Ces
commémorations du 11 novembre réveillent en moi des souvenirs d'enfance et
mettent à nouveau en lumière mon père et sa famille.
- J'avais
entendu dire que les poilus de retour n'aimaient pas évoquer leurs souvenirs de
guerre.
- C'est vrai
mais quand on est enfant on surprend ces conversations d'adultes dont on est
très friand, et puis il y a l'histoire de la famille que chacun doit connaître.
C’est ainsi que toute petite fille j'ai appris le sort de "nos" hommes pendant le
conflit de 14-18 . Par exemple celui de mon grand père, Antoine père de six
enfants, mobilisé en même temps que ses deux aînés, Jean et Dominique laissant
au foyer ma grand mère, Charles et deux petites filles.
- Mais ce n'est pas possible !
- Bien sûr
que si ! Et tout le monde trouvait cela normal. Au point que mon père,
Charles, le plus jeune fils âgé de quinze ans en 14 aurait voulu rejoindre son
père et ses frères. Je sais cela parait fou maintenant mais il faut réaliser le
patriotisme et l'enthousiasme de ces hommes dont on leur disait que la patrie
avait besoin d'eux...Imagine le manque total de moyens de communication et les
rares journaux faisant plus d'intox que d'info...
Alors le 18
octobre 1917, le jour de ses dix huit ans mon père, Charles, s'est engagé
volontairement;
- Si je
comprends bien il n'était pas question d'une manœuvre type " il faut
sauver le soldat Ryan"!
- Pense tu ! Le conflit s'éternisait et il fallait toujours plus de chair à
canon.
Où étaient son
père Antoine et ses deux frères aînés Jean et Dominique, dans quel secteur dans
quel pourrissoir ? Nul ne le savait même pas eux sans doute, isolés ,
ahuris, blessés, qu'on faisait aller de nuit d'une tranchée à l'autre dans un espace désolé,
bouleversé, sans repère.
Donc
Charles, mon père a été envoyé immédiatement sur le front où régnait le plus
grand désordre. Grâce aux chroniqueurs de guerre, aux historiens citant des
lieux , des dates, ils ont appris à postériori ce qui leur était arrivé... Pour
eux c'était, on ne sait où la même horreur, chaque jour anonyme apportant son
lot de morts.
Je voudrais
donner la parole à mon père pour les rares récits qu'il nous a livrés.
- Dès mon
arrivée j'ai été brocardé par des poilus qui étaient en majorité âgés et qui
avaient derrière eux des années de guerre.
- Toi, le
gamin tu te débrouilleras pour faire le lien avec la seconde ligne et nous
porter des nouvelles et de la nourriture. Je préférais cette affectation à
celle des « nettoyeurs » envoyés dans les tranchées ennemies
conquises pour finir les mourants à l'arme blanche.
Ce jour là
je revenais de la roulante avec le bidon de soupe pour ma section. J'avais
passé un bout de bois entre les anses pour le porter à deux mains. Tout à coup
j'entends le sifflement caractéristique d'un obus, celui-là il est pour moi. Bang !
Un éclat sectionne le morceau de bois entre mes mains me laissant indemne . Je
me souviens en voyant le contenu du bidon répandu dans la boue de ma seule pensée
du moment : je devrais affronter la colère de mes camarades affamés.
Très vite les bombardements se sont intensifiés, nos tranchées démantelées. Une nuit dans un trou d'obus je dormais recouvert d'une bâche j'ai été enterré par la terre rejetée après l'éclatement d'une saleté à l'ypérite . Grâce au peu d'air que me laissait la bâche j'ai pu hurler et pendant une accalmie des camarades sont venus me déterrer. L'ypérite m'avait rendu aveugle et mangé un poumon.
Très vite les bombardements se sont intensifiés, nos tranchées démantelées. Une nuit dans un trou d'obus je dormais recouvert d'une bâche j'ai été enterré par la terre rejetée après l'éclatement d'une saleté à l'ypérite . Grâce au peu d'air que me laissait la bâche j'ai pu hurler et pendant une accalmie des camarades sont venus me déterrer. L'ypérite m'avait rendu aveugle et mangé un poumon.
- Ma petite
amie je m'arrête là j'ai peur que ces vieux récits te fatiguent.
- Oh !
Non, Cora je reviendrai et vous me raconterez la fin de cette terrible
histoire.
Messieurs qu'on nomme grands.... etc...
RépondreSupprimercoucou,
RépondreSupprimerAdorable ta 'CORA'
et adorable tu es..
d'etre a ses cotés
douce journée à toi
bizzz
je dois partir, je relirai ça calmement car.... je crois que ça en vaut vraiment le coup !
RépondreSupprimerbises
jze viens de faire une copie je reviendrai te dire quand je l'aurai lu
RépondreSupprimerbisous , je suis ravie de te lire en allant à la piscine
tu m'as fait rire dans ton commentaire de ne pas rater sol Lewit au retour
merci c'est bon de commencer la journée par un éclat de rire
belle semaine
je m'y remets . je me suis balader dans paris avec et je me suis regalée de la qualité du genre , de la qualité de la relation , et la transcription et le sujet qui n'est pas facile a mettre en mots dans la justesse de ce récit
Supprimermerci à vous deux.
je m'abonne sur la suite , bienttôt viendra un texte tu comprends la
Cuándo observamos la viejas fotografias,contemplamo un pasado que ya és história
RépondreSupprimerQuel récit ! Je hais la guerre. Les hommes ont mieux à faire!
RépondreSupprimerAttendons la suite...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerQuelle terrible c'est toujours la guerre. Quel courageuse Charles, était si jeune à l'époque.
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