Il a fallu une méchante nouvelle à Pierre pour que la
lourde paupière de l’indifférence se lève sur son troisième œil. Jusque là entre
ses orgueils et ses complexes il restait timidement nombriliste.
Ce n’était pas un sauvage, au contraire, très poliment sociable
il pratiquait une largeur de vue honnête sur la couleur, la religion, la
politique et les attirances sexuelles des autres…
Oui, mais ils restaient « les autres ». Le
temps est nécessaire pour se rendre à l’évidence que chacun de nous, unique, brasse en lui le même mélange de Yin et de yang,
de clair et d’obscur, d’intelligent et de bouché, englué dans le même fond de sauce de fiertés et de problèmes.
Alors pour Pierre commença la période d’amour.
Il se
mit avec tendresse à les reconsidérer tous, ceux de l’entourage, ceux avec
qui il communiquait de près ou de loin , dans le présent et même dans un passé
tendrement revisité. Son mur mis à bas, comme à Berlin, inspirait à d’autres
barrières de se baisser. Dans le dictionnaire il avait trouvé la définition du
mot « empathie », peut être que c’était cela, mais lui y ajoutait l'affection. Bizarre, pourrait on penser de la part d’un vieil homme fumeur de
pipe et perclus de douleurs. On penserait mal, d’ailleurs Pierre était
maintenant au-delà de la critique.
Les aimer, il y était. Leur dire cela c'était difficile
encore.
La prochaine étape, peut-être, quand on salue pour la dernière fois. Le toubib lui avait annoncé que c'était pour bientôt.
La prochaine étape, peut-être, quand on salue pour la dernière fois. Le toubib lui avait annoncé que c'était pour bientôt.
Même à Madeleine il le dirait. Elle serait une veuve
éplorée, enfin un alibi pour cultiver sa geignardise congénitale !
Pierre, honnêtement, préférerait que Madeleine quitte la
scène avant lui.
Lui, a encore envie de vivre tant que son cœur tape à l'unisson des petits bonheurs possibles.
Petits bonheurs et grande méchanceté. Pourquoi ne pas tuer Madeleine ?
RépondreSupprimerpas de pot Pierre pour pleurer comme une Madeleine.
RépondreSupprimerBzzz...
Terminus...C'est la fin, on laisse tout même Madeleine qui ne viendra pas !
RépondreSupprimerBelle histoire -
RépondreSupprimerElle parle de l ' empathie qui est de l ' affection , ce que je crois moi aussi -
Et la mort : je dis souvent que les humains un jour n ' auront plus peur d ' elle - qu ' ils ne s ' attristeront plus de la mort de ceux et celles qu ' on aime -
Histoire d ' amour -
Amicalement ,
Mi francés no alcanza para tanto.
RépondreSupprimerC'est pas la Madeleine de Proust, c'est celle de Pierre le cyclope.
RépondreSupprimerBizzzzzzzzz
Como siempre la cultura prevalece en tu blog
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