vendredi 19 août 2022
mardi 16 août 2022
dimanche 14 août 2022
samedi 13 août 2022
" On n’entend que ceux qui manient l’outrance »
Fabrice
Humbert, enseignant
et romancier, écrit sur la violence politique dans nos sociétés contemporaines.
Il alerte sur la montée de la haine et de l’insulte dans le débat
public.
Dans Les mots pour le dire : de la haine et
de l’insulte en démocratie, Fabrice Humbert, enseignant et
romancier, alerte sur la montée de la haine et de l’insulte dans le débat
public. Entretien.
*Insultes, excès et outrances ont
envahi le débat public. C’est un retour en arrière ?
La
pratique du débat, organisé, apaisé, est le fruit d’une longue politique de
civilisation. Ce mouvement a démarré au XVIe siècle,
dans un contexte de guerres de religion, pour « polir » des rapports humains
extrêmement brutaux. Il y a eu une vraie volonté d’harmoniser les mœurs. On
trouve ça chez Érasme, dans Le Courtisan de
Castiglione, qui prône un modèle de civilisation fondé sur la
politique et la sociabilité, chez Molière plus tard, avec le modèle de l’honnête
homme, puis tout le dialogue de la
philosophie des Lumières.
*Sommes-nous en train de perdre cet
art de la conversation ?
Ce qui prime aujourd’hui dans la
communication, ce n’est plus le dialogue, l’écoute de l’autre, mais précisément
de ne plus lui accorder la parole. Il faut l’écraser
pour imposer son propre point de vue.
Nous vivons dans une telle cacophonie médiatique, avec tellement de gens
qui parlent, que seuls
ceux qui tiennent des propos extrêmes parviennent à se faire
entendre.
La radicalité permet de se distinguer des autres. Même ceux qui veulent porter
une parole sensée, sont contraints, pour être écoutés, d’en passer par
l’outrance. C’est devenu une règle du jeu
incontournable.
*Incontournable, vraiment
?
Elle s’impose parce qu’il y a un appétit de reconnaissance
extraordinaire dans notre société, comme jamais dans l’histoire de l’humanité.
Tout le monde peut y arriver, à condition d’accepter cette fameuse règle de
l’outrance. Ce qui est profondément nocif.
mardi 9 août 2022
lundi 8 août 2022
le Canard Enchaîné...
En ligne de mire, la voiture
électrique censée être la solution d'avenir pour sauver la planète en danger.
On ne cesse de nous rabâcher que la voiture électrique, c'est la
solution d'avenir et surtout la seule voie pour sauver la planète.
À
cette fin, la France s'est engouffrée tête baissée dans le tout électrique mais
sans aucun discernement.
Partant, nos gouvernants ont enjoint les
constructeurs automobiles de tout miser sur l'électrique. Soit !
Mais qu'est-ce que cela signifie ?
D'abord,
l'installation de multiples bornes de recharge le long de nos routes,
car les véhicules les plus performants à l'heure actuelle, ne
peuvent prétendre à une autonomie supérieure à 500 km.
Et encore
sans faire usage des phares, du chauffage, des essuie-glaces, du dégivrage ou de
la climatisation ...
Ensuite, cela implique la conception de
batteries capables de stocker cette énergie.
Et là, il faut
s'attarder un instant.
À l'heure actuelle, les batteries équipant
les véhicules sont très lourdes, très coûteuses et bourrées de métaux rares.
Dans celle de la Tesla Model S par exemple, la plus performante du
marché, on ne trouve pas moins de 16 kg de nickel.
Or le nickel est
plutôt rare sur notre terre.
Ce qui fait dire au patron de Tesla
France que « le goulet d'étranglement de la transition énergétique se fera sur
le nickel »
Extraction du nickel à Goro en Nouvelle Calédonie.
Il sait parfaitement que le nickel est très difficile à trouver.
Il faut aller le chercher en Indonésie ou en Nouvelle Calédonie et
son extraction est une vraie galère car on ne le trouve jamais à l'état pur.
Dans les minerais, il n'existe qu'en très faible proportion.
Par conséquent, il faut creuser et creuser encore, broyer, cribler,
hyrocycloner pour un résultat tout juste à la hauteur des besoins.
Or tout cela entraîne de colossales montagnes de résidus que l'on
déverse la plupart du temps dans la mer !
Mais qu'importe la
biodiversité pour les KMERS VERTS qui ne jurent que par la « mobilité verte »,
laquelle n'a pas de prix pour eux.
Il n’y a pas que le nickel en
jeu, il y a aussi le lithium .
Extraction du lithium en Bolivie.
Il en faut 15 kg par batterie (toujours pour la Tesla Model S).
Celui-ci provient des hauts plateaux des Andes.
Pour l'extraire, on
pompe sous les salars (lacs salés asséchés) ce qui entraîne une migration de
l'eau douce vers les profondeurs.
Une catastrophe écologique selon
les autochtones qui souffrent déjà du manque d'eau.
Et puis, il y a
le cobalt : 10 kg par batterie qu'on va chercher au Congo.
Et là, on
touche au travail des enfants qui creusent à mains nues dans des mines
artisanales
pour seulement 2 dollars par jour (Les Échos du
23/09/2020).
Ça gêne un peu aux entournures nos constructeurs qui,
néanmoins, veulent à tout prix rattraper la Chine, déjà championne du monde dans
ce secteur.
Alors, le travail des enfants, ça reste un détail.
Pour couronner le tout, les batteries étant terriblement lourdes
(1/4 du poids de la Tesla Model S), il faut alléger au maximum le véhicule.
On fait donc des carrosseries en aluminium dont l'extraction génère
ces terribles boues rouges ,
déchets insolubles issus du traitement
de l'alumine avec de la soude et qui sont composées de plusieurs métaux lourds
tels que l'arsenic, le fer, le mercure, la silice et le titane, que
l'on déverse aussi dans la mer
au mépris des questions
d'environnement, comme à GARDANNE dans les Bouches-du-Rhône.
Voilà ce qu'est le développement « durable » selon nos
écologistes .
Un dogme qui ne laisse aucune place à la raison !