La plage.
Plein soleil, yeux mi-clos pointillisme à la Matisse.
Taches anis et framboise des parasols.
Play mobiles multicolores sautillants sur le rivage. Pâtés de sable blond et ballons rouges, écharpe d'écume aérienne, scintillements lointains, blanche caravane de voiliers au large; des bruissements, des rires et le tip top des balles dures sur les raquettes en bois...
Bavardage liquide sous les tentes rayées:
-Depuis que mon mari est mort, bla bla blabla
-Moi, vous savez l'euthanasie, blabla, blabla
Il est seize heures , dans l'air qui vibre se propage une onde appétissante:
-Beignets abricot, chocolat!
Puis à un intervalle décent pour les finances parentales, deux tons plus haut le cri attendu:
-La praline, la praline à Jojo!
Même la jeune sportive s’arrête, gourmande ; repart écouteurs aux oreilles, doublant les paresseux d'un trot dédaigneux.
Ce sont les marcheurs, appliqués à garder ce qui leur reste de forme, souvent des couples bodybuildés sur le retour, espérant tonifier leurs muscles affaissés.
Dans le sable humide un vieux monsieur tente une pompe congestionnée au dessus de la peau fripée de ses ex- biceps tremblotants.
A part quelques adolescents graciles, bon sang, que nous sommes laids!
Et voilà papa, le forçat de la poussette façon remorque de caravane avec parasols, sacs, bouteilles, il laboure son sillon galérant entre les corps rôtissant écrasés sur leur serviette.
En parallèle dans les bras de maman le mouflet cramoisi s'égosille, dans les ultra-sons de ses hurlements on croit entendre:
-Parents indignes! Je hais le soleil, la chaleur, le vent, l'odeur de l'iode, je rêve de biberonner au frais dans ma petite chambre avec mon doudou.
Vous serez bien capables, après les vacances, joliment bronzés, bien reposés, de minauder avec vos amis:
-Vous savez la plage, nous on y va pour le petit...
Beurk!!
RépondreSupprimerpetit délice matinal que de lire ton billet au chaleur printanière des temps anciens où la terre tourner ronde.
RépondreSupprimersuperbe portrait on s'y croirait.
je suis folle de ta plume qui voit tout, et ton art des chutes et puis quand ta prose est là çà
me fait du bien çà donne du tonus et encore et encore plus de rigueurs dans certaines phrases qui tournent pas ronds.
continue j'adore.
:-)
RépondreSupprimerExcellent !
Pierre
Tú texto me ha llenado de sol y primaveras.
RépondreSupprimerAcabo de llegar, justamente de viaje y de pasarla muy, muy bien.
Un beso, Manouche, ya de regreso.
J'aime beaucoup ta façon de raconter des histoires. Je vais à la mer cet été. Je penserais à ta plage!
RépondreSupprimerAhí podreis ir a la playa pero yo estoy con calefacción.
RépondreSupprimerTu pluma vuela al hacer tus relatos,creo que le pasa lo mismo al viejo fotñografo,cuándo intenta hacer fotografias
RépondreSupprimerSaludos
En tous cas t'as un fan espagnol qui en pince drôlement pour ta pomme.
RépondreSupprimerBises.
Besos.
Querida mia, tu sais tellement y faire.
Que puis-je alors y faire?
Qu'alors y faire ?
SupprimerBienvenu en ce moment où on se les caille.