samedi 8 octobre 2016

Comptes de fées-3-



Le docteur Deberre et sa ravissante épouse  se félicitaient de vivre dans ce petit paradis, miraculeux dans une grosse bourgade qui n’excédait pas les sept mille habitants ! Le cabinet  du docteur ne désemplissait pas laissant la place des « culs  terreux », comme disait  le père de Coulange, à une riche clientèle  en majorité féminine. Tous les soirs, le docteur se délassait dans le salon privé du Casino où il jouait au bridge avec le notaire, le pharmacien et le directeur de la Poste. Il s’adonnait au golf, au tennis. De son côté Adèle,  qui avait fait couper ses cheveux suivant la toute nouvelle mode « à la garçonne »,  passait beaucoup de temps chez sa « couturière à façon » capable de réaliser les derniers modèles des magazines. L’audace vestimentaire de la jeune femme éblouissait quand elle promenait dans le Parc avec ses fourreaux étroits ceinturés sur les hanches d’un lien de satin.
 Il ne manquait rien au bonheur du jeune couple si ce n’est l’enfant espéré. Ce « si ce n’est » obscurcissait tout le reste. Dans leur désir pathologique de descendance les de Coulange s’impatientaient. Deberre, médecin était bien placé pour savoir que sa femme était normalement constituée, était ce de lui que venait le problème ? Adèle s’énervait que ses amies, dans son dos, raillent son échec dans le rôle reproducteur.
- Alors, petite madame, c’est pour quand un joli bébé ? Les mois passaient et si Deberre se moquait des sous- entendus offensants, son naturel chaleureux souffrait de ce manque d’enfant.
Un beau jour le jeune couple partit en voyage et revint, d’on ne savait où, avec, tout sourires, deux nourrissons jumeaux, un petit garçon et une petite fille.
La mode n’était pas aux interrogatoires et les questions que tout un  chacun se posait restaient informulées. On se contentait de se réjouir pour eux de ce bonheur évident, même si son origine restait mystérieuse et à féliciter Adèle poussant dans le Parc un double landau luxueux.
Où étaient-ils allés chercher ces petites merveilles que chacun voulait voir de près ? On apprit, le jour du somptueux double baptême, que le petit garçon s’appelait Sacha et la petite fille Aude. Dans ce sud gasconnant on n’avait jamais vu pareilles blondeurs et des yeux d’un azur si clair ! Au début quelques langues vipérines sifflaient : « comme ils ressemblent à leur maman », mais le temps passant cette remarque voulue méchante s’avérait une douce réalité. Le père, la mère et leurs enfants fusionnaient dans la même tendre harmonie.

2 commentaires:

  1. A la fin de la vie ce qui importe vraiment est d'être heureux. et il est une bonne décision qui a adopté les parents ..
    Una abraçada..

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