jeudi 30 juin 2011
Sous les pavés...
La plage.
Plein soleil, yeux mi-clos pointillisme à la Matisse.
Taches anis et framboise des parasols.
Play mobiles multicolores sautillants sur le rivage. Pâtés de sable blond et ballons rouges, écharpe d'écume aérienne, scintillements lointains, blanche caravane de voiliers au large; des bruissements , des rires et le tip top des balles dures sur les raquettes en bois...
Bavardage liquide sous les tentes rayées:
-Depuis que mon mon mari est mort, bla bla blabla
-Moi, vous savez l'euthanasie, blabla, blabla
Il est seize heures , dans l'air qui vibre se propage une onde appétissante:
-Beignets abricot, chocolat!
Puis à un intervalle décent pour les finances parentales, deux tons plus haut le cri attendu:
-La praline, la praline à Jojo!
Même la jeune sportive s'arrête , gourmande ; repart écouteurs aux oreilles, doublant les paresseux d'un trot dédaigneux.
Ce sont les marcheurs,appliqués à garder ce qui leur reste de forme, souvent des couples bodybuildés sur le retour, espérant tonifier leurs muscles affaissés.
Dans le sable humide un vieux monsieur tente une pompe congestionnée au dessus de la peau fripée de ses ex- biceps tremblotants.
A part quelques adolescents graciles, bon sang , que nous sommes laids!
Et voilà papa, le forçat de la poussette façon remorque de caravane avec parasols, sacs, bouteilles , il laboure son sillon galérant entre les corps rôtissants écrasée sur leur serviette.
En parallèle dans les bras de maman le mouflet cramoisi s'égosille, dans les ultra-sons de ses hurlements on croit entendre:
-Parents indignes! Je hais le soleil ,la chaleur, le vent, l'odeur de l'iode, je rêve de biberonner au frais dans ma petite chambre avec mon doudou.
Vous serez bien capables après les vacances, joliment bronzés, bien reposés , de minauder avec vos amis:
-Vous savez la plage, nous on y va pour le petit...
mercredi 29 juin 2011
Femme, femme...
Mais oui!
Déjà sa mise en examen avait suscité de nombreux débats et revisité avec pertinence des questions essentielles comme, par exemple, celle de la parité des salaires dans le monde du travail. De nombreuses femmes de la société civile poussées par une juste révolte communautaire ont pris la parole avec un courage et une aisance nouvelles.
Alors hier!
Strauss Kahn démissionnaire du F.M.I.,politiquement incapable libère deux femmes d'exception: voilà Martine Aubry se déclarant candidate à la présidence de la République (et hop! sautées les primaires) et Christine Lagarde à la tête du F M I.
Bravo ,mesdames, n'oubliez pas toutefois de fredonner sous la douche parfumée à la modestie, l'air célèbre de "Merci Patron"!
jeudi 23 juin 2011
"Trois femmes puissantes".
Ce qui t’entoure matériellement est chargé d’histoire , tes « choses » sont lestées des destinées qui les ont accompagnées, usées, parfois au bord de la ruine dans l’exagération de ton horreur du neuf .Divertissant de te suivre dans les salles des ventes, les brocantes, les vide-greniers et autres marchés aux puces, ton œil vif repère la robe au tissu soyeux « comme on n’en fait plus »,le métal satiné par l’usage ; le bois rare, la porcelaine si fine « à peine ébréchée ». … Il te faut toucher, soupeser, humer ; tous les sens en éveil tu ne résistes pas au coup de foudre.
Le dimanche matin je sais te trouver à la foire aux livres.
- Parle-moi du dernier livre que tu as déniché.
-Attirée par l’auteur à la qualité reconnue, son origine et le titre surprenant j’ai consacré deux malheureux euros à Marie NDiaye, « Trois femmes puissantes » Prix Goncourt 2009. J’imagine que depuis deux ans qu’il passe de main en main (féminine) il est virtuellement annoté, enrichi de l’expérience de lectrices attentives ; j’y ajoute la mienne avant de le remettre en circuit…
J’ai été immédiatement séduite par l’écriture de Marie DNiaye d’une délicatesse recherchée, aux phrases lentement déroulées comme le récit artistiquement complexe d’un griot africain.
