Enseignants et élèves
peuvent désormais inscrire la date dans leur agenda. Réouverture progressive des
classes, de la crèche au lycée, dès le 11 mai. Peu après la fermeture des
écoles, le ministre de l’Education nationale avait avancé la date du 4 mai pour
un possible retour en classe. Alors que ce «scénario
privilégié» semblait s’éloigner, l’hypothèse d’un retour en
septembre semblait, lui, de plus en plus probable.
Le chef de l’Etat a finalement assuré privilégier la lutte contre les inégalités ; il a déclaré : «Trop d’enfants notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents, c’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes.» Une manière aussi de faciliter une relance plus rapide de l’économie en permettant aux parents de retourner au travail ? Paradoxe, alors qu’il insiste sur la nécessité pour les élèves de retourner rapidement en classe, il fait le choix contraire pour l’enseignement supérieur. Pour les étudiants, les cours ne reprendront pas «physiquement pas avant l’été».
Le chef de l’Etat a finalement assuré privilégier la lutte contre les inégalités ; il a déclaré : «Trop d’enfants notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents, c’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes.» Une manière aussi de faciliter une relance plus rapide de l’économie en permettant aux parents de retourner au travail ? Paradoxe, alors qu’il insiste sur la nécessité pour les élèves de retourner rapidement en classe, il fait le choix contraire pour l’enseignement supérieur. Pour les étudiants, les cours ne reprendront pas «physiquement pas avant l’été».
«Règles particulières»
Se
voulant rassurant, le Président a ajouté : «Le gouvernement aura à aménager des
règles particulières, organiser différemment le temps et l’espace, bien protéger
nos enseignants et nos enfants avec le matériel nécessaire.» Il
a fait montre d'un un certain flou sur ces «règles» ainsi que sur le
caractère progressif de ce retour. Cela se fera-t-il par région, par niveau
scolaire, les deux ? Avis du Snes-FSU (syndicat majoritaire du secondaire)
: «Si on doit rentrer avant l’été, ça
suppose tout un plan de sortie de confinement. Tester les gens, désinfecter les
locaux, avoir des masques et du gel hydroalcoolique, faire en sorte aussi que
les élèves ne soient pas à 35 dans les classes.»
SNUipp (syndicat
majoritaire du primaire) : «Il
est impossible chez de jeunes enfants de leur expliquer qu’il faut qu’ils se
mettent à un mètre cinquante de leurs copains pour jouer, de ne pas se toucher
quand on est enfants, ne pas se disputer la balle.» ; «C’est
tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les
lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les
écoles alors que l’on sait que c’est un lieu de haute transmission, de haute
contamination, il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction
totale avec le reste.»
Craignant des
contaminations des enseignants, familles, grands-parents, le SNUipp poursuit
: «Il
va y avoir une forte incompréhension de la part des enseignants, on a
l’impression d’être sacrifié sur l’autel de l’économie.» ; un
retour partiel au mois de juin aurait été bénéfique : «Une
journée on aurait accueilli une moitié de la classe, le lendemain l’autre
moitié. Pour certains de nos élèves, ça aurait permis un moment de
respiration.»
Traumatismes
à gérer : UNSA
éducation (syndicat minoritaire) souligne : «Il
faut avoir du temps disponible pour que les équipes puissent se retrouver et
préparer cette reprise même si elle a lieu en mai. Il faudra aussi avoir une
réflexion sur les questions des moyens qu’on se donne.» Le
ministre a annoncé la semaine dernière la création d’un peu plus 1 200 postes
dans le premier degré à la rentrée, principalement en milieu rural. Quant aux
communes de moins de 5 000 habitants, aucune fermeture de classe n’aura lieu
sans l’accord du maire. Mais rien au sujet des zones d’éducation prioritaire et
du second degré. «Il
faut davantage de moyens aussi dans le second degré afin qu’ils puissent
construire des dispositifs de soutien, avoir un certain nombre de dédoublements
de classes afin d’accompagner les élèves qui en auront
besoin.» La
FCPE espère un changement plus global : «Reprendre
l’école ça veut dire aussi inverser la grammaire de notre système scolaire, qui
n’est pas faite pour les plus fragiles.»
Tous
s’inquiètent des traumatismes induits par cette crise inédite. «On
va retrouver des enfants qui auront été maltraités sur le plan physique,
psychique, qui auront mal mangé, mal dormi, été confrontés au
deuil», souligne
le SNUipp, qui réclame davantage de médecins scolaires, infirmiers,
psychologues et enseignants spécialisés au retour du confinement. «Il
faut y penser dès maintenant, nous réclamons que le ministre nous reçoive sur
ces questions-là pour qu’on puisse organiser l’école en retour du
confinement.»
(
Libération 13.04.20 -- 21 h30)
Du grand n'importe quoi.
RépondreSupprimerTout ça est bien compliqué. L'essentiel est de rester unis !!
RépondreSupprimerC'est plein de contradictions...
RépondreSupprimerIls ont encore devant eux un mois pour y remédier.
On verra.
Bizz, ma gitane.
Bon courage à tous les chefs d'établissements!
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