- Ma chère Cora je suis impatience de connaitre le sort des
hommes de votre famille après ce terrible conflit.
- Un beau matin sans
avertir de leur démobilisation Antoine et Jean
sont revenus chez eux à Tarbes, dépenaillés, harassés, blessés mais
tellement heureux de se retrouver. Plus tard ils ont eu des nouvelles de
Charles et de Dominique ;
- Alors ils sont revenus vivants tous les quatre ?
- Oui, et c’était un vrai miracle, dans chaque famille
proche ou amie il y avait au moins un mort.
Mon père est resté longtemps hospitalisé. Il avait recouvré la vue mais un poumon était
irrémédiablement perdu. Le jeune médecin militaire qui le soignait lui a expliqué
le dilemme :
- Ou tu ne fais rien et tu deviens vite un vieillard
impotent ou je t’envoie faire du sport à outrance tout en reprenant tes études, ce sera dur et il faudra t’accrocher. Tu auras des chances
d’avoir une vie normale. Tu as dix huit ans cela vaut la peine de tenter le
coup, non ?.
Après une permission à Tarbes ( tu peux imaginer l’ambiance )
mon père a intégré l’école militaire de Joinville, pratiqué tous les sports à
haut niveau. Il en est sorti moniteur au bout de quelques mois.
Mais il manquait Dominique. Alors là tu vas croire que je
romance mais c’est, comme pour tous mes récits, l’exacte vérité.
Dominique criblé de balles gisait au milieu de cadavres et
de blessés dans le no mans land ou peut être même sur les lignes ennemies. Un
officier chargé d’achever les blessés irrécupérables lui tire une balle dans la
tête.
Profitant d’une accalmie un médecin militaire allemand
suivi de ses brancardiers récupère les blessés. Se penchant sur mon oncle qui respire encore, il voit sur sa plaque
d’immatriculation que c’est un natif de Tarbes. Coïncidence extravagante le
parrain de ce médecin est l’évêque de Tarbes. Et voilà mon Dominique embarqué
dans un hôpital allemand.
- Cora vous n’avez pas dit qu’il avait été achevé ?
- Mais justement c’est ce qui est extraordinaire ! On
a pu le guérir de ses blessures mais on
n’a pu extraire la balle logée dans l’os du crane.
- Inouï, mais il a du garder des séquelles ?
- Cora s’esclaffe, oui, si on considère que l’amour des
armes est une tare… Je plaisante, cela ne l’a absolument pas handicapé, il a eu
une brillante carrière et fait la seconde guerre mondiale comme lieutenant-
Colonel, aide de camp du Général Delattre De Tassigny.
Enfin ils se sont tous retrouvés le père et les trois fils
avec la mère et ses deux filles, elles pratiquement réduites à la misère mais fières
et ne demandant rien à personne. Heureusement ! Car il ne fallait compter sur aucune aide,
comment peux tu comprendre cela petite, pas de soutien, pas de sécurité
sociale, ni d’allocations familiales ou autres. Moralité : les hommes ont rangé leurs décorations et les certificats de leur "vaillance face à l'ennemi" et autres faits d'armes dans un tiroir et se
sont remis au travail. Antoine a fabriqué trois enfants de plus à ma
grand-mère... et la vie a continué.
- Mais, mais, Cora votre grand’mère avait donc neuf
enfants dans cette époque difficile ?
Pourriez- vous me parler d'elle?
Pourriez- vous me parler d'elle?
- Bien sûr, je vous conterai ma Mémé du Val d’Aran.
je le mets dans mon sac et te fais un retour pour le 1 et le 2
RépondreSupprimerc'est chouet , je suis trés heureuse de ton initiative.
je t'écris dés la lecture. bisous
Me ha gustado la narración.
RépondreSupprimerComo siempre tus artículos hacen pensar a tus seguidores
RépondreSupprimerSaludos
¡¡Quelle histoire magnifique!! (sof la balle au crane dÁntoine)
RépondreSupprimerBissous
Quelle Histoire !!! On a peine à croire qu'ils en sont sortis vivants !
RépondreSupprimerBisous
je suis ces belles conversations de près....
RépondreSupprimerbizzzz