mardi 11 novembre 2014

Hommage



Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.

Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés !
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

au Refrain
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

lundi 10 novembre 2014

Un grand pas en arrière...

Rachid Barnat est un remarquable analyste de la politique tunisienne. Sur son blog : "La Troisième République Tunisienne" il publie au jour le jour les événements décisifs pour son pays. La chronique suivante, apparemment moins importante, m'a horrifiée:

 "Depuis l'arrivée des Frères musulmans nahdhaouis au pouvoir, et depuis que ceux-ci ont ouvert la Tunisie aux prédicateurs wahhabites que leurs envoient les pétromonarques, le chien est devenu "impur" du jour au lendemain pour bon nombre de tunisiens, qui pour beaucoup, lâchement se sont séparés de leurs chiens considérés "haram" par les obscurantistes !

Résultat : le nombre des chiens errants se multiplie de jour en jour dans les villes. Ils finissent par former des meutes pour retrouver le réconfort dont les ont privé bêtement ceux à qui ils ont donné leur amour et ont accordé leur confiance.

Et que font les autorités publiques ?
Sous prétexte de risque de propagation de la rage, elles ont organisé la chasse aux chiens errant dans les villes !

D'après une amie, les "chasseurs de chiens" les tirent comme des lapins : une balle par chien, par économie de munition elle suppose et tant pis pour les chiens qui n'en meurent pas de suite; puisqu'ils les laissent agoniser sur place, jusqu'à ce que mort s'en suive.

Les tunisiens connus pour être un peuple civilisé, sont-ils entrain de régresser ?"

Rachid Barnat

vendredi 7 novembre 2014

Conversation-18- avec Cora .