Son style puissant, ignore les mièvreries et s’attaque de plein fouet aux réalités les plus sordides du destin de ses « héroïnes » .Ce qualificatif est en l’occurrence tout à fait déplacé ; en réalité ces trois femmes son apparemment des perdantes, perdues, éperdues …Le titre de l’ouvrage est justifié par la force de l’entêtement de Norah, Fanta, Khady Demba à préserver leur dignité, leur intégrité morale, leur identité intime. Cette force reste cachée et nul ne peut la deviner tant elle est inopérante à travers les drames qui les affectent .Le lien commun de leurs vie est une humiliation infligée, parfois à l’excès, par les hommes. En effet ce qui est frappant c’est que dédié à des femmes le récit parle en réalité , avant tout , des hommes , dans la majorité de ses pages d’une psychologie plus profonde que dans l’étude des caractères féminins. Ces hommes qui les accompagnent ou plutôt les abandonnent, les humilient, les torturent sont dans leur cruauté, au minimum dans leur veulerie les personnages principaux. Ceux qui importent, ceux qui font, ceux qui décident.
Les femmes sont refermées dans leur obstination, le maintien de leur fierté, cette « puissance » qui leur permet de survivre mais en aucun cas de lutter et de s’imposer. Il s’agit en réalité de trois femmes impuissantes à changer le cours de leur destin.
Allez la main passe !
Ce soir je dépoussière un vieil Hubert Reeves… qui, lui, va m’amener dans la poussière mais celle des étoiles.
mercredi 22 juin 2011
Pour Eric.
samedi 18 juin 2011
jeudi 16 juin 2011
Les néo-métiers.
La zone commerciale offre au regard des chalands une vitrine scintillante où s'inscrit en lettres d'or: LITOLOGUE (!!).
-Alors petit qu'est-ce que tu veux faire plus tard?
-Moi, je veux être litologue.
Les savants pur et durs, les linguistes distingués comme il se doit, s'indigneront sans doute de cette dérive...
Pourquoi pas après tout ne pas magnifier ceux qui consacrent leur vie à nous fournir ces meubles indispensables du plus modeste au plus luxueux ?
Un lit c'est tout un poème...
Qu'il soit encourtiné de brocart ou de serge,
Triste comme une tombe ou joyeux comme un nid,
C'est là que l'homme naît, se repose et s'unit,
Enfant, époux, vieillard, aïeule, femme ou vierge.
Funèbre ou nuptial, que l'eau sainte l'asperge
Sous le noir crucifix ou le rameau bénit,
C'est là que tout commence et là que tout finit,
De la première aurore au feu du dernier cierge.
Humble, rustique et clos, ou fier du pavillon
Triomphalement peint d'or et de vermillon,
Qu'il soit de chêne brut, de cyprès ou d'érable ;
Heureux qui peut dormir sans peur et sans remords
Dans le lit paternel, massif et vénérable,
Où tous les siens sont nés aussi bien qu'ils sont morts.
Jose Maria de Herredia.
Et Mark Twain:
"Le lit est l'endroit le plus dangereux du monde. En effet 99 pour cent des gens y meurent".
vendredi 10 juin 2011
Lui et moi.
jeudi 9 juin 2011
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer".Lamartine.
mercredi 8 juin 2011
Et comme l'oiseau...
Retour de la saison du vol à voile quelque peu nostalgique,
Ces courses folles en bout d'aile avec le planeur qui glisse bien horizontal,la montée en chandelle, la liberté retrouvée en larguant le câble, le chant du vent dans la voilure,le panorama de soleil et de silence,la recherche des buses championnes du genre, aspirées par les ascendances, l'ivresse de l'espace......
Te prends pas pour Icare, le plancher des vaches se rapproche, surveille la bille et le badin et arrondis, nom de Zeus, arrondis.....
lundi 6 juin 2011
J'ai ouï- dire qu'elle a fait une scène sanglante à son Pitt d'époux et flanqué une fessée historique à sa demi- douzaine de mouflets quand elle a appris, jalouse, à quel point j'ai été entourée , gâtée ,envahie de tendresse et d'amour en ce 4 juin .C'est vrai que les miens proches et lointains ont fait très fort, l'émotion m' a submergée à un point délicieux mais d'une force presque insupportable...
J'ai en conséquence décidé que ce dimanche serait "blanc": un jour sans douche, sans cuisine et sans paroles, dans une confortable solitude cracra.
Ce qui est parfaitement propice à la lecture.
J'ai donc passé la journée avec deux hommes...
John Fante , celui qui parle directement au coeur , enveloppe de ce climat qui devient intime pour chacun, une humanité sans âge et sans tabous profondément vibrante.Quelques heures intenses.
Une récréation cerises ensuite à laquelle j'ai invité Harlan Coben l'incontournable maître du suspense. Emballée dans une aventure hitchcokienne j'ai tremblé de jubilation jusqu'au soir!
C'est ce que j'appelle un week-end de rêve.