Le soleil brûle les baraques en planches et la rue
principale qui les divise. Le souffle en feu du vent balaie les boules d’herbe
sèche qui roulent dans la poussière.
Pourtant toute la population de Corner City est dehors. Les
jeunes et les enfants se sont massés
près de l’estrade. Les filles du saloon en tenue légère se sont installées au balcon.
Pour qu’ils ne manquent rien du spectacle on a sorti les vieux qui se balancent
sur le plancher devant leur porte grillagée en grinçant autant que leur rockingchair . Le chasseur de prime au porte- feuille regarni, en équilibre sur une
chaise devant le poste de police, a posé à ses pieds son fusil au canon scié.
Devant lui, assis sur les marches branlantes, un vieux noir gratte sur son
banjo « Oh Suzana ! »… Tous les regards sont tournés vers les
deux silhouettes cagoulées debout sur l’estrade.
- Dis donc mec ,moi c’est Jim, on est mal barrés, pourquoi
tu es là, toi ?
- Mon vieux t’imagine pas. C’est moi, Jo, la terreur du far
West…La banque de Gold City… c’est moi, quatre sacs pleins de dollars et les
bijoux de la femme du maire, et le caissier qui voulait me barrer la route le
pied cloué au parquet !
- Dis donc, t’es un
fameux toi, mais moi je donne pas dans la dentelle. Je dessoude. Le padre de San Marco c’est moi qui lui ai fait son affaire pour ses ciboires en or. Pas à
moitié, moi aussi je l’ai cloué… mais contre la porte de la sacristie, comme
une vielle chouette.
- J’ai mieux… l’attaque du train blindé… c’est moi, avec
toute la paye du troisième régiment ! Détail : j’ai flanqué deux
bidasses de garde sous les roues de la loco !
- Attends à San Marco yavait aussi le couvent et je dois
t’avouer, dans la foulée, le meurtre des six religieuses. Elles, je les avais
violées avant de les étrangler.
- Les six ?
- C’est sûr les six.
- Ben moi avec une seule balle j’ai abattu les quatre frères
Dalton , superbe tir en biais, du plus grand au plus petit.
- T’es sacrément fort, mais mon casse des grands magasins
Smith et Wesson c’était pas mal non plus…Je me suis constitué un arsenal plus
important qu’à Fort Knox !
- Tu te dis inégalable
mais qu’est ce que tu penses de
ça ? c’est moi qui ai envoyé Calamity Jane en enfer d’une jolie boutonnière
bien placée ouverte avec mon surin.
- O.K... La classe. J’te bats quand même et tu le
reconnaitras , qui c’est qui a descendu d’un seul coup entre les deux yeux
le grand Lucky Luke ?
- Pas possible c’est toi ?
- Et comment ! Ça fait de moi l’homme qui tire plus
vite que l’homme qui tire plus vite que son ombre !!!
Dis donc qu’est ce qui foutent, y
z’attendent qu’on chiale ? Qu’on fasse la prière ?
- Y peuvent courir. Faut croire qui savent pas qu’on est la
crème des durs.
L’estrade vibre sous les pas lourds du bourreau qui vérifie
les nœuds des cordes :
- Arrêtez de trembler…. C’est le moment, les minables.
Le juge a
fait trop fort, la faute à son ulcère. Quand même, c’est cher payé pour le vol
d’un cheval. Et, enclenchant l’ouverture de la trappe :
Allez... Adieu les gars.
La vanité humaine n'a pas de bornes. R.I.P.
RépondreSupprimerCrime majeur au Texas, le vol du cheval...y'a pas pire!
RépondreSupprimerMoi, j'ai le sang chaud! pensa Rossinante...
RépondreSupprimerBuen texto: siempre me han gustado las película del Oeste.
RépondreSupprimerBesos.
je tire sur papier et je t'écris un mot aprés ; merci de ton petit mot sur l'eldorado 4
RépondreSupprimerJ'ai toujours dit à ma mère que je n'aimais pas les cagoules: ça gratte le cou!
RépondreSupprimerSourire d'Ep'
Todavia en algunos paises se usa esa forma para ejecutar a los reos
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RépondreSupprimerBonjour, manouche.
Vos œuvres sont embrassés dans votre douceur.
Et doux messages charmes mon coeur.
La prière pour tous la paix.
Je vous souhaite tout le meilleur.
Passez une bonne journée. Du Japon, ruma ❀
Comme au bon vieux temps des westerns!
RépondreSupprimerGenial!!
RépondreSupprimerIls y sont tous...
Morris et Goscinny sauteraient de joie!
;-)
Bizz, Manou.