Le dimanche matin la grande ville est désertique.
Assis sur une borne devant un magasin, rideau de fer baissé,
comme tous ceux de la large avenue, un vieillard plié menu tient un gobelet en
carton.
Tête basse, elle marche sur le trottoir, âgée, mais avec un effort de
maintien dans le port et une élégance d’un autre temps malgré le cœur le chagrin qui pèse sur son cœur.
Elle dépasse le vieillard le temps d’ouvrir discrètement son sac et d'y prendre une
monnaie, elle se retourne. Au moment où elle va déposer son obole le temps
s’arrête dans un échange de regards ou chacun lit chez l’autre sa solitude, ses
deuils, ses souffrances…
Certainement que leurs parcours, sont différents, apparemment moins amer pour elle mais les unit, dans le silence, à cette minute, la fraternité sans frontières du trop grand âge resté lucide. Instant d’éternité qui sera pour l’un comme pour l’autre « l’événement » de la journée .
La pièce tombe au fond du gobelet, elle en rejoint deux petites, peut être trois.
Certainement que leurs parcours, sont différents, apparemment moins amer pour elle mais les unit, dans le silence, à cette minute, la fraternité sans frontières du trop grand âge resté lucide. Instant d’éternité qui sera pour l’un comme pour l’autre « l’événement » de la journée .
La pièce tombe au fond du gobelet, elle en rejoint deux petites, peut être trois.
Au moment où elle se redresse il saisit la main de la passante, tavelée,
comme la sienne, et y dépose un léger baiser de sa pauvre bouche édentée.
Émue,elle poursuit son chemin , cette sotte promenade sans but du marcher conseillé.
Son cœur s'est encore lesté, dans cette rencontre, du
malheur du mendiant mais l’emballage du pesant fardeau a pris un peu d'une douce couleur empathique.
Ben, si elle est si seule... elle n'a qu'à pousser l'empathie jusqu'au bout et l'adopter, ce vieux...
RépondreSupprimerCa me troue, moi, toutes ces solitudes enfermées en elles-mêmes.
Et ces dédouanements à l'aide de petites pièces ou de plus ou moins gros chèques... trop facile..
Bien sur, le raisonnement se tient, Almanach, cependant il justifie -a contrario- l'inertie et le laisser-faire propres à notre civilisation "gâtée-pourrie": "si tu ne peux t'en occuper à fond, .... alors laisse tomber !" (autre version :"l'Etat n'a qu'à s'en occuper !").
RépondreSupprimerMoi, j'aime cette idée qu'ont encore certaines personnes que l'on fait ce que l'on peut, dans la mesure où on le peut. Et ce qui me semble le plus intéressant dans cette histoire de Manouche, c'est l'échange ... des regards.
En espérant ne pas t'avoir froissé.
Bisous à toutes
J'aime beaucoup cette histoire mélancolique.
RépondreSupprimerBienvenue Daniel.
SupprimerJ'essaie de me mettre à la place de cette tite dame... et je me culpabilise !!!
RépondreSupprimerBisous.
Commentaires sur Paul Klee, génial. J'ai beaucoup ri, beaucoup. Merci, ma chérie.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette histoire.
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