Elle a aussi
très bonne mémoire en citant tous les intervenants gouvernementaux successifs
qui l'ont trahie.
"- Je
me présente. Je m’appelle Micheline Sany. Je suis née en 1927 et je vous le dis
tout net : à force de tirer sur l’élastique, la corde va péter !
En 1956, quand Guy Mollet a instauré la vignette
pour « fournir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de 65 ans et plus
», bon… moi j’avais à peine 30 ans et j’étais très fière de pouvoir venir en
aide aux anciens.
En plus, Paul Ramadier, le
ministre des Affaires économiques, avait affirmé que ça serait une taxe
temporaire… Bah, il a duré quarante-quatre ans le temporaire ! Pendant
quarante-quatre ans j’ai payé cette vignette ! Alors merci !
Surtout que les anciens n’en ont presque jamais vu
la couleur, vu qu’au bout de trois ans, le Premier ministre, Michel Debré, a
annoncé que le produit de la vignette serait finalement « acquis au budget de
l’État… », qui le reverserait au Fonds national de solidarité. Enfin, en partie…
Enfin, en petite partie… Que les vieux se fassent dépouiller comme ça, ça a fait
du foin, pendant toutes ces années. Mais ça n’a jamais rien changé.
Ensuite en 1991 , quand ils ont créé la CSG, la
contribution sociale généralisée pour financer la branche famille, en
remplacement des cotisations patronales d’allocations familiales, bon… sans
râler, j’ai payé !
Surtout que ça ne devait durer
que cinq ans. « Une contribution transitoire » qu’ils disaient… et puis 1,1 %,
c’était supportable. Seulement vingt-sept ans plus tard, elle transite toujours
la CSG !
Et elle a grimpé à 9,2 % pour les salariés et 8,3 % pour les
retraités. Par étapes, bien sûr, c’est moins voyant.
En 1993, elle est passée de 1,1 à 2,4 %. Pour
alimenter en plus le Fonds de solidarité vieillesse. Y’avait pas déjà la
vignette pour ça ? Chuuuuut, arrêtez d’être insolents !
En 1997 , elle augmente encore pour financer, en
plus, la branche maladie : on en est à 3,4 %.
En
1998, toujours pour la branche maladie, elle passe à 7,5 %, etc., etc.
Bref, la protection sociale ne s’est pas redressée,
et ce qui devait être temporaire est devenu… un impôt de plus.
Ah bah oui ! La CSG, ça rapporte plus que l’impôt
sur le revenu aujourd’hui.
Si on vous demande
combien vous payez d’impôts par an, vous savez le dire. Mais si on vous demande
combien vous payez de CSG, vous savez ?
Chez moi on
disait : « C’est tout un art de plumer l’oie sans la faire crier.» Alors qu’il y
aurait de quoi hurler.
Et puis en 1996 , rebelote
avec la CRDS, la « contribution à la réduction de la dette sociale ».
J’ai payé. (Mais j’avoue, j’ai râlé.)
À cette époque, les déficits sociaux s’élevaient à
un montant estimé entre 30 et 38 milliards d’euros.
Oui, parce que nous, si on se trompe de dix euros dans notre déclaration de
revenus, on risque une amende, mais eux, un flou de 8 milliards, ils ont le
droit… Toujours est-il qu’ils avaient tout bien calculé : en treize ans, tout
serait remboursé. La CRDS devait disparaître le 31 janvier 2009. Mais voilà-t’y
pas qu’en septembre 1997, le gouvernement Jospin annonce 13 milliards d’euros
supplémentaires de dettes, qui correspondaient aux déficits sociaux non financés
des années 1996 à 1998.
Alors, ils ont tout bien
recalculé, finalement pour tout éponger il fallait prolonger… jusqu’au 31
janvier 2014. Mais voilà-t’y pas qu’en 2004 , le plan de redressement de la
Sécurité sociale concocté par Philippe Douste-Blazy annonce 50 milliards d’euros
supplémentaires de dette à rembourser.
