Marie-bonbon. On l’appelle la Marie-bonbon personne ne connait son vrai nom. On a oublié quand elle est arrivée et quand Le grand Fernand l’a laissée s’installer dans l’écurie aveugle au plafond vouté où il garait autrefois sa voiture et son cheval. Au rez-de- chaussée d’une bicoque abandonnée au bord de l’a eau, aux lézardes brodées de lierre. Le jour vient seulement de la grande porte cochère, ouverte hiver comme été.
-Savez-vous comment elle s’appelle ? Est-ce qu’elle a un mari quelque part ? Des Enfants ?
-Pensez donc elle est bien polie mais elle ne parle jamais d’elle.
-Polie, oui, et propre comment fait elle pour être toujours nette avec sa longue robe et son tablier en toile bleue ? Et si pauvre, oui, la Pauvre…
-Elle doit faire sa toilette et dormir derrière cette toile qu’elle a tendue d’un mur à l’autre au fond de l’écurie.
-Comment peut-elle vivre, Madame avec le peu que lui rapportent les berlingots ? Elle est très fière quelquefois elle accepte de diner avec nous, si digne, on dirait que c’est elle qui invite
-En tout cas ce qu’on voit son « atelier » est impeccable et on mangerait sur le sol en terre battue.
Il y a longtemps qu’on ne se pose plus ces questions Marie bonbon fait partie de la communauté et tout le monde l’apprécie.. Elle est tout en courbes depuis son chignon brioche, son visage avenant, ses beaux bras blancs et sa silhouette tout en rondeurs….
-Bonjour Marie-bonbon, vous faites des berlingots aujourd’hui ?-
Le petit est enveloppé d’une délicieuse odeur de sucre. A part les parfums gourmands il n’y presque rien chez la Marie-bonbon : au mur un clou ou pend le tablier de rechange .Une étagère avec un sac joufflu de sucre en poudre, et les flacons bien rangés par ordre de couleur : le vert net de la menthe, celui plus nuancé de l’anis enfin le jaune franc du citron. La table de bois brut blanchie à l’eau de javel, supporte un réchaud à alcool, une lampe à pétrole et une plaque de marbre. Devant une chaise de paille et c’est tout.
-Marie-bonbon qu’est ce qu’il y a derrière le drap tendu du plafond au sol ?
-Ca petit c’est chez moi, personne n’y entre.
Le nez du petit est juste à la hauteur de la casserole où bouillonne le sirop.
-Attention ! Au bout de la baguette de verre la goutte de sucre s’arrondit presque solide.
- Regarde bien, c’est prêt ! Les bras agiles impriment au ruban brûlant une torsion régulière tandis que s’élève un délicieux parfum d’anis. Translucide, le serpent vrillé repose maintenant sur le marbre huilé.
- Vite petit prends les ciseaux et coupe des morceaux bien égaux. Les lames taillent net dans la masse chaude qui cicatrise aussitôt.
Maintenant c’est au tour du sucre rouge à la groseille de chanter dans la casserole. Marie coule le sirop dans des petits moules en forme d’animaux.
-Tu diras à tes amis que cet après-midi, j’irai vendre sur la place de la mairie, il y aura des berlingots verts et des animaux rouges. Le petit tout heureux prépare le tiroir à bretelles qui fait un parfait étalage quand Marie-bonbon le promène royalement. Les petites pièces de monnaie tintant dans sa vaste poche. Les bonbons elle en donne plus qu’elle n’en vend…
-Vous savez, Madame, on n’a pas vu la Marie-bonbon depuis plusieurs jours. Elle est peut être repartie dans son pays, vas voir petit .
La lourde porte de bois était ouverte, à moitié démolie, le garage totalement vide.
Cette saison l’Adour était en crue.
Un conte ,,, qui finit bien mal! Je suis sous le charme!
RépondreSupprimerTriste fin !! Disparue dans l'Adour ?
RépondreSupprimerUn récit très émouvant.
RépondreSupprimerBisous, Manouche
je repasse demain
RépondreSupprimerbisous je dois agranndire
Manouche, las descripciones de esa mujer misteriosa que vive en la cochera y ese hogar en el que está todo relimpio me han encandilado.
RépondreSupprimerMe gusta pensar que ella ha vuelto a su lugar de donde vino y que ahora aprendió como ser feliz.
Me encanta como escribes, Manouche, ojalá mi francés fuera mejor, para disfrutarlo más.
Un abrazo,
Et le sucre se délaya dans l'Adour en amenant la Marie et ses-bonbons...
RépondreSupprimerBises, ma gitane.