mardi 7 avril 2020


Sur l'air des " animaux malades de la peste" ( de Jean de la Fontaine ).
PROLOGUE
Un mal qui répand la terreur...Et que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre,
Faisait aux animaux la guerre. Or ces derniers n'en pouvaient plus.
Cela faisait deux ans qu'ils avaient tout vécu :
les émeutes, les grèves, le 49-3, sur fond d'apocalypse à cause du climat.
LIVRE I . Mais derrière Charybde, il y avait Scylla : après la fièvre jaune, c'était le Corona !
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés par un nouveau virus que nul ne connaissait. Il arrivait d'Asie comme ces marchandises que ne fabriquaient plus nos propres entreprises.
La mondialisation était passée par là, et la loi du marché avait fait des dégâts.
Or pour faire la guerre, il vaut mieux être armé comme disaient les vieux qui en avaient tâté : les soldats ont besoin de fusils et de casques. Pour contrer le virus, il leur fallait des masques et du Doliprane et puis du gel aussi ! Hélas tous ces produits étaient « made in Asia » et, plus précisément, du pays du Panda.
Le Pangolin aidant, mordu par Dracula, fut le point de départ de cette Pandémie qui nous fut envoyée en pleine pénurie de masques ! Et en pleine saison touristique avec les carnavals ; ça pouvait donner la colique !
Et nos concitoyens l'avaient fort bien prévu en faisant illico de volumineux stocks de PQ.
LIVRE II . C'est que chez les Chinois, ça ne rigolait pas selon la dictature du prolétariat : des millions confinés et tout ça sans moufter ! Ici nos beaux esprits allaient en se gaussant : nous sommes supérieurs, fi du confinement ! Nous avons le meilleur système de santé et cela chez nous ne peut pas arriver !
En France un jeune Coq tentait de présider, aussi intrépide qu'inexpérimenté. Aux crises qui l'avaient rendu impopulaire s'ajoutait maintenant la crise sanitaire. Même l'opposition, divisée, laminée, se jugeait chanceuse de ne pas gouverner, naviguant en eau trouble et fermant son clapet.
La Morue cependant, pour qu'on ne l'oublie pas, -et dans la panique, racoler quelques voix - fit connaître du fond des profondeurs marines qu'il fallait stopper tous les bancs de sardines qui passaient les frontières pour nous contaminer et bouffer, c'est connu, le bon pain des Français.
Le Merluchon (jean-luc), expert de la joute verbale, prêcha cette fois-ci pour l'union nationale. Et l' éléphant de Mer fit de même au Sénat, tout en espérant bien peser sur les débats, tandis que notre Coq naviguait à l'estime entre main de velours et autoritarisme, se sentant mûr pour servir de bouc émissaire dans cette crise sanitaire.
LIVRE III Comment, pendant ce temps, se débrouillait l'Europe ? Elle se confinait en ordre dispersé pour offrir au virus le temps de s'éclater. C'est ainsi qu'on put voir dans les pays "latins" certains comportements dignes de vrais crétins. Qu'en était-il alors de la perfide Albion qui enfin à l'Europe avait su dire NON ? Toute à son euphorie d'un Brexit réussi, elle sombrait déjà dans la cacophonie. Elle expérimentait un nouveau chef : Bo.Jo, au brushing décoiffé, un fringuant Bonobo qui sous ses airs de clown était sans foi ni loi, faisant et racontant un peu n'importe quoi.
Les Anglais à ce jour* n'étaient pas confinés (* 22 mars) et vidaient leurs pintes, rotant dans les cafés.
"Comme le Corona ne savait pas nager, il n'atteindrait jamais les îles britanniques ... Les Anglais du Brexit, ça craint pas la panique" : c'est sûr, ils en avaient, ils allaient le montrer !
Et que devenaient nos cousins d'Amérique ? Depuis quatre ans bientôt, c'était le désarroi : celui qui gouvernait était un vieux Verrat, "gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille" comme le Tartuffe de Molière, au groin cramé par les UV, aux pouces enflés à force de twitter des insanités. Et son vocabulaire et son argumentaire d'un enfant de trois ans. "Je suis intelligent "répétait le primate qui semblait relever désormais du psychiatre, mettant d'un coup de pouce, le monde à feu, à sang ; cependant élu démocratiquement !
Et pendant ce temps-là que faisait donc Poutine? Du poutinisme encore et pour seize ans de plus !
Résultat immédiat : zéro cas de virus ou presque.
Pendant ce temps surtout les pays émergeants attendaient patiemment, en se frottant les gants, la fin de l'Occident. Pendant ce temps aussi, le complotisme ambiant instillait le poison dans le cerveau des gens qui s'y habituaient et qui l'accréditaient, gobant toutes les conneries qui annonçaient la fin de nos démocraties.
EPILOGUE Un couple de vieux Coqs, consigné au quartier, ne tentait de percée que par nécessité :
Whisky, gin, et surtout Martini, Campari pour trinquer avec tous leurs amis d'Italie et avec vous aussi !
"C'est toujours ça que le Corona n'aura pas !" Et il se demandait comment à l'avenir les requins, gros poissons forts savants en affaires, allaient exploiter la crise sanitaire.
Et cela quelque part était fort rassurant : la vie continuerait sans grand chamboulement.
Le 23 mars 2020, Christiane Coq au 7ème jour de confinement à St-Gély-du-Fesc. (Hérault)

2 commentaires:

  1. Après tout ce que je viens de lire, j'espère bien que cela va changer. Je mets beaucoup d'espoir dans ce petit virus, tueur de tout: des gens, de la pollution, de la surconsommation……..

    RépondreSupprimer
  2. Je suis sûr que la vie va continuer, nous verrons comment..
    Una abraçada manouche.

    RépondreSupprimer