Malgré que ou bien que ?
- Ce que l'on dit : "Malgré qu'il neige"
- Ce qu'il faut dire :"Bien qu'il neige"
- Explication. On peut dire "Malgré la neige", mais pas "Malgré qu'il neige." Selon le CNRTL*, la locution conjonctive "Malgré que" est considérée comme "vieille et littéraire" et même "incertaine par les puristes." Certaines expressions figées ("Malgré que j'en aie", qui signifie "malgré moi", est toutefois correcte).
Avoir l'air intelligente ou avoir l'air intelligent ?
- Ce que l'on dit :"Elle avait l'air réjouie"
- Ce qu'il faut dire :"Elle avait l'air réjoui"
- Explication. L'expression signale que c'est l'air du visage qui est le point de référence. C'est la raison pour laquelle l'accord se fait avec "air", masculin singulier. Si le mot "air" est défini par un complément, l'accord se fait également avec "air", point de référence : "Ils avaient l'air inquiet."
Attention : l'accord avec le sujet est
obligatoire si celui-ci est un nom de chose ("Cette fraise a l'air
sucrée"). Enfin, si on peut remplacer "avoir l'air"
par "sembler", l'accord se fait avec le sujet et non
avec "air" : "Ces hommes politiques ont l'air (semblent)
coupables."
- Ce que l'on dit : "La copine à Jean-Claude"
- Ce qu'il faut dire :"La copine de Jean-Claude"
- Explication. On utilise la préposition "à" après un verbe ("Le chapeau appartient à Julia") ou pour reprendre un pronom possessif ("C'est une amie à moi") mais pas entre deux noms ("Le chapeau à Julia"); sauf pour les expressions figées comme "Un fils à papa".
Attention : la faute vient
de l'usage populaire ("C'est la faute à Voltaire", chantait Gavroche
dans Les
Misérables de Victor
Hugo). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle ne vient
pas d'une déformation de l'usage normé mais du maintien, dans les parlers
régionaux ou populaires, d'un usage de l'ancien français remontant au bas latin
et destiné à marquer la possession.
- Ce que l'on dit :"Je vais au coiffeur"
- Ce qu'il faut dire : "Je vais chez le coiffeur"
- Explication. C'est un peu comme le bruit des ongles sur le tableau
- : insupportable. Ce n'est pourtant pas bien compliqué. La préposition est "à" ou "au" avec les noms de lieux lorsque le complément est un nom inanimé désignant un endroit ("Je vais à la Poste", "Je vais au cabinet médical"). La préposition est "chez" avec les noms de lieux lorsque le complément est une personne ("Je vais chez le coiffeur").
Attention : on utilise la
préposition "chez" lorsque le nom introduit est celui d'une société
portant le nom d'une personne ("Je vais chez
Leclerc").
- Ce que l'on dit :"Si j'aurais su"
- Ce qu'il faut dire :"Si j'avais su"
- Explication. Si vous regardez Les Marseillais (célèbre émission de télé-réalité diffusée sur W9), vous avez sans doute entendu cette faute un million de fois (ou presque). Comme dirait votre maîtresse (ou votre mère) : "Les 'SI' n'aiment pas les 'RAIS'". En gros, lorsqu'il exprime une condition, "si" n'est jamais suivi du conditionnel passé mais d'un plus-que-parfait de l'indicatif. Par pitié, ne faites plus la faute.
- Ce que l'on dit :"Prête-moi ton ciseau"
- Ce qu'il faut dire : "Prête-moi tes ciseaux"
- Explication. Il s'agit en fait de deux choses différentes. "Un ciseau"est une lame, aiguisée à son extrémité, servant à couper le bois, le fer, le métal, etc. ("Le ciseau du sculpteur"). "Les ciseaux" (ou "la paire de ciseaux") sont composés de deux branches mobiles tranchantes jointes par une vis ou par un clou ("Prête-moi tes ciseaux, je dois faire des découpages"). À faire tourner à Momo, votre voisin de classe de CM2.
- Ce que l'on dit : "Des fois, il neige en décembre"
- Ce qu'il faut dire :"Parfois, il neige en décembre"
- Explication."Aux adverbes de temps 'Parfois' et 'Quelquefois', on ne doit pas substituer la locution adverbiale 'Des fois'", explique l'Académie française.
Attention : il est également interdit
d'employer la locution conjonctive "Des fois que" pour "Au cas
où". IN-TER-DIT.
- Ce que l'on dit : "Il est l'un de ceux qui pourra représenter la France"
- Ce qu'il faut dire :"Il est l'un de ceux qui pourront représenter la France"
- Explication."La correction grammaticale demande que l'on accorde avec l'antécédent, l'antécédent étant le nom qui précède immédiatement le pronom 'qui'", explique Jean-Loup Chiflet dans Oxymore et compagnie. "Ce pronom (sujet) transmet l'accord au verbe de la relative." C'est dit.
- Ce que l'on dit : "Par contre, je n'aime pas du tout ta veste"
- Ce qu'il faut dire : "En revanche, je n'aime pas du tout ta veste"
- Explication. En 1878, l'Académie française admet "Par contre" dans le style commercial (il s'agirait d'une ellipse de "par contre-envoi"). L'Institution l'exclut en 1932 avant de l'insérer de nouveau en 1988 : "La locution 'Par contre' ne peut être considérée comme fautive, mais l'usage s'est établi de la déconseiller chaque fois que l'emploi d'un autre adverbe est possible." Vous savez tout.
- Ce que l'on dit : "Mille (z)excuses votre altesse" (merci Ford)
- Ce qu'il faut dire : "Mille excuses votre altesse" (sans la liaison)
- Explication. L'adjectif numéral "mille" est invariable et ne prend donc jamais de "s" (contrairement au nom "mille", unité de mesure internationale pour les distances). Pas de "s", pas de liaison. Compris ?
Il est agaçant d'entendre dire :" Il a des chances de tomber" à la place de: "il a des risques de tomber" . Gardons la "chance" pour les événements positifs ....
Une mise au point cuisinée aux p'tits zoignons :-)
RépondreSupprimerGROS BECS
La grammaire française est une des plus difficiles,
RépondreSupprimerpleine d'exceptions à la règle. La grammaire allemande
n'est pas mal non plus avec ses déclinaisons
Bises Nicole
Pauvre étranger qui apprend le français !
RépondreSupprimerA quel point nous écrivons, ou à quel point nous l'exprimons, mais ce qui est important, ce n'est pas seulement ce qui est dit, mais ce qui est dit.
RépondreSupprimerUna abraçada manouche.
Bouh... qué cé qué ça!
RépondreSupprimerAllez, super...bonne soirée
« Si j'aurais su j'aurais pas venu ».
RépondreSupprimerSi ma mémoire est bonne, c'est Tigibus qui s'exprime ainsi dans "La Guerre des boutons".
Merci, Marité, pour "En revanche" de préférence à "Par contre".
Je vais essayer de m'en souvenir ;-)
La langue fait parfois l'école buissonnière.
RépondreSupprimerBzzz...
Hello Manouche
RépondreSupprimerJ'adore ton billet, tu t'en doutes !
Moi, à cheval sur la bonne orthographe et la grammaire, je jubile.
Merci et Bravo
Gros bisous
Tiens, je vais mettre ton billet en ligne, si tu me le permets !