"En France, il pleut « des cordes », voire « des hallebardes ». Évidente comparaison avec ces traits que l'on observe dès qu'une averse – pardon, une drache ! – s'abat dru. Mais l'Allemand y verrait plutôt « des ficelles », l'Espagnol « des piques », le Brésilien « des canifs », le Grec « des pieds de chaise », le Néerlandais « des tuyaux de pipe » et l'Anglais « des tringles d'escalier » ! De quoi alimenter la Grande Braderie de septembre, même si l'on sait qu'il y fait (presque) toujours beau.
Là ne se borne pas, cependant, l'imagination du « saucé », lequel n'est jamais avare de métaphores de la plus belle eau. Nos amies les bêtes (lointain souvenir de l'arche où elles prirent place un jour de Déluge ?) paient elles aussi un lourd tribut aux cataractes du ciel : « grenouilles » en polonais, « jeunes chiens » en allemand. Mais l'exemple le plus confondant reste, et d'assez loin, l'anglais, où il pleut « des chats et des chiens ». L'expression (« it's raining cats and dogs ») aurait été utilisée pour la première fois par le grand Jonathan Swift lui-même, en 1738. Quand les témoignages de pluie animale abonderaient dans les littératures antique et médiévale, quel whisky nos amis d'outre-Manche ont-ils pu consommer sans modération pour voir ainsi dégringoler Figaros et Médors ?
Les hypothèses ne manquent pas, ce qui veut souvent dire, en la matière, qu'aucune d'elles ne s'impose vraiment. D'aucuns, trop heureux de rendre à l'anglais triomphant la monnaie de sa pièce, plaident pour une déformation de l'ancien français catadoupe, « chute d'eau » : le Was ist das ? allemand est bien devenu vasistas ! D'autres, que le militantisme linguistique motive moins, supposent plus prosaïquement que les fortes pluies précipitaient des gouttières des cadavres d'animaux, parmi lesquels, essentiellement, des chats et des chiens. D'autres encore préfèrent se raccrocher à une explication moins macabre : lesdits animaux auraient été bien vivants, mais, délogés par la pluie de combles souvent peu étanches, ils auraient fui les gouttes en se réfugiant juste au-dessous, dans les chambres."
Faites donc vos jeux ! Le principal n'est-il pas que la question vous ait... plu ?
C'était le moment de publier ce texte! Ici il pleut des hallebardes et le jardin en avait bien besoin !
RépondreSupprimerTu parle de la pluit et je me souviens le poème de Paul Verlaine:
RépondreSupprimerIl pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
Mieux ça que de chats et chiens😛
Bisous, ma cherie
Chez moi, il pleut des cordes! Jolie cette série d'expressions!
RépondreSupprimerBon weeked!
Si tuviéramos que traducir al español la expresión tan extravagante inglesa "llueven gatos y perros" creo que la más fiel sería:
RépondreSupprimer"llueve a cántaros"...
...Pero por el volumen de agua que cabe en un cántaro, y no pensar en cántaros cayendo del cielo, que también sería extraño.
Gracias por hacerme sonreír.
Un abrazo, Manouche.
Muy bueno Manouche las expresiones abundan cuando algo es mucho!
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