dimanche 29 décembre 2019
vendredi 27 décembre 2019
jeudi 26 décembre 2019
mardi 24 décembre 2019
dimanche 22 décembre 2019
vendredi 20 décembre 2019
jeudi 19 décembre 2019
lundi 16 décembre 2019
La danse.
C’était au cours d’un voyage sur
l’Amazone, finalisant une mission au Brésil. Partis de Manaus nous allions sur
ce fleuve impressionnant cabotant de
village en village. Identiques, modestes regroupements de cases au bord de
l’eau avec leurs troupes bruyantes d’enfants nus et dorés proposant qui un
singe agressif qui un perroquet dédaigneux. Après quelques jours dans ce climat
tropical humide la fatigue commençait à se faire sentir surtout que les nuits
sur le bateau à l'ancre n’étaient guère reposantes. Somptueuses certes, avec des ciels
étoilés soudains envahis de titanesques nuées orageuses d’un noir violet,
l’énorme mouvement des masses d’eau sombre sous la coque et, venant de la terre,
le jacassement des milliers d’animaux de
la forêt, mais… Mais nous dormions sur le pont dans des hamacs, alignés comme
de monstrueuses larves. Avec, en guise de couverture, une grande feuille de plastique qui s’alourdissait au
fur et à mesure des réguliers abats de pluie. Le vent soufflant en rafales il
était courant que le hamac d’un des passagers se décroche, on entendait alors
un grand boum éclaboussé et le cri du malheureux qui s’affalait sur le pont au
milieu des rires des autres larves plus chanceuses.
Nous étions sur le chemin du retour et devions
achever le périple dans un village plus important où nous attendait le
« banquet « final. Des tables étaient dressées dans un vaste hangar
de tôle, tassés au fond des musiciens
accroupis avec des instruments indéfinissables... On voyait dans la cuisine
attenante s’affairer des femmes en chemise longue de coton brut. Des touristes
venus d’ailleurs s’installaient avec nous. On nous servit du poisson
évidemment, avec en cadeau ses monstrueuses écailles rugueuses si solides que les
indigènes s’en servent de limes. A la fin du repas entrait un groupe de jeunes
gens des deux sexes affublées de vêtements exotiques trop neufs. Ils se mettaient à danser avec les musiciens
subitement réveillés. Rythme joyeux mais visages frais inexpressifs de ceux
appelés par les anciens à perpétrer sans enthousiasme ces coutumes qui attirent
le chaland et qui n’y voient que le côté commercial. Autour de moi l’assistance
un peu blasée photographiait, distribuait quelques sous… J’étais un peu
attristée ...puis par l’ouverture sur la cuisine j’ai vu les femmes abandonner
leurs bassines à vaisselle et se mettre en mouvement ! Je suis allée les
rejoindre spontanément, elles m’ont attirée dans leur ronde. Je n’oublierai
jamais comment je m’y suis immédiatement intégrée, les regards
brillant de la joie de l'accueil manifesté par ces femmes âgées en majorité et qui jouissaient pleinement de ce moment de
plaisir partagé. Elles me souriaient, me donnaient amicalement la main et nous
étions là dans cette musique viscérale dansant dans le même rythme, simplement en tant que femmes . Malgré toutes nos différences, unies dans
le mouvement de nos corps porteurs des
traces d’un même vécu d’épouses, de mères assorti des mêmes joies et des mêmes
peines…
En nage, échevelées, rieuses
nous sautions en parfaite harmonie.
Quand la musique s’est tue nous nous sommes spontanément embrassées.
Quand la musique s’est tue nous nous sommes spontanément embrassées.
Il y avait des larmes aussi.
vendredi 13 décembre 2019
jeudi 12 décembre 2019
Réforme...
Paradoxalement, c’est cette
absence de contours précis de la réforme qui a nourri le « typhon ». En
politique comme ailleurs, « tout paraît dans l’ombre, hostile et
gigantesque », disait déjà Benjamin Constant il y a deux siècles. Et dans
ce flou, le loup a surgi : le soupçon que la réforme serait l’ultime coup de
boutoir contre le système de solidarité mis en place au sortir de la
guerre.
Dans un passionnant
échange, Edgar Morin et Régis Debray
abordent le sujet. Le premier inscrit ces manifestations dans la
séquence protestataire que vit actuellement la planète : en France comme
ailleurs, le rejet du néolibéralisme autoritaire serait en cause. Le second y
voit une « émeute des sans-espoir » : « Le point de retraite a joué
en point d’accroche pour une colère plus profonde ", juge-t-il. Une colère
qui viserait la « gouvernance par les nombres » menée par ceux qui sont
au chaud.
mercredi 11 décembre 2019
Cette nuit...
...le silencieux dont nos personnes sont équipées était tombé en panne. Je ne vous souhaite pas de connaitre pareille aventure tant le chahut général est impressionnant !
