mardi 20 décembre 2011

Lire.



" Disgrâce » de J.M Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003 est de ces ouvrages rares dont l’impression demeure longtemps la lecture terminée.
Il reste une ambiance, une gêne, le poids des souffrances des protagonistes difficiles à dissiper.
L’intitulé : « Disgrâce » résonne en ce lieu clos paradoxal dans un immense pays, plus fortement comme une « Déchéance »...C’est l’histoire de l’Afrique du Sud sanglante, d’une cruauté qui rend les parties irréconciliables, qui nous est livrée, ici, résumée à un drame voulu silencieux.
Non, ni résumée, ni réduite, au contraire magnifiée par l’étroitesse du cadre et l’apparente insignifiance du petit nombre des acteurs qui donnent à l’intrigue une force dérangeante inoubliable.
L’art de l’auteur, dans la retenue, l’économie des effets est de faire porter par des vies « ordinaires » ces destins tragiques qui s’effondrent dans le secret. Le drame intimiste dans celui de l’Histoire. Les problèmes parfois insurmontables d’un changement politique d’une révolution, d’un rapport de forces inversé.
On pense à la mode controversée, à juste titre, des Repentances publiques ou privées…
« Espères-tu expier les crimes du passé en souffrant dans le présent ? »
Les anti- héros du roman ressemblent à ceux de l’histoire récente, le grand mouvement de libération des peuples de leur joug tyrannique. Du temps, de la patience, de la compréhension seront nécessaires pour oublier les règlements de comptes et bien des larmes pour effacer les ressentiments.

Le film tiré fidèlement du roman doit tout à la présence flamboyante et glