Ah! ce fameux transfert de compétences ! Il a considérablement évolué ces dernières décennies au grand dam de certains détenteurs du savoir, dépassés dans leurs certitudes, dépossédés de leur pouvoir absolu.
Déjà une révolution dans les esprits universitaires avait eu lieu lors des premières applications de la loi sur la formation permanente. Certains professeurs se refusaient à enseigner dans ce cadre à des adultes. Ils craignaient les compétences de ces derniers dans des domaines qui leur étaient totalement étrangers et peut-être même un certain savoir, amateur certes mais tout de même inquiétant, dans ce qu'ils étaient sensés leur apprendre...Ils étaient bloqués par un mélange à part égale d'un complexe relatif à leur méconnaissance des savoirs et des pratiques de ces adultes et de la frustration de se présenter non pas devant des étudiants dociles mais devant des "interlocuteurs" de leur génération, parfois de celle de leurs parents....
Depuis la naissance de l'informatique, la transmission aux étudiants a également évolué . Le professeur Leprince- Ringuet, qui a été un des premiers à enseigner cette discipline, s’inquiétait du nouveau rapport enseignant-élève: " Quand j'explique la théorie je suis très à l'aise, mais je suis perdu par la rapidité de mes élèves dans la pratique."
Michel Serres écrit:
"Avant, le toubib, l’avocat, l’enseignant, avaient une "présomption d’incompétence" à l’égard de ceux auxquels ils s’adressaient. Aujourd’hui, si j’entre dans un amphi pour faire un cours sur la cacahuète , je sais qu’il y a certains étudiants qui ont tapé "cacahuète" sur Wikipédia la veille, et donc je dois faire cours en fonction de ça. Petite Poucette arrive à présent sur le marché du travail. Il y a des instits, des profs, Petites Poucettes d’aujourd’hui, et cette vague est en train de construire le nouveau monde."
C'est très juste, mais c'est lui seul qu'on entend et non ceux qui vont la faire cette révolution inévitable, souhaitable.Le construire ce nouveau monde .Pourquoi, les politiques, les médias ne donnent-ils pas la parole à ces jeunes talents novateurs dans tous les domaines ? Les barbes blanches ont du mal à suivre dans ces nouveaux paramètres, et alors ? Le futur ne leur appartient pas. Le fils attendant tout enseignement de son père qui le tenait du sien etc...est devenu image d’Épinal obsolète. Les passéistes deviennent de dangereux freins pour le changement, place aux jeunes.Un exemple récent:
"Contredisant les découvertes d’Einstein ou de Newton, le jeune Neil Ibata qui est seulement âgé de 15 ans est un petit génie, passionné par les sciences. Après une découverte majeure tenant à l'évolution des galaxies dans l'univers"etc, etc...
Les jeunes générations sont sacrifiées et leur patience ne sera pas durable. De jeunes chercheurs voient leur labos fermer par manque de financement, d'autres dans une réelle misère économique s'expatrient...Cette fuite là, pourtant vitale, n’intéresse personne .
Pour d'autres la route est bloquée par de puissants lobbies.
Deux vidéos entre mille pour le plaisir de voir et d'entendre de jeunes enthousiastes qui forgent leurs propres compétences.
C
ca carbure sec le dimanche gros bisous chère manouche
RépondreSupprimerManouche, encore une fois ton grand coeur t'a dicté les bonnes paroles. Je te suis à 100% dans ta défense des jeunes chercheurs et j'enrage lorsque je vois (encore !)des jeunes s'expatrier faute d'avoir pu convaincre les autorités. Quand donc procéderons-nous comme les Américains ? Pour une fois, je suis avec eux: sur 10 projets présentés, 5 seront "bidons" et perdront de l'argent, 4 feront juste une "opération blanche" et le dixième rapportera le jackpot qui justifiera pleinement les 10 investissements. Mais pour faire ce genre de pari, il ne faut pas être un fonctionnaire ou un banquier français (frileux ?). Pourquoi la fin du monde n'a-t-elle pas eu lieue pour ces gens-là ?
RépondreSupprimerTout ça sonne très juste , hélas. On ne peut remplir un vase plein. Pour que la nouveauté, la créativité soient reconnues, il faut se séparer des énergies anciennes.
RépondreSupprimerOn ne possède pas le savoir, on le transmet.
Il me semble que ce que l'on doit transmettre ne sont pas des"contenus" mais l'imagination, l'envie, l'enthousiasme, le vouloir innover...
SupprimerOui c'est exactement cela. Transmettre plutôt un état d'esprit.
RépondreSupprimerC'est le même principe qu'évoquait mon père sur sa 203 Peugeot il y a 55 ans. Il prétendait qu'avec l'humidité matinale la carburation se faisait bien mieux. Maintenant avec l'injection électronique ce phénomène a disparu. La question qu'il faut se poser pourquoi ne pas généraliser le dispositif ? La réponse est connue : Monsieur TOTAL et Monsieur ELF ne seraient pas d'accord et que dire Monsieur Émirat-du-golfe ?
RépondreSupprimerLa révolution reste à faire...
RépondreSupprimerBelle journée,
Pierre