jeudi 11 novembre 2010

ma langue

Nous sommes des amis de trente ans. . Capable du meilleur comme du pire, ce n’est pas une langue de bois. Depuis quelque temps ma langue si agile ne supporte plus le repos .Je baille .Elle tourne sept fois sur elle même et saute sur la table. Un clin d’œil complice, un coup de rein musclé ; comme d’habitude elle passe par la fenêtre. Je sais où elle veut m’entraîner. Facile à suivre à l’odeur de dentifrice mentholé.
La poste :
Quatre langues desséchées sont alignées entre les tampons encreurs et les post It.
_ Comment va les copines ?
_ Mal, ma jolie, nos propriétaires au chômage ne nous reprendront pas .Plus rien à lécher, ni rabat d’enveloppe ni dos de Marianne.
_ Et la nouvelle, toute verte ?
Elle est au stagiaire, puni pour manque de pratique du langage administratif….. Tu en as de la chance d’être dans le privé !
Ma langue rosit de joie, et part en se tortillant. Pour être sure que je ne la perds pas elle sème quelques papilles .Maintenant elle va se tremper dans le café de la concierge qui est une langue de vipère. Elles vont encore se moquer de ce pauvre Bernardo et de sa langue morte !
Enfin, férue de langues étrangères, elle ne manque pas l’arrêt dégustation chez le glacier italien .Voracité sur le tutti frutti.
C’est la dernière étape ; elle se glisse en douceur dans la bouche de ma ravissante amie.
Coquine, elle attend, bien au chaud, que je la récupère.

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