- Bonjour Cora je  viens vous mettre à contribution. J’ai porté ce pantalon que je viens d’acheter pour que vous me cousiez l’ourlet.
- Oh ! Ce tissu quelle merveille souple léger, élastique, je n’en ai jamais connu de pareil dans ma jeunesse. On nous offrait des toiles rêches des lainages tout mous alors que nous rêvions lin, soies, velours… Quand je vois des femmes portant des pantalons savamment déchirés je me dis que c’est leur droit mais que c’est faire injure au choix de vêtements magnifiques qui existent maintenant et à des prix plus qu’abordables !
- C’est vrai que nous l’avons le choix .
- Tu tombes bien je suis justement en pleine couture. J’adore bricoler et je profite des rémissions de l’arthrose pour faire ce que j’aime le mieux : quelque chose de mes doigts. C’est Bergson qui disait, je crois : « L’intelligence remonte de la main au  cerveau ». J’ai toujours apprécié tous les travaux manuels. C’est pour cela que je suis si maligne !!           Je ris mais sans machine à coudre je suis quand même moins performante. C’est devenu, pour moi, même les petites électriques, un engin trop dur à manier. Assieds-toi et prends un chocolat, je te fais cela illico.
- J’ai vu chez un brocanteur une machine ancienne avec une roue qu’on tournait à la main. Une autre très lourde avec des pieds en fonte et une espèce de plaque mobile sur laquelle il fallait pédaler je pense, non ?
- Ces machines j’en ai vues beaucoup  échouées en Afrique, où dans des ateliers minuscules et une chaleur étouffante des jeunes gens au coude à coude brodaient des merveilles.
 De ces « Singer » il y  en avait dans toutes les familles aisées mais c’était souvent les « Couturières à domicile » qui les utilisaient. Elles étaient les pauvres esclaves de cet espèce de monstre représentatif de la technologie de pointe dans les arts ménagers en balbutiement à cette époque. On cuisait sans gaz ni électricité, les aliments étaient conservés dans  un coin frais, rangés dans une cage grillagée à cause  des mouches, pendant que le linge bouillait dans la lessiveuse et que les « fers » à repasser chauffaient sur la cuisinière à charbon…
 - Vous employiez de ces couturières à domicile ?-
- Moi, non, mon premier achat de femme mariée a été la fameuse « Elna » électrique (payée à tempérament pendant douze mois !) mais tant que je vivais chez mes parents j’ai participé à ces journées de travail intense. En effet pour les rentabiliser au maximum, ma grand-mère, maman, travaillaient au même rythme que la couturière, qui pour la coupe, qui pour les finitions, sans parler des essayages… C’était un véritable ouvroir qui marquait les changements de saison, la confection d’une ou deux tenues par personne. Je  me souviens en particulier d’une grosse fille au physique ingrat qui arrivait le matin avec sa boîte d’outils personnels et son carton des « patrons » de l’année. Elle restait collée à la machine jusqu’à dix-huit heures. Le repas de midi était pris rapidement, elle déjeunait  avec nous et elle avait droit à quelques minutes de détente avec le café. Elle disait : « Ce n’est pas dans toutes les maisons que je suis aussi gâtée ». Chez certaines personnes elle devait se contenter de son sandwich, assise sur la chaise devant la machine… Pauvrette. Le soir elle souffrait terriblement des jambes et je suppose que pour vivre elle s’attelait à sa tâche le lendemain dans une autre maison.
-  Un véritable esclavage !
- Comment peux-tu concevoir ce paradoxe : la mode se faisait à Paris chez les couturiers, de rares  boutiques offraient un choix limité de vêtements hors de prix, confection de luxe  inspirée de la capitale. Et il fallait la suivre cette fichue mode.  Je me souviens de ma mère refaisant les ourlets de  ses robes d’une année sur l’autre. La confection de masse, ses choix et son bon marché n’existaient pas plus que la liberté de se vêtir à son goût.
- Vous, grâce à votre miraculeuse «  Elna » vous faisiez vos vêtements ?
- Mes vêtements, les rideaux, les nappes, les coussins et pour toute la famille pyjamas et robes de chambre… En ce qui concerne ce que je confectionnais pour moi je ne dis pas : «  grâce à Elna » mais   je dis : grâce à Brigitte Bardot !
- A Cette vieillarde aigrie et fascisante qui vient d’avoir quatre-vingts ans ?
- Si tu l’avais connue dans las années cinquante ! C’est elle qui donnait le ton et quand Paris s’embarrassait d’organdis et de taffetas magnifiait le tissu vichy et les cotonnades joyeuses. La chose était plus profonde qu’il n’y paraissait. J’étais plus âgée qu’elle mais j’ai quand même bénéficié  de la vague de légèretés qu’elle inventait chaque jour, de la démonstration publique de sa liberté.  Physique et morale. Elle était éclatante avec ses vingt ans sans limites. Les plus jeunes voulaient lui ressembler, sans aller si loin les jeunes femmes dont j’étais, essayaient d’oublier carcans et complexes. Nous bénéficions  des portes qu’elle ouvrait pour nous sur une vie où il n’y aurait pas que des contraintes et des devoirs, une mode triste et tyrannique mais du plaisir, de la joie, de l’indépendance.
