dimanche 7 janvier 2018




Avant de partir en voyage il y a grosso modo deux façons de s’y préparer : Pas du tout… innocemment, la fleur au fusil ! Ou très renseigné après de nombreuses lectures et recherches. C’est ce qui différencie les sensoriels des cérébraux. Il faut avouer que dit comme cela c’est assez brutal. Cependant si on y réfléchit …
Okuyama San m’avait expliqué  son intérêt pour les « lieux habités », c’était clair. Si je l’avais parfaitement compris c'est que grâce à lui j’avais pu mettre des mots sur des sensations si souvent ressenties sans savoir les définir. Par exemple dans les grandes villes d’Egypte, de Grèce ou d’ Italie  Rome en particulier,  qui sont des villes « habitées ». Cela n’a rien à voir avec la population actuelle, tout est dans l’impression faite au visiteur. Rien de plus jubilatoire, que faisant le vide en soi on se laisse imprégner par la vie de toutes les générations, les drames, les joies les défaites, les triomphes quelles y ont vécu, parfois depuis l’aube de l’humanité…Se laisser envahir par toutes ces émotions est pour moi l’heureux préalable à toute visite réelle, à toute étude historique de la ville. La vieille Europe offre tant de ces cités mille fois construites et reconstruites avec les pierres des édifices du passé ! Quelques vestiges à peine reconnaissables perdus dans une nature triomphante, transmettent plus d’humanité nous faisant vibrer au même rythme que celui de vies passées, que certaines villes modernes. Je pense en particulier à la superficialité, au vide ressentis à Brasilia ou Yamoussoukro par exemple. Ces villes édifiées en un chantier unique, sorties sans affect et d’un seul bloc d’un cabinet d’urbanistes.
Bien sûr il existe d’autres endroits que les villes qui ont une âme, qui de nous ne l’a ressenti  dans un lieu de culte « habité » par la communion des croyants ou même en visitant une maison que les « ondes » de drames passés qu’elle dégage ont empêché d’acheter …
Une dernière anecdote :
La promenade à Tahiti dans une chaude forêt luxuriante et fleurie était un enchantement. Tout à coup en même temps  qu’une vaste esplanade de pierre, nue, entourée de murets s’offrait à mes yeux j’étais envahie par un froid glacial et une terreur irrépressible. Je m’échappais en courant. J’ai appris plus tard que certains anciens au courant des  traditions  osaient parfois avouer que ce « marae »,  qui aurait dû comme les autres, être destiné aux offrandes, était en fait sur l’île, le lieu de sacrifices humains…

3 commentaires:

  1. manouche .. Une thèse sur les voyages et les lieux à visiter .. J'aime voyager dans l'histoire de mon passé, mais j'aime découvrir la nature préservée, sans histoire, c'est tout simplement là, elle sera là, pour nous émerveiller ..
    Una abraçada..

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  2. cherida, j'aime ton art de narrer le voyage. les lieux habités. oui, je ne peux voyager autrement et merci d'en parler si simplment si justement merci Cherida manouche.. Hum c'est bon à plein chose que la joie de te fréquenter. Belle semaine

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  3. J'ai parfois eu cette sensation de terreur dont tu parles... J'en garde encore le souvenir des lieux et le frisson.
    Quand à la préparation du voyage, je suis du genre papillon... ou cigale!

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