jeudi 3 mai 2012

Relire (au masculin) Steinbeck.



« Tortilla Flat » offre le meilleur des dérivatifs casaniers à l’humidité de cet avril.
Sans doute serait-il plus astucieux de donner cet ouvrage à commenter par les membres des réunions d’alcooliques anonymes.
Ces aventures de pauvres hères de l’Amérique profonde sont réjouissantes pour un lecteur ( ventre plein et conscience relativement en paix) avide de dépaysement et de bons auteurs .Ces pauvres bougres sont pathétiques dans leur roublardise inefficace et leur « morale » élastique.
Systématiquement toute bonne action se retourne contre son auteur, involontairement, mais le plus souvent sciemment avec un habillage d’intentions honnêtement avinées…
Pourtant à leur manière ils ont la bonté fraternelle et primaire des ivrognes. Les amitiés entre épaves et chiens errants, les espoirs toujours renouvelés et déçus et les ambitions qui s’arrêtent à posséder un gallon de vin sont soutenus par une philosophie délirante.
« Il est stupéfiant de constater que le revers de toute action noire est blanc comme neige. Et il est décourageant de constater combien sont lépreuses les parties secrètes des anges. »
Danny et ses amis, tous conteurs émérites, se défient dans des concours  truculents qui portent sur les récits des aventures rabelaisiennes de la faune de Tortilla Flat.
Plus on avance dans le roman plus il est drôle, une progression dans le délire qui s’achève dans une flamboyante apothéose.
Jubilatoire.

4 commentaires:

  1. merci ma chère manouche, pére alcoolique , j'ai toujours eu du mal et pourtant j'ai du joué certaines oeuvre ou du moins extrait pour servir les essais chez certains de mes consoeurs...
    tu fais une excellent ambasadrice et je mets çà dans un cion de ma tête... j'ai des grands désirs de lire alors why not
    mille petits bisous . consolateur d'un débat qui m'a fait très mal au coeur...

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  2. Un chef d'oeuvre d'humour, de tendresse,... des personnages loufoques et si humains... Oh, pourquoi je ne pense jamais à le citer... et La Rue de la Sardine aussi... Un très très grand Steinbeck et un ami d'adolesence; tu as bien raison de nous le rappeller
    Merci... merci infiniment

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  3. Merci Mr Steinbeck, tu as formé ma colère avec tes "raisins" du même nom et forgé mon humanité avec "des souris et des hommes". Tu étais, et tu es toujours un très grand bonhomme.
    Merci Manouche de nous le rappeler.

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  4. on relira ( car j'ai lu ça il y a bien 45 ans )et ce sera avec bonheur, je sais
    bizzz

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