eh bien oui, c'est Marc, tu ne l'aimes pas parce que c'est mon ami,
mais il t'a vue, oui, jeudi à la sortie du cinéma au bras d'un homme.
Cindie se redresse et tente un petit rire rassurant:
- Au cinéma, bien sûr, je n'ai rien à cacher, je me suis trouvée à côté de
Fred, tu sais bien, le prof de tennis du Club dont vous dites tous qu'il est « pédé
comme un phoque ». Enfin, c'est grotesque et il n'y a que ce salaud de
Marc pour te raconter de telles bêtises, je n'en reviens pas, quel être
malfaisant! Si tu n'as pas peur du ridicule tu peux demander au couple des
nouveaux instituteurs, ils étaient juste derrière nous.As-tu trouvé un
changement chez moi? Enfin ne suis-je pas une bonne épouse? Ne t'ai je pas
offert ma jeunesse?
-Parce que je suis un vieil homme riche? Exactement; et Marc est bien de mon
avis.
- Si tu me parles encore de cet être ignoble je te pardonnerai jamais cette querelle
stupide.
-Du coin de l'œil Cindy jauge l'état du duel et de la débâcle de Georges.
Elle s'approche et pose un léger baiser sur la nuque grasse de son époux
vaincu.
- Pour te rassurer, bien que tu ne le mérites guère, vilain, je vais te
faire une proposition: je serai docilement à ta disposition tous les jours ; le
jour de ton golf, le jeudi seulement, je sortirai faire du shopping ou j'irai au
cinéma. Tiens, si cela peut te rassurer complètement, plutôt que de m'espionner
je te donne l'autorisation de proposer à ton Marc de m'accompagner.Il pourra te faire son rapport, je suis prête à ce sacrifice.
Tu vois combien je t'aime.
Allons, ne t'attarde pas, tu sais que madame Duchesne t'attend pour la
signature de l'acte de donation, tu te souviens qu'elle t'a désigné pour un
legs d'un joli montant.
Comment aurait-il oublié ! L'épais visage couperosé de Georges s'éclaire,
il rince ses yeux au dessus de l'évier, coiffe ses rares
cheveux avec les doigts, de la tempe gauche à la droite, traçant des raies
parallèles sur le sommet de son crâne chauve .Il revêt son allure digne de notaire et sort
par le couloir qui mène à l'étude.
Cindie attrape son portable:
- C'est moi, Marc, tu avais raison mon chéri, nous sommes maintenant tranquilles pour un bon moment, tu peux retenir à l'hôtel notre habituelle chambre bleue…
A jeudi, mon amour.
Ah ! La garce ! Je m'en doutais !!!
RépondreSupprimerBISOUS.
je vais le lire dans mes trajets autobus
RépondreSupprimerbelle journée
C'est du propre!!!
RépondreSupprimerJe n'ai pas salué correctement la sortie de ton livre...
C'est pour avoir salué d'un peu trop près un escalier; ce qui m'occasionne difficultés en contre-temps...
Temps que je vais remonter pour vois çà d'un peu près
Kiss
Tu as trop d'esprit pour l’escalier.
SupprimerRemets toi vite .Bizzzzzzzzz
Ah! pour sûr c'est du Feydeau!!!!!
RépondreSupprimerMais quelle imagination!chapeau!
bellemiche
Acá tuve que valerme del traductor, porque de francés sé apenas lo básico.
RépondreSupprimerCreo que se entendió bastante bien, y me gustó mucho. ¿El título es un neologismo? Porque me encantó.
Besos.
HD
Bienvenida Humberto.
SupprimerEl titulo es una tonteria mia...
Besos.
Ah mais ça démarre plutôt bien, espérons la suite aussi passionnante...
RépondreSupprimerBonjour Jeanmi,merci de ta visite.
SupprimerSur le blog il y a parfois des petites histoires sans suite. "Le grand œuvre" c'est autre chose...
P.S voir en juillet 2012 le billet "Jean- Michel Roche"...
SupprimerExcellente histoire, mais j'aimerai un genre de suite, ou une histoire similaire qui finit autrement, ou l'épou(x)(se) cocufié tient sa revanche, quand même, parce que ce n'est pas joli joli, tout ça quand même, même si c'est admirablement bien écrit.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette histoire. Il en est ainsi souvent( enfin j'espère pas trop) dans la vie courante. On vit à deux mais que fait réellement et que pense l'autre? Mystère.....
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