
John Fante décrit merveilleusement l’irruption d’un chien idiot, un Akita de soixante kilos aux pratiques sexuelles dépravées, au sein d’une famille déjà quelque peu désaxée.
Stupide va la faire exploser après nous avoir permis de visiter du rire aux larmes mais toujours bouleversés, parents et enfants et leur rapports complexes …
Le père, l’auteur, dans une pirouette se décrit comme un romancier raté, toujours très près de ses racines italiennes, hésitant entre complexe de supériorité et d’infériorité, frère de cœur de ces immigrés attachants.
C’est drôle, plein d’humour grinçant, lourd de sens sous une sympathique pudeur.
« Stupide était la victoire, les livres que je n’avais pas écrits, les endroits que je n’avais pas vus, la Maserati que je n’avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie…Il incarnait mon rêve d’une progéniture d’esprits subtils dans des universités célèbres, d’érudits doués pour apprécier toutes les joies de l’existence…Il apaiserait la douleur, panserait les blessures de mes journées interminables, de mon enfance pauvre, de ma jeunesse désespérée, de mon avenir compromis. »
N.B :
Ce ne peut être un hasard mais la patte rigolarde de l’Akita à qui j’ai volé sa photo : mon message s’est effacé à trois reprises, mais si ma vie sexuelle est plus calme je suis au moins aussi têtue que lui !