Alors, ils
ont tout bien re-recalculé… et ils ont vu que finalement, la Trinité était la
meilleure date pour arrêter la CRDS. Donc, on la paye toujours…
Et puis, en 2004 , Raffarin a inventé la « journée
de solidarité », vouée à « l’autonomie des personnes âgées ».
Moi, ça va, j’étais déjà à la retraite, mais vous,
vous avez travaillé… sans être payés !
Et en 2013,
une nouvelle taxe pour les retraités. CASA, ça s’appelle. C’est la «
contribution additionnelle de solidarité à l’autonomie », 0,3 % sur les
retraites, pensions d’invalidité, allocations de préretraite.
C’est-à-dire qu’ils font payer les vieux pour que
les vieux soient autonomes ! C’est pas du bon foutage de gueule, ça ? Et on
continue. En 2013, toujours, M. Jean-Marc Ayrault nous gèle les retraites
complémentaires…
Et comme ça ne s’arrête jamais,
maintenant, parce que j’ai 1 247 euros de revenu fiscal par mois, j’ai une
augmentation monstrueuse de la CSG : 25 % d’augmentation !
Ah ben oui, on nous a dit 1,7 % , mais c’est pas
1,7 % de ce qu’on payait, c’est le taux qui augmente de 1,7 %
Bref, nous les vieux, on est passés de 6,6 % à 8,3
% de CSG , ça nous fait 25 % dans les dents....enfin celles qui nous restent.
Et maintenant, la cerise sur le pompon : on nous
annonce que nos retraites vont être revalorisées de 0,3 %.
Cinq
fois moins que l’augmentation dont on aurait dû bénéficier si le code de la
Sécurité sociale avait été simplement respecté, puisqu’il prévoit que les
pensions soient revalorisées du montant de l’inflation moyenne sur l’année pour
éviter toute dégradation du niveau de vie.
Et l’inflation
prévue d’après l’Insee est de 1,6 %
Et
Bruno Le Maire ose dire sur RTL : « Mais ils ne seront pas perdants, leur
pension de retraite continuera à être revalorisée. » Il croit qu’on est tous
gâteux ou quoi ?
Je n’ai que mon
certificat d’études, mais y’a pas besoin de sortir de Polytechnique pour
comprendre qu’une hausse de 0,3 % des pensions, quand les prix augmentent de 1,6
%, revient à une baisse du pouvoir d’achat.
D’après le baromètre de l’institut Elabe, publié le 6
septembre, 72 % des retraités
déclarent ne pas avoir confiance dans le chef de l’État, alors qu’ils étaient 44
% en janvier et 35 % lors de son élection. On se demande vraiment pourquoi Un
type qui pour se faire élire déclarait chez Jean-Jacques Bourdin en décembre
2016 : « L’engagement que je prends ici devant vous, c’est que, avec moi, toutes
les petites retraites auront leur pouvoir d’achat protégé. »
Et sur RMC encore, en février 2017 : « Je ne veux
pas, moi, faire d’économies sur le dos ni des retraités, ni de celles et ceux
qui sont à quelques années d’aller à la retraite. »
Et au 20 heures de France 2 en mars 2017 : « Je ne touche pas à la retraite de
celles et ceux qui sont aujourd’hui retraités. Leur retraite sera préservée. Il
n’y aura pas de perte de pouvoir d’achat, c’est essentiel ! »
Alors je pose la question : 72 % qui n’ont pas
confiance, comment est-ce possible ?
Comment
peut-il se trouver encore 28 % de retraités qui lui fassent confiance ? …
Toute ma vie, j’ai payé pour aider les vieux et
maintenant que je suis vieille, il faut que je paye pour aider les jeunes ?
Branleurs !
Que vont-ils nous inventer encore ??"
>
N'hésitez pas à diffuser largement cette petite analyse
mercredi 27 avril 2022
A 94 ans cette brave dame a la tête sur les épaules et sait compter.
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Entre la parole et les actes,il y a souvent un grand écart!
RépondreSupprimerNous savons bien qui sont les moutons toujours tondus, nous!!!
RépondreSupprimerHola paso para dejarte un cariñoso saludo y darte las gracias por tu visita y comentario.
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