samedi 3 mai 2014

Cave canem.



On ne peut que se réjouir de la nouvelle disposition du Code Civil qui considère enfin les animaux non plus comme des « meubles » mais comme « Des êtres vivants dotés de sensibilité ». Il était temps.
Par contre je suis étonnée de la place que, depuis quelques années, nous donnons à nos petits compagnons. Particulièrement  depuis qu’on a commencé à faire des réclames pour  leur nourriture inondant les panneaux publicitaires de tous  les médias. D’accord, puisque cela existe et qu’il faut bien vendre, mais l’excès est souvent une injure à ces, hélas nombreuses, populations  humaines qui n’ont pas de quoi subsister.
Dans ma famille on a toujours eu des chiens. De sympathiques bâtards brevetés, issus en général de quelque S.P.A près du dépôt de bilan, ravie de s’en débarrasser. Des presque épagneul, ratier, bichon, cocker et autre griffon. Des Bobby, Pocho, Flous, Chico, Pitzy, Péca…Ces êtres adorables étaient domestiques certes mais restaient des animaux authentiques. Ça  n’était pas vacciné, avait des puces à   chasser, mangeait des restes. Ça promenait seul toute la journée, se toilettait à sa guise pour aller chercher librement les enfants à l’école, s’accouplait discrètement on ne sait où et dormait dans le jardin quand ça ne découchait pas …
Pourquoi suis-je allée à  un salon de l’animalerie et me suis-je laisser piéger par un regard magnétique au milieu d’une grosse boule de laine ?
Maintenant je vis avec Igor, un bichon havanais, qui m’a coûté la peau des fesses. Muni d’un carnet de santé, vacciné, tatoué, son arbre généalogique fait honte au mien… C’est parait-il un animal de compagnie, j’ai vite compris que cela veut dire un animal qui ne peut se passer de compagnie. Plus collant tu meurs. Il a déjà vu un vétérinaire qui a conseillé une « manucure » régulière, prend des cachets contre les vers, doit être coiffé deux fois par jour. Le plus beau c’est la nourriture : un demi bol le matin un demi bol le soir de granulés puants qui doivent être son carburant exclusif. Testé pour le dégourdir, un peu de viande ou de fromage, format miette et voilà : diarrhée ou vomissements. Je renonce à cet entrainement à une vie plus « bio ». Laissant un peu partout ses crottes sèches comme des mégots de cigarillos,  malicieux, capricieux cet animal est une source de surprises souvent désagréables. Aussi tellement tendre…
Évidemment que je l’aime cet artiste à poils qui tient plus du ouistiti que du  raisonnable toutou d’antan !
Je l’aime à tel point que devant partir en voyage et ne voulant pas faire endurer mon expérience à des amis j’ai dû trouver une luxueuse solution de garde. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de « Nounou ».
« Nounou » est un être hybride avec un ou parfois deux chiens greffés au creux  du  cou. Roucoulant le canin, elle les promène entre sa maison carrelée parfumée à l’eau de Javel et son jardin cimenté. Par mail j’avais reçu le contenu de la valise à apporter : Les foutues croquettes évidemment, le bol à manger et le bol à boire, un jouet, un doudou, un os dentifrice, la  couverture, la  brosse… et surtout ne pas oublier le carnet de santé…
- Oh ! Quel amour ce bébé, viens faire la bise à Nounou. Et que mon Igor  te léchouille la madame pâmée du front à la naissance des seins.
-  Dis au revoir à ta « maman ». A mon geste de protestation en mode « merde alors ! », le gazouillis s’est éteint sur un couac de reproche.
Je file en pensant aux maisons de retraite environnantes où de braves petits vieux croupissent sans amour. Je sais, Dutronc et  ces « Cent millions de chinois et moi et moi » y a  déjà pensé… aussi vainement que moi.
Passé quelques jours de détente en très  aimable compagnie. Tout de même, en position assise je reconnais que le petit cœur de la canaille battant sur mes genoux  me manquait un peu… J’aurais bien voulu oublier un peu Igor si Nounou n’avait pas envoyé chaque jour un S.MS. Les plus simples étant du style : » Votre petit trésor adore sa nounou qu’il ne quitte pas d’une semelle, il est trop beau le chéri , trop top et se porte comme un charme! »
Bien sûr que j’étais heureuse de le retrouver ce monstre délirant d’affection ses poils interminables étalés à mes pieds comme un bienheureux tapis !

Quand même tout ceci me donne à penser sur l’évolution des espèces et je me demande ce que devient la notre.

