Dimanche d’invitation dans un grand, non par les étoiles mais par la
superficie, restaurant asiatique.
A chaque table de deux ou quatre ; des convives (il
faudrait en l’occurrence une analyse de ce beau mot) branchés ou
débranchés, délaissant leurs nems et autre porcs caramel pour
tapoter continuellement sur leur portable. Les baguettes ripant sur les
champignons noirs gluants jusqu’à la sortie de route, les crevettes
débarrassées de leur coque de beignet avec les doigts, coulis coulant,
n’attirent pas l’attention des voisins au regard absent ! Un jeune couple
sympathique qui n’a pas échangé un seul mot en direct mais beaucoup d’autres
par écrit, lesquels ? Avec qui ?
Arrêt sur image de ce rassemblement de
dîneurs silencieux, insensibles au cadre, loin des gens en chair et en os
ainsi que du contenu de leur assiette, accrochés à leur bakélite…
Ce soir la tivi diffuse, entre autre
inepties, une Barnabysérie. On y voit l’habituel village
paisiblement fleuri, So british, servant chaque semaine de cadre innocent
aux plus atroces des crimes. Là, il s’agit de l’expédition punitive abominable de culs
terreux affublés de bois de cerf, carburant à l’alcool à 90.Images
grotesques captées involontairement avant de « dérazapper ».
Au mitan d’un sommeil du juste, surgit le rêve né
du choc de ces deux séries d’images dans mon cerveau primaire particulièrement
reptilien. On y voit une foule de passants de tous âges de tous sexes et
couleurs, leur visage au dessus d’yeux inexpressifs est prolongé, pour
certains par une énorme ramure de cerf, pour d’autres par une antenne vivante,
en râteau ou parabolique. Ces gens se croisent dans la rue en mode zombie.
Cœur serré par l’urgence du message à délivrer,
indéfini, mais vital pour tous, je tente désespérément d’attirer leur regard
tourné vers l’intérieur et de pénétrer le bouclier « indifférentique » qui les
entoure. En vain.
Ils communiquent.
C'est kafkaïen et onirique !!
RépondreSupprimerC'est vrai que ça ressemble à un cauchemar...
RépondreSupprimerPassez une bonne journée manouche.
Peut-être que le jeune couple communiquait mais par...messages...!
RépondreSupprimerUn relato muy inquietante y surrealista. Da miedo pensar que la Humanidad potencie la "irrealidad" y que la indiferencia en los encuentros reales sea lo normal.
RépondreSupprimerCada vez veo más "reuniones" de personas en las que cada uno está aislado con su pantallita.
Un abrazo, Monouche
Quel désespoir!
RépondreSupprimerC'est "L'anomalie" qui t'a inspiré ce petit délire gastronomico-philosophique ?
RépondreSupprimerEt pourtant, si réel que cela fait frémir.
RépondreSupprimerBises, ma gitane.
Pure Surréalisme!
RépondreSupprimerBisous, Manouche
Se ve feroz, será nuestro presente?
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