C'est un lieu commun de citer"le livre de la maturité" ; c'est pourtant tellement explicite ! Il faut aussi une certaine maturité au lecteur pour bien apprécier l’oeuvre maitresse de Gabriel Garcia Marquez.
Forte d'une lointaine expérience de lecture avortée j'ai décidé de reprendre ce texte superbe dans une de ces éditions naines qui rassurent les timorés. Munie d'un arbre généalogique de la famille Buendia comme fil conducteur j'étais prête pour la grande aventure.
Cette écriture magique est inspirée à la fois de l'Exode, la Genèse, le Déluge, l’Apocalypse, les Mille et une Nuits, l'Odyssée et Gargantua... en une somme de prose poétique fantastique.
Cette géniale saga aux accents rabelaisiens et picaresques nous entraîne dans la ronde folle des acteurs de la "prédiction fatale" jouets d'un temps "qui tournait en rond sur lui même".
La comédie humaine est décrite dans tous ses états, des sentiments les plus nobles au plus basses concupiscences, mêlant l'amour, la mort , la guerre avec une égale dérision.
Par exemple cette dernière, après avoir duré de longues années sanglantes, est ainsi décrite: "Actuellement la seule différence entre libéraux et conservateurs, c'est que les libéraux vont à la messe de cinq heures et les conservateurs à celle de huit heures."
Je ne sais pourquoi j'ai choisi cet extrait puisque tout le livre est foisonnant en perles qui nous donnent à connaître la vie de ces pittoresques personnages, la majorité nés de la propre expérience familiale de Garcia Marquez, avec leur manie de "faire pour défaire"..."La vie n'est pas ce que l'on a vécu mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient".
On côtoie familièrement des fantômes, des insectes omniprésents dans la maison, au centre du récit elle est perçue différemment par chacun de ceux qui l'habitent.La figure de la mère immuable, reste miraculeusement présente dans toutes les générations au milieu des désordres variés de ces destinées extravagantes . Leur histoire arrive jusqu'à nous en nouvelles étranges où on retrouve la patte journalistique de l'écrivain.
Des bibliothèques entières ont été écrites par des critiques talentueux...
-Se faire sa propre idée, même très modeste, n'est que la preuve d'un très sincère intérêt- L’incommunicabilité, source de solitude entre les peuples de même qu'entre les membres d'une même famille est le thème d'un danger intemporel:
"Aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n'était pas donné sur terre de seconde chance".
Ah oui...quelle merveille ce bouquin... mais est-ce bien dans celui-ci u'il y a une fille aux longs chevaux verts???
RépondreSupprimerJe me souviens l'avoir étudié en troisième ou en seconde... Mais curieusement, je n'en ai aucun souvenir... Il va falloir que je le relise.
RépondreSupprimerQuand j'ai "attaqué" ce bouquin, je n'étais pas assez mûre pour l'apprécier.
RépondreSupprimerIl faut vraiment que je le relise !
merci de ce très beau billet de ce livre que j'ai un mal fou à lire mais comme ça certain il me faut trente an je recommencerait merci de me offrir ce voyage.
RépondreSupprimerbisous
vraiment bien aimé toutce que dit ce "travailleur des mots "
RépondreSupprimermais il me faudra relire Cent ans de solitude à tête reposée
bises