Pour garder ou retrouver sa ligne au printemps je vous conseille de faire avec moi ce petit exercice tous les matins.
Je
sais, vous me direz qu' à "votre grand drame" (entendu sur les ondes
ce matin) vous ne pouvez pas arriver au même résultat que moi parce
que... votre terrasse ne surplombe pas la mer.
C'est possible , essayez quand même et envoyez des photos!
Nous aimions beaucoup jouer dans ma chambre, tous volets fermés, ma mère n'appréciait guère.
Elle ouvrait souvent la porte sans frapper, représentante de l'autorité incontestable et comme le disait mon père en cachant ses cigarettes de papier maïs, de l'absolue tyrannie domestique.
Bref, quand elle entrait elle nous trouvait Luis et moi rouges, ahuris, elle nous attrapait par nos mains moites et sans un effort jetait nos petits corps légers de huit années, sur le palier:
- Allez jouer dehors, sacripants !
Nous descendions au jardin, le grand jour éveillant une honte inconnue dans la pénombre où les palpations médicales de Luis produisaient à tous deux une espèce de plaisir balbutiant sans aucune gêne...
Le jardin était entouré d'une haie vive , épaisse et pour nous très haute. Les gros troènes et autres vieux arbustes avaient, partant du tronc rugueux, des branches entrelacées sur lesquelles nous grimpions lestement. Le jeu était là beaucoup moins troublant mais plus écologique et sportif. Luis était Tarzan et moi, Jeanne. Il y avait encore, sans doute, dans ces ébats sylvestres une petite touche d'érotisme; mais bon. Nous sautions de branche en branche nous égratignant sans une larme, courageux et fiers dans notre jungle. J'étais soumise, admirative de ce Luis-Tarzan qui se battait pour moi contre les bêtes féroces que nous étions seuls à voir. Attiré par nos sauvages hurlements notre petit voisin Humberto sollicitait humblement la permission de se joindre à nous sachant qu'il serait le souffre-douleur. Parfois, Luis, magnanime, ne le renvoyait pas lui faisant la grâce de l'accepter en lui choisissant un rôle subalterne, porteur noir ou soldat félon ; le plus souvent c'était la guenon Chita. Humberto ravi acceptait sans piper. Il avait un an de moins que nous mais paraissait beaucoup plus jeune tant il était menu. Il était fier de raconter qu'il avait attrapé toutes les maladies infantiles en mode gravissime, manquant régulièrement l'école et que si sa mère savait qu'il jouait avec nous "à Tarzan" elle aurait très peur pour sa santé et lui offrirait au retour double ration d'huile de foie de morue. Pouah!
Nous nous amusions bien.
L'hiver suivant la famille d'Humberto a déménagé. Nous ne l'avons jamais revu.
Les années et même les décennies ont passé. Sans aucune surprise j'ai épousé Luis qui s'est révélé veule, ennuyeux et depuis qu'il est au chômage, aigri. Échoué sur le canapé du salon ( que nous allons devoir quitter faute de payer le loyer) il écluse des bières devant la télé.
Ce soir nous regardons une émission censée encourager à lutter encore les épaves comme nous: cela s'intitule "Réussir en Affaires".
Habituelle table ronde qui accueille le champion toutes catégories de l'ascension sociale qui de plus se présente athlétique, superbe, élégant.
-Merde viens voir c'est Humberto !
-Le nôtre ? Pas possible ! je m'essuie les yeux avec mon torchon.
Bonne mère, c'est bien notre Chita !
Monsieur, Vous êtes prof et bourge et je suis un titi, Vous êtes un nantais et je suis un nanti !
N’êtes-vous pas heureux en tant
qu’homme de gauche Qu’un titi puisse avoir quelque argent dans
sa poche ? De plus je l’ai gagné en toute honnêteté Sans voler, sans frauder ni même spéculer. J’ai reçu
de par Dieu le talent de séduire Et suis dès lors vendeur
d’émotion et de rire, Ce dont vous ne pouvez qu’assez peu vous
vanter : Car lorsque je vous vois paraître à la télé Jean ai Marc d’un Ayrault fatigué et sinistre Dont
on m’a assuré qu’il est 1er Ministre ! J’aime l’amour, la vie
et le jus de la treille, Mon casier n’est en plus chargé que
de bouteilles…. J’ai donc sans coup férir du jour au
lendemain Fait ma niche fiscale en mon nid de Néchain. J’aime mieux exporter les kilos que je pèse Que de
risquer en France une mauvaise Grèce ! Votre sécurité qu’on
appelle sociale Ne soigne pas encore les hernies
fiscales, Je vais donc me soigner, disons à moindre
frais, En buvant du pot belge au lieu d’impôts
français. Je reviendrai en France un beau jour, quand le
fisc Ne me dira plus simplement : je confisque Mais qu’il respectera le travail que j’ai fait Pour
concourir un peu au bonheur des français. Pour n’être point
taxé… d’être un inter – « minable » J’arrête ici les frais,
car ils sont impayables !
Quand j'ai connu Mimi, j'ai voulu l'épater
Oui mais... pas riche! alors... que faire?
Lui offrir des bijoux? Il n'y faut pas songer
Et c'est pas ça que les femmes préfèrent,
Maintenant elles sont au sport
Vous devinez alors
Avec très peu d'argent
Ce que j'ai depuis quelque temps.
