Dans ce
quartier de pauvres autrefois il était " Le roi de la course landaise". Maintenant on l'appelle « Le Ministre ».
Il est énorme, paralysé des membres inférieurs, il se déplace en fauteuil roulant. Pabon lui a fabriqué un soir de biture, après un pari, avec un siège en palettes, de vieilles roues de vélo, freinées dans les descentes par des bouts de pneus, garni des coussins de la charité. L’ensemble tient le coup depuis des années. Les gamins rieurs :
- Ministre, raconte-nous, Caramela la vache de Garlin.
Dans l’œil chassieux, brille alors, toujours vive, une lueur de haine.
- Ah, la salope de Caramela! Pabon, qui tenait la corde me l’avait bien dit qu’elle était vicieuse, pourtant bien plantée sur ses pattes elle avait l’air franc.
Il est énorme, paralysé des membres inférieurs, il se déplace en fauteuil roulant. Pabon lui a fabriqué un soir de biture, après un pari, avec un siège en palettes, de vieilles roues de vélo, freinées dans les descentes par des bouts de pneus, garni des coussins de la charité. L’ensemble tient le coup depuis des années. Les gamins rieurs :
- Ministre, raconte-nous, Caramela la vache de Garlin.
Dans l’œil chassieux, brille alors, toujours vive, une lueur de haine.
- Ah, la salope de Caramela! Pabon, qui tenait la corde me l’avait bien dit qu’elle était vicieuse, pourtant bien plantée sur ses pattes elle avait l’air franc.
- Et alors ?
- Je me dresse tout blanc dans le soleil des arènes, je cambre ma taille fine dans la ceinture rouge, le public m’encourage, je le salue, je pose le béret par terre. Jamais je n'avais manqué de retomber exactement dessus après le saut périlleux au dessus de la vache. La banda se déchaîne. La reine des fêtes m’envoie un baiser. Caramela et Pabon sont bien placés. Go! On me l’a assuré, mon saut périlleux était parfait mais la pute a tourné en sens inverse m’a enfoncé ses cornes dans le bas du dos et fait valser dans les airs jusqu’à la talenquère.
- Et alors ?
- Alors, l’hôpital, la paralysie, la misère de moi…
- Et...et ?
Le Ministre devient cramoisi et lève en hurlant son poing rageur :
- Vous le savez bien que j’ai une vessie de porc et ça vous fait rire!
Foutez le camp, morpions, où je vous écrase !
- Je me dresse tout blanc dans le soleil des arènes, je cambre ma taille fine dans la ceinture rouge, le public m’encourage, je le salue, je pose le béret par terre. Jamais je n'avais manqué de retomber exactement dessus après le saut périlleux au dessus de la vache. La banda se déchaîne. La reine des fêtes m’envoie un baiser. Caramela et Pabon sont bien placés. Go! On me l’a assuré, mon saut périlleux était parfait mais la pute a tourné en sens inverse m’a enfoncé ses cornes dans le bas du dos et fait valser dans les airs jusqu’à la talenquère.
- Et alors ?
- Alors, l’hôpital, la paralysie, la misère de moi…
- Et...et ?
Le Ministre devient cramoisi et lève en hurlant son poing rageur :
- Vous le savez bien que j’ai une vessie de porc et ça vous fait rire!
Foutez le camp, morpions, où je vous écrase !
Yay ! Terriblement bien écrit. Amusant et pas amusant en même temps, j'aime beaucoup, avec une conclusion aussi inattendue qu'inespérée. :)
RépondreSupprimerBueno ya creo que lo sabes, me encanta todo tipo de festejos taurinos, por mucho que se empeñen los animalistas en acabar con ellos.
RépondreSupprimerBesos manouche.
Bonjour manouche ... Que ce soit de l'été, je commence à me rejoindre ...
RépondreSupprimerVous voyez les risques de sports risqués ...
Una abraçada..
Triste histoire ! Moi je n'aime pas du tout la corrida.
RépondreSupprimerTriste histoire ! Moi je n'aime pas du tout las corridas de toros.
RépondreSupprimerVi un domingo una serie de corridas de toros en Colombia y vomité.
Nunca más,
Bisous
Il ne s'agit pas de corrida mais de courses landaises et c'est un sport. Les sauteurs sont de bons gymnastes. Parfois la vache se rebiffe et ça peut faire mal !
RépondreSupprimerGROS BECS
Un récit fort bien conté. Chapeau !
RépondreSupprimerComme Marité, je salue le courage (parfois teinté d'inconscience) des jeunes qui pratiquent la course landaise. Et, tant le décès d'un torero de corrida me laisse de marbre (je déteste la corrida) tant l'accident qui brise une carrière de sauteur landais me navre.
Un sport qui me rappelle la course camarguaise pratiquée dans ma région d'origine.
Nous sommes bien d'accord Tilia. Je suis absolument contre la corrida mais j'ai assisté à des courses landaises dans le Gers et je salue ces sportifs qui font preuve d'un grand courage.
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