Les poumons sifflent comme des locomotives à vapeur, le cœur bat le tempo sur la batterie. Le grondement des entrailles est plus puissant que celui de l'Etna en éruption, le sang cascade en cataractes sonores. Et par dessus tout le cliquètement fou des neurones...
Je me suis réveillée.Tout était redevenu normal.
Ah! le calme rassurant de la vie maîtrisée .
Les poumons sifflent comme des locomotives à vapeur, le cœur bat le tempo sur la batterie. Le grondement des entrailles est plus puissant que celui de l'Etna en éruption, le sang cascade en cataractes sonores. Et par dessus tout le cliquètement fou des neurones...
Je me suis réveillée.Tout était redevenu normal.
Ah! le calme rassurant de la vie maîtrisée .
mardi 10 décembre 2019
lundi 9 décembre 2019
dimanche 8 décembre 2019
Trois exemples de femmes qui se vengent ….
"VENGEANCE NUMERO
1
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jeudi 5 décembre 2019
lundi 2 décembre 2019
Adoption
Saint Marc du Catalois est un petit village qui vit de ses
coutumes et habitudes à peine changées depuis des lustres. Chacun y trouve son
compte et ceux peu gâtés par la vie une raison suffisante de continuer leur
existence.
A la terrasse du Café du Commerce, après la messe, se
retrouvent sous les parasols dans un joyeux brouhaha familles et amis.
Là, à l’heure de l’apéritif on oublie les petits et grands
soucis du quotidien dans une ambiance qui ressemble à de la fraternité. Le
muscadet y est pour beaucoup. Souvent d’une table à l’autre on commente avec plus ou
moins d’enthousiasme et de bonne foi les événements marquants du village.
Aujourd’hui une vaste
tablée attire tous les regards.
On savait que Jeanne et Charles Montguillon avaient adopté une petite fille mais à part les proches personne ne l’avait encore vue avant ce jour de baptême avec toute la famille réunie.
On s'interrogeait sur "le pourquoi de la chose", certains
s’étaient demandé d’où provenait la stérilité de ce couple si désireux de
fonder une famille de cette Jeanne si maigre ou de Charles peut être
impuissant ? Les gens sont bêtes.
Les Montguillon avaient déserté le village quelques temps et
le bruit avait couru compatissant ou narquois « qu’ils étaient allés adopter »
comme on dit qu’ils étaient allés à la pêche ou au super marché.
Passant de bras en bras autour des guéridons rassemblés une
petite fille de trois ou quatre ans
ouvre sur ce monde bruyant inconnu de grands yeux liquides.
Elle est noire, d’un noir d’ébène qui s’oppose avec violence
au tourbillon chantilly de dentelle
blanche et aux souliers vernis immaculés dont la petite essaye de se débarrasser à coups de talons rageurs.
Passé un certain ahurissement :
- Qu'elle est mignonne, et comment s’appelle-t-elle ?
- Rose.
- Comme votre pauvre maman, que c’est joli et quelle charmante
attention. Un sourire narquois sur certains visages, elle va s’amuser à
l’école avec un prénom pareil.
Les Montguillon tout attendris devant leur petite merveille
qui porte un prénom enfin compréhensible
et fait partie maintenant du troupeau du
Seigneur, la couvrent de baisers .
La petite essuie chaque fois ses joues de la paume rose de
ses mains graciles.
Les Montguillon racontent avec force détails « le
parcours du combattant de l’adoption », le futur bonheur de leur famille, l’avenir radieux qu’ils ont prévu pour
l’enfant et sont félicités de leur générosité comme s’ils avaient sauvé la
moitié de l’Afrique.
Les apéritifs circulent et le curé venu se joindre à ses
ouailles n’est pas le dernier à trinquer à l'entrée de cette âme dans le troupeau du Seigneur, de cette âme que certains des villageois ne sont pas loin
de croire différente de la leur.
Un mois de juin à Saint Marc c’est bien frais par rapport à
Treichville, la petite tremble affolée de surcroît par cette agitation dont
elle est le centre, ce langage en mots gutturaux qu’elle ne comprend pas et
cette affreuse odeur de blancs qui assaillent ses narines délicates. Ces gens
bruyants ont l’air gentil surtout son "papa"» et sa "maman" blancs, mais si différents de Awa qui la tenait bien serrée contre ses reins
dans un vaste tissu et la faisait participer, corps à corps à tous les actes de la vie. Elle savait beaucoup de l’existence par ce tendre apprentissage et l'enseignement par l’exemple. Ici il faudrait tout
réapprendre et oublier le doux et odorant contact de Awa.
A cette pensée les larmes coulent sans bruit sur le petit
visage crispé. Les adultes continuent leur discussion animée.
Une petite fille, aux belles joues rondes a perçu cette détresse, elle s’avance vers la
petite, lui prend la main , sans un mot, avec un sourire.
Allons, tout est possible.
Allons, tout est possible.
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