REFRAIN:
Pour promener Mimi,
Ma petite amie Mimi
Et son jeune frère Toto,
J'ai une auto.
Je lai payée trois cents balles
Chez Monsieur Annibal
Le marchand d'occasions
De la rue de Lyon.
Elle fait autant de bruit qu'un gros camion cinq tonnes
Les gens m'entendent venir, j'ai pas besoin de klaxon,
Mais je me pousse du faux col
Car ça c'est d'la bagnole
Ce n'est pas du tacot
J'ai une auto.
Dans ma petite voiture, on ne fait pas du cent,
Y'a qu'un défaut: les roues se dévissent,
Faut resserrer les écrous après chaque tournant,
Notez que ça fait de l'exercice,
J'en perds une quelquefois,
Mais il en reste trois.
Somme toute, y'a un tas de gens qui n'en ont pas autant.
Ce petit arpent a fait couler autant d'encre que "Le Bon Dieu a créé de petites pommes vertes"!
Pour cet ouvrage, comme pour tant d'autres la relecture procure des découvertes inattendues.
Ce livre, vendu à plus de quatorze millions d'exemplaires, a fait scandale lors de sa parution encourant une plainte de la Société New-yorkaise pour la suppression du vice (!). A croire que les comités de censure s'inquiètent de cette Amérique dite profonde, quant ils veulent la voir seulement peuplée d'imbéciles attardés vivant dans le plus grand dénuement matériel et moral.
Si Caldwell a dans son écriture joué le jeu de l’extrême simplicité c'est pour nous montrer qu'à travers les excès de cette famille de pauvres fermiers bornés se retrouvent toutes les formes de la misère humaine. Le père "par le plus-que-parfait des enfers!"est l'image de ceux qui perdent leur vie à chercher un trésor illusoire. Le gendre, activiste, ex-ouvrier d'une filature fermée, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour retrouver l'honneur dans le travail. Il y a même l'obèse politicien raté qui court, en rêve, après les électeurs.Tout est allégorique et si certains se sont attachés à ne voir là qu'une sulfureuse chronique c'est sans doute à cause de ces filles dont la beauté et la liberté de mœurs illuminent la pauvreté ambiante et de ces jeunes hommes pleins de sève qu'aucune éducation n'a appris à contenir.
Le drame final était, dans ces conditions, inévitable et la sagesse basique du père n'a pas pu l'éviter.
Quant au petit arpent du bon Dieu on peut y voir l'espace virtuel intime où chacun réserve ses nobles intentions sincères d'élévation mystique... un peu, beaucoup,bousculées par le manque de volonté et les difficultés de l'existence.
"Dieu nous a mis dans des corps d'animaux et il prétend que nous agissions comme des hommes. C'est pour cela que ça ne va pas. S'il nous avait faits comme nous sommes, et ne nous avait pas appelés des hommes, le plus bête d'entre nous saurait comment vivre...
...Dieu a fait les jolies filles et Il a fait les hommes. Il n'en fallait pas plus.Quand on se met à prendre une femme ou un homme pour soi tout seul, on est sûr ne n'avoir que des ennuis jusqu'à la fin de ses jours".
Chez moi on a trouvé un moyen pour faire la queue à la poste sans se fatiguer.
Sont pas contents les postiers et rient jaune derrière leurs guichets du même métal :
"Les plus belles âmes sont celles qui ont le plus de variété et de souplesse. Ce sont des âmes universelles, ouvertes et prêtes à tout, sinon instruites, du moins instruisables".
Montaigne.
Encore et toujours Montaigne. Si on remplace âme par esprit ou intelligence on réalise à quel point dans sa brillante simplicité cette citation pourrait servir de fil conducteur aux réformes attendues. A travers l'avenir de nos enfants c'est celui du pays qui est en jeu. Depuis plus de vingt ans les ministres successifs de l’Éducation Nationale se sont appliqués à laisser leur nom dans les annales à coup de mesurettes ignorant le complément de l'instruire : l'éduquer, l'épanouir... n'améliorant pas fondamentalement le système; souvent, au contraire, semant le trouble chez les enseignants, les élèves et leurs parents. Actuellement on perd un temps fou avec le découpage de la semaine ou la carte scolaire alors qu'on attend une révolution fondamentale sur la manière d'ouvrir des esprits originaux, d'accompagner chacun dans ses possibilités et besoins . Certes ce n'est pas simple et en plus d'un changement radical des mentalités il devrait s'accompagner de moyens personnels et financiers. Mais si on commençait ?
..."Le fait qu'il s'en voit si peu de bons est un signe de prix et de valeur. Il en advient comme aux cages: les oiseaux qui sont dehors cherchent désespérément à y entrer, et ceux qui sont dedans cherchent tout autant à en sortir. Comme on demandait à Socrate qu'est ce qui valait mieux de prendre femme ou de n'en pas prendre :"Quoique vous fassiez, dit-il, vous vous en repentirez"."
Grand vainqueur de la cérémonie des Molières 2006 avec 4 récompenses pour son spectacle La Symphonie du hanneton, le petit-fils de Charlie Chaplin baigne dans l'univers du cirque dès l’âge de 4 ans avec ses parents, créateurs du Cirque Bonjour.