jeudi 10 janvier 2013

Scoumoune.




Ce jeudi matin le réveil n’a pas sonné, bon sang il est 8 heures. C’est à la demi que je dois les rejoindre, co-voiturage à quatre et j’ai l’horreur du retard inscrite dans les gènes  Ils vont tous râler. Avec raison. Bon sang je réalise tout à coup ; total cata c’est moi qui dois animer ce jeudi l’atelier de lecture! « Cent ans de solitude »; je les vis plein temps ! Téléphoner, où est mon portable? Au fond du sac. Ce n’est pas vrai il est à plat, cet imbécile ! Assez perdu de temps, j’enchaine douche, habillage façon pompier. Zut ma fermeture éclair coince, ça c’est le tiramisu si crémeux d’hier soir. Penser à reprendre le régime. Glisser jusqu’à la cuisine où la pendule me nargue, ne pas perdre une seconde à la regarder, le bol du petit déjeuner sur le marbre attendra ce soir. Oublié de me laver les dents, impossible de sortir avec une haleine de chacal, ma main nerveuse rate la brosse à dents mais renverse le flacon de « Chanel no 19 » il ripe sur le bord du lavabo spliiiiiiish… et clac, le voilà explosé sur le carrelage. Ça c’est le pompon, les larmes piquent mes yeux, mon bon Michel qui a cassé sa tirelire pour m’offrir ce cadeau qui coûte un bras, c’est comme si je l’avais giflé !
Ne pas s’attendrir. Mes pieds nus ripent dans la mare odorante, merde un bout de verre dans le gros orteil. J’ignore. Au vol  attrapés, le manteau, le sac, les gants les clés de voiture.
 Mais il faisait doux hier au soir ! Extravagant ; le pare-brise de la voiture garée à cheval sur le trottoir, est complètement givré. Pshitt, pshitt l’atomiseur- tournez- poussez, crache un liquide huileux qui  barbouille la vitre. Et crotte ! Un seul truc, l’eau, oui, pas chaude je sais tu me l’as déjà dit ! Remonter l’allée en courant, ouvrir la porte, la clé tremblante griffe le vernis. La cuisine, l’évier, la grande casserole, l’eau froide gicle. Refermer, redescendre l’allée, tout le contenu de la casserole s’écrase sur la vitre, plash !  Je vois le volant et même si l’intérieur est plein de buée ça devrait aller.
J’ouvre la portière mon gant s’échappe de ma poche et tombe juste au bord de la bouche d'égout, je me casse en deux pour l’attraper. Bougre d’idiote tu n’as plus vingt ans. Aie, aie, aie ! Quelque chose a craqué dans mon dos... Ouille, coincée, j’ai gagné  avec trois minutes, trois semaines de sciatique. Pliée en deux je m’insère douloureusement dans l’habitacle... Ouf ! Mon poids écrase le fauteuil, fermer la portière, vite la ceinture; illico le contact. Avant de démarrer regard  rapide dans le rétroviseur : ma voisine vêtue comme un Inuit, sac à dos, gros godillots, part gaillarde pour son excursion  pédestre comme tous les mercredis.
Purée !comme tous les mercredis !



7 commentaires:

  1. Ben dis donc!!!
    Je vais faire gaffe à la programmation musicale demain OKAZOU!!!
    Courage amie
    Tous les mercredis
    Ne sont pas pourris...
    Et d'un autre côté, c'est le jour de Mercure qui, comme chacun sait, est un farceur...

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  2. je lis là un exercice de style que je vais entendre sûrement ce vendredi.
    tu es tout à fait dans les clous ( passage clouté, bien entendu).trés bon texte appuyé par de sacrés coups de marteau.
    fais attention à toi quand même!!!!!!!
    bellemiche

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  3. Merdum de merdum... Une journée d'brin comme on dit par chez moi !
    Bisous

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  4. Il y a des jours comme ça ! Des jours où l'on devrait rester au lit. Comme disait Lavoisier en montant à l'échafaud les mains liées dans le dos, il manque une marche, le bourreau le rattrape de justesse et il a cette phrase merveilleuse: "Mauvais présage, un Romain serait rentré chez lui"

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    1. Celui qui devait être guillotiné un lundi s'exclame:" la semaine commence mal"!

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  5. Sourire encore au pied de l'échafaud!!

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  6. J'adore ! Un vrai régal de venir sur ton blog.

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