L’énorme tarin mou d’Arthur Clounez oscillait au rythme de ses pas. Impossible de s’y habituer malgré les trente ans qu’il trônait comme une monstrueuse aubergine, à peu près, au milieu de son visage. Depuis peu pourvu d’une verrue vineuse surmontée d’une touffe poilue il ne s’était pas amélioré. Ce palmier miniature velu dansait aussi au rythme du bégaiement congénital dont avait été doté le pauvre Clounez. Des poils ? Arthur en avait aussi plein les oreilles et la brise du soir s’amusait à les frisotter.
Il profita d’un banc
fraîchement repeint pour vérifier le contenu de sa serviette en plastique moulé :
la convocation rose bonbon était bien là
mais au lieu du peigne qui lui aurait permis de se présenter à son avantage il
avait emporté sa brosse à dents… Déjà qu’il avait tellement peur, ce
contretemps le paniqua .
Il était prêt à rebrousser chemin.
Pensant aux encouragements de
ses collègues du Bureau d’Etudes Afonlacaisse, il continua sa route, les fesses
rayées de vert.
Tous ce matin l’avaient entouré :
-Non, Arthur, tu n’as pas
tout essayé.
-Arthur tu vas y arriver, tu
es tellement sympa, si, si, hyper sympa !!.
-C’est sûr Arthur tu n’es pas
un Apollon mais avec ton bac+1,5 et ton salaire SMIC+3 toutes les chances sont
de ton côté……
Kévina Ben Barka, l'aguichante
secrétaire, avait procédé à une quête pour les frais d’inscription et les mâles titillés avaient été généreux.
Arthur avançait en se
remémorant l’adresse du bar.
Il marmonnait,
perplexe :
- Dada bord jeje nene
sais même pas cece queque c’est un …. SPEAKPEAK DADATING .
A mon avis, il est mal parti !! Excellent et très drôle billet!
RépondreSupprimerCher manouche, je me rends compte que je comprends un peu de français, car dans cette longue écriture, je suis plus clou d'un ski de poisson dans les Alpes ...
RépondreSupprimerUna abraçada..
Oh le pauvre homme. Bisous.
RépondreSupprimerLas letras ese gran invento que ha echo subir a la cultura
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