- Quel enthousiasme, Cora, je ne voyais B.B qu’en vedette de vieux films, vous allez me faire  croire qu’elle a eu un rôle dans l’évolution du statut des femmes.
- Plus que les jeunes générations ne peuvent l’imaginer. Bien mieux que les sèches  suffragettes, les excitées du M.L.F elle réussissait une révolution  de libération des femmes et l’imposait  par le charme et la féminité. Si elle a eu un énorme succès c’est que, pour des raisons différentes, elle plaisait autant aux femmes qu’aux hommes.
- Ben, Quel hommage !
- Tiens, j’ai fini la première jambe, essaye le pantalon pour voir si cela te convient  que je fasse le  second ourlet. J’ai mis de côté pour ma petite  fille qui vient en vacances ces trois vieilles photos. Elle est très adroite de  ses mains  et je  pense que cela l’amusera de constater que je me débrouillais aussi. C’est un plaisir de voir mes deux aînés sur la petite photo. Sur l’autre je me souviens du clacissisme de ma meilleure amie restée au look B.C.B.G !…
nte qui vient d’avoir quatre-vingts ans ?
- Si tu l’avais connue dans las années cinquante ! C’est elle qui donnait le ton et quand Paris s’embarrassait d’organdis et de taffetas magnifiait le tissu vichy et les cotonnades joyeuses. La chose était plus profonde qu’il n’y paraissait. J’étais plus âgée qu’elle mais j’ai quand même bénéficié  de la vague de légèretés qu’elle inventait chaque jour, de la démonstration publique de sa liberté.  Physique et morale. Elle était éclatante avec ses vingt ans sans limites. Les plus jeunes voulaient lui ressembler, sans aller si loin les jeunes femmes dont j’étais, essayaient d’oublier carcans et complexes. Nous bénéficions  des portes qu’elle ouvrait pour nous sur une vie où il n’y aurait pas que des contraintes et des devoirs, une mode triste et tyrannique mais du plaisir, de la joie, de l’indépendance.
- Quel enthousiasme, Cora, je ne voyais B.B qu’en vedette de vieux films, vous allez me faire  croire qu’elle a eu un rôle dans l’évolution du statut des femmes.
- Plus que les jeunes générations ne peuvent l’imaginer. Bien mieux que les sèches  suffragettes, les excitées du M.L.F elle réussissait une révolution  de libération des femmes et l’imposait  par le charme et la féminité. Si elle a eu un énorme succès c’est que, pour des raisons différentes, elle plaisait autant aux femmes qu’aux hommes.
- Ben, Quel hommage !
- Tiens, j’ai fini la première jambe, essaye le pantalon pour voir si cela te convient  que je fasse le  second ourlet. J’ai mis de côté pour ma petite  fille qui vient en vacances ces trois vieilles photos.Elle est très adroite de  ses mains  et je  pense que cela l’amusera de constater que je me débrouillais aussi. C’est un plaisir de voir mes deux aînés sur la petite photo. Sur l’autre je me souviens du classicisme de ma meilleure amie restée au look B.C.B.G !…                                    
 Je porte des  « modèles maison »  taillés dans des coupons soldés !  Je n’avais pas appris la couture mais pour coudre je savais me servir d’une règle et d’un compas ! « Elna » piquait les morceaux ! Pour les robes d’hiver fabriquer des cols et les monter était trop compliqué. Je les achetais tout faits en mercerie. Parfois je cousais aux encolures nues, des colliers de la « bijouterie » des Galeries Lafayette, assortis à la robe et qui terminaient élégamment mes vêtements d’hiver…
Sur la troisième photo qui date d’un demi siècle mon mari enlace un fourreau de soie sauvage aux couleurs de l’Océan sortie de mon « Atelier »
- Quelle débrouillardise !
-  Ma grand-mère disait «  Caü pas esta pecs et praoübes ».
- J’ai étudié les langues occitanes et je crois que cela veut dire : « Il ne faut pas être bête et pauvre », c’est cela ?
- Exact. Dans mon budget familial le chapitre de ma garde robe était quasi nul.
- C’était quand même réussi et finalement intemporel.
- Maintenant que je ne m’habille plus mes dépenses personnelles sont toujours infimes : j’achète aux puces, aux dépôts-vente, aux vide- greniers où je trouve vraiment ce que j’aime à deux euros la pièce. Cela divertit beaucoup mes filles.
 Tiens voilà tes ourlets terminés. Si tu as d’autres bricoles à coudre, porte les, tant que j’ai de bons yeux, cela me plait beaucoup…
 Quand tu seras partie je me ferai un masque à l’argile. Dimanche j’aurai l’immense joie de fêter en même temps les 60 ans de mon fils et les 50 de la cadette.
- Je comprends, pour une si belle circonstance, mais vous êtes quand même une fichue coquette !
- Bah ! Ma chère grand-mère disait encore : « Arrivée à un certain âge il faut tenter de se rendre supportable »…
                                   

jeudi 6 novembre 2014

Emploi du temps

  Au réveil c’est le décrassage ...


   

Avant de prendre la voiture pour rejoindre mon emploi de trampoline...


au bénéfice d'une richissime souris du Qatar.




Quelle joie de rentrer le soir pour se retrouver en famille !



 


mardi 4 novembre 2014

Quatre étapes pour le triomphe deTom Neuwirth ...






...Avec sa voix exceptionnelle , sa personnalité extravagante et surtout son courage...

Etape II

Conchita Wurst -III-