lundi 1 août 2016
samedi 30 juillet 2016
Grootland
Mâtin de pluie, os de mal y noie. Il a Malala Têt et les pieds d’Alexandrin. Eve
l’a pelé son ohm. Pourtant sa fem l’as qui t’est. Sans soucis et sans pensée
aux gauss. Jean électrichien de surf
ace gagnait ses heurs haut la main dans
le lob y de la poix sonnerie de frai, attaché à son Job, ayant du bal la haine.
Paul Emploi, l’amant teint en eaux troubles jouait, en bon
amer loque, de son fils Ike Avent Tage œuf. Eve lavait proprement en bob biné
au jars daim a ni mal hier.
Main tenant ils roux coulaient sur le banc de ton rouge sous
un pépin de pomme d’amour.
Paul pro fitte de la double félix citée du coq alter ergot vingt
cœurs de Jean.
Le comte est bon et le bas rond jus bile.
,
vendredi 29 juillet 2016
dimanche 24 juillet 2016
vendredi 22 juillet 2016
Conversation -25- avec Cora .
- Ma chère Cora, quelle
productivité ! J’ai lu la dernière nouvelle que vous avez écrite, j’ai bien ri, vous avez un
méga sens de l’humour.
- Jeune fille tu verras plus
tard que, l’âge t’ayant fait baisser les armes, l’humour est la seule qui te
reste pour lutter contre la méchanceté et la bêtise environnantes, tout en riant de tes propres défauts. Humour
« ra-vageur », plutôt « ra-vengeur »…Quant à la
productivité, tu as raison, je conçois que la mienne est, parce que tardivement
prolifique, assez dérisoire, pathétique même. Tout en écrivant je me fais
l’effet d’une vielle tortue marine pondant, à bout de souffle, dans un trou de sable
(celui dont on fait les sabliers marqueurs de temps) son dernier chapelet d’œufs
d’un blanc éclatant, avec d’expirer sur la grève.
- Quelle image ! Je ne peux
voir en vous qu’une femme, et combien femme !
- Exactement, femmes nous sommes
faites pour générer. Principalement des
enfants, puis, au fil des ans toutes sortes de créations moins essentielles et
de moins en moins mercantiles. Alors arrive le moment de « faire »
seulement pour le plaisir.
- Finalement vous vivez dans le
luxe!
- J’en suis parfaitement
consciente, surtout quand je pense à l’avenir des miens.
- Vous, pessimiste ?
- En tout cas j’essaye de rester
consciente. J’ai eu le bonheur de voir grandir mes enfants dans ce que je crois
être la plus belle période de tous les temps. Ces années que les sociologues
ont baptisées à juste titre les « Trente glorieuses » : Paix,
travail, progrès technologiques uniquement positifs, santé préservée, nature
encore intacte, développement des arts et des sciences, culture et vacances pour tous, amour libre sans danger…Soixante ans après que
reste-t-il de cet Eldorado ? Chaque chapitre s’est dégradé et chaque jour
le climat général empire.
- Il est évident qu’avec les
derniers événements, surtout la guerre contre Daech, il y a de quoi être inquiet. Je trouve un peu
vaine la polémique politicienne entre sécurité et libertés individuelles, qu’en
pensez-vous ?
- Depuis le dernier attentat je
revis en mémoire un séjour fait en Israël. Sur le toit terrasse de l’hôtel une
mitraillette, un révolver dans la ceinture des membres du personnel…Je revois
les jeunes, garçons et filles, en uniforme, arme au côté, devisant et riant en
patrouillant dans les rues. Assujettis à un long service militaire, apparemment
insouciants. Comme chez les fauves au
repos on voyait leurs corps souples prêts à bondir, leurs regards fouillant attentivement les environs. Autour
chacun vivant sa vie « librement »…Certes l‘État doit assurer la
sécurité des citoyens mais c’est avant tout aux
citoyens à ne pas jouer les assistés et à se prendre le plus possible en
charge. Quel dommage qu’ait été supprimé
le service militaire éveilleur de consciences et son apprentissage de la vie
et des métiers dans un salutaire brassage social ! J’espère que mes petits
enfants et arrières petits enfants et tous ceux que je ne connaitrais pas… se formeront
en générations à l’esprit ouvert à l’auto discipline , l’éveil des sens, l’apprentissage de la survie personnelle et
collective.
- Ce n’est pas drôle pour les
jeunes On leur rebat les oreilles de l’atrocité des attentats, de la guerre
effroyable qui s’installe contre des fous de Dieu et encore pire contre des dingues meurtriers-suicidaires,
encore moins décelables et qui ne veulent pas partir seuls !
- Il y a de l’espoir. Des gens
intelligents ont dû réfléchir dernièrement pour armer la jeunesse avec
l’invention d’un nouveau jeu qui leur
bouche les oreilles avec des écouteurs, et leur fait braquer les yeux exclusivement
sur leur Smartphone !
En fait d’entrainement à la lucidité,
à la responsabilité, à l’auto défense, alors qu’il faudrait les inciter à « être » entièrement dans la vie, on les envoie, sourds et aveugles sur les chemins
d’infantiles Pokémonades.
A pleurer.
jeudi 21 juillet 2016
mardi 19 juillet 2016
En prison
J’attache mon vélo à un arbuste desséché jailli du trottoir contre le haut mur gris sale dont la vue me donne le frisson quelle que soit la saison.
Je sonne à la petite porte et j’attends. Montrer patte blanche, ouvrir le sac, supporter l’odeur de la cigarette de papier maïs que le gardien- chef laisse pendre de sa lèvre lippue. Il me répugne. Je m’engage dans le couloir peint en vert caca d’oie derrière les charentaises traînantes du porte- clef qui, l’œil embué, me raconte les péripéties de sa procédure de divorce. Cause toujours, je me contrefiche de son histoire banale pendant que je pense méchamment : comment peut-on épouser un gardien de prison ?
A chaque porte le trousseau cliquette, le battant s’ouvre, nous passons, la lourde ferraille se referme en gémissant, je ne m’y ferais jamais.
Combien de ces portes franchies avec ces profonds bruits métalliques porteurs d’angoisse ? Le parloir est vitré de tous les côtés pour permettre au maton qui semble en alerte d’intervenir au moindre geste suspect. Je n’ai pas peur dans cette odeur douceâtre d’urine et d’eau de javel, seulement un énorme dégoût mâtiné d’un chagrin que je n’arrive pas à m’interdire. J’attends les détenus avec toujours avec la même sensation de gêne, moi qui jouis de ma liberté. Bien sûr, je la mérite… Une serviette bourrée de documents, une tenue très stricte sont censés compenser mon évidente jeunesse, provoquer un climat de confiance, enfin je le crois naïvement.
Pourtant celui que je viens voir n’est pas de ceux qui suscitent la compassion. Inculpé de viol. J’aurais pu refuser ce cas des plus délicats pour une stagiaire mais il faut bien que j’apprenne à mettre en pratique ce qu’on m’a appris : il n’y a pas de cause indéfendable même si le dossier est complètement à charge, les faits indéniables, dans tout être il y a une histoire douloureuse, une part d’humanité parfois bien difficile à trouver.
C’est tout le challenge.
J’étale sur la table de bois brut râpeux quelques éléments de ce lourd dossier que j’ai étudié au bord de la nausée. J’interviens au titre de la commission d’office pourtant je n’ai pas l’impression de perdre mon temps et m'occupe de ces affaires avec le même zèle que si je devais défendre un prétendu escroc bien nanti, l’amour du métier sans doute. Beaucoup de travail, pratiquement gratuit, mais ce cadre déontologique convient parfaitement à mon idéal professionnel. Je sais, certains vieux membres de barreau en ricanent ouvertement, soulagés de pouvoir échapper à cette obligation.
D’après son état civil il est tout jeune mon client. Je pose sur les entailles du bois l’habituel paquet de cigarettes auquel j'ajoute cette fois une plaque de chocolat, J’ai suffisamment d’empathie pour découvrir ce qu’il y a de défendable en lui. Même si les circonstances sont parfaitement indiscutables je dois déceler ce qui peut expliquer, bien sûr sans l’excuser, son acte criminel.
Je dois avoir confiance en moi.
De nouveau ce vacarme des portes, joué dans l’autre sens qui m’agresse comme si j’étais moi aussi coupable et ne pouvais plus ressortir. Un gros maton qui doit dépasser le quintal efface sa brioche pour laisser passer un tout jeune homme minuscule, comment ne pas avoir pitié ? Je me lève main tendue.Le détenu marque un temps d’arrêt, malingre au milieu du parloir, maintenant que je le vois j’ai vraiment envie de l’aider.
Sur son visage chafouin se dessine une grimace de dégoût :
- Putain, en plus y m’ont envoyé une meuf !
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