10 commentaires:

  1. La nôtre devient enfin civilisée en comprenant que les animaux vivent, aiment et souffrent. Il ne faut pas pour autant bêtifier mais on l'a tous fait en croyant bien faire...
    Ainsi mes King Charles on perdu prématurément leurs dents parce que je leur cuisinais du pot-au feu de dinde, les croquettes à mon idée étant de la bouffe industrielle, bouffe que je refuse pour moi-même et donc je n'allais pas empoisonner mes chiennes.
    Depuis, j'ai changé de marque (de chiens) principalement pour encourager un éleveur qui se ruine pour la cause animale. C'est à dire qu'en lui achetant le chien, je finance un peu du sauvetage de nombreux autres.
    Et lui, devant ma gastronomie canine a bien rigolé... des croquettes, que des croquettes qui raclent le tartre et à volonté, les chiennes mangent quand elles ont faim...
    Depuis, la note de véto est réduite aux vaccins (pas ce mois-ci , car l'infâme Merlin -chat- s'est fait mordre par on ne sait pas quoi et à l'heure qu'il est il se réveille avec un drain et je ferais mieux de me grouiller parce qu'il faut aller le récupérer)...
    Bref.. on s'emmerde avec les animaux mais encore plus sans eux... Bises à Igor

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  2. "Maintenant je vis avec Igor, un bichon havanais, qui m’a coûté la peau des fesses." je veux voir la facture...
    Bzzz...

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  3. et le chat, le chat qui , en plus d'être aussi aussi bichonné s'en fiche complètement et te regarde de haut !
    ben oui, c'est pas beau d'être gaga :)
    bon week end
    laurence

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  4. Moi c'est mon chat Bleu Russe qui m'a coûté la peau des fesses il y a treize ans. J'avais choisi de prendre un chat de cette race parce qu'il allait devoir vivre en appartement et que l'on parlait sur la "fiche"technique" d'une race de chat à la voix mélodieuse et très calme.
    Résultat Rubens "braille" comme un siamois et saute partout.
    Mais j'ai bien amorti mon achat! 13 ans d'amour et de complicité. Je n'ai qu'un souhait, que cela dure encore très longtemps!
    Bises!

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  5. J'adore le commentaire du Bourdon :-)
    Eh oui, quand on a un Prince, faut assumer...
    GROS BECS

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  6. Ma maison d'enfance fut envahi d'animaux de tout poils et plus tard la mienne aussi, jamais un animal ne m'a coûté la peau des fesses c'étaient tous des "récupérés" cabossés par la vie et avec plein d'amour à offrir.
    Les notes de véto je ne les comptent plus, j'aurai à l'heure qu'il est au moins un 150m² au lieu du petit 40m² où je perdrais mon temps dans le ménage ! Merci à tous mes anciens compagnons à 4 pattes -o)))
    Actuellement avoir un animal c'est un peu un parcours du combattant que l'on effectue avec tout le plaisir et tout l'amour que l'on porte à notre compagnon.
    C'est de plus en plus compliqué et cela devient une véritable prise de responsabilité.
    Maintenant je n'ai plus que Prunette, chatte noire de 20 ans qui est l'héritage que j'ai reçu de ma mère à son décès.
    Cela fait 9 ans qu'elle partage notre vie et malgré une visite quasi hebdomadaire au docteur (aie la rente), elle s'accroche et j'espère encore pour de nombreux mois!
    Après je pense que le raisonnable serait que je cesse tout coup de cœur mais, suis-je bien raisonnable !
    Quand à l'évolution de notre espèce, je n'ose même pas imaginer.
    Bises

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  7. moi aussi je te l'aime beaucoup ton Igor!
    quant à Tatoo, le voilà qui , maintenant, quand je téléphone, me fait des yeux de chien battu pour que je lui colle l'appareil sur l' oreille... et je dois demander à mon interlocuteur de lui dire bonjour ! le bougre alors remue la queue !
    où va-t-on ma bonne dame ? bizzzz

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  8. J'ai moi aussi un peu de peine avec cette tendance que nous avons tous à leur donner trop de place, mais on ne se refait pas et je dois bien avouer que même s'ils vivent dehors la plupart du temps, mes chats ont bien droit à leurs croquettes et autres vaccins !

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  9. Nous nous attachons à nos petites bêtes. Il faut dire qu'en matière d'amour, ils s'y connaissent. Ils donnent spontanément et sans compter. On devrait s'en inspirer !

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  10. Les animaux ne "donnent" rien.
    Leurs comportements sont basés sur l'intérêt : avoir de la bouffe et du confort. Point Barre.
    Le reste n'est que de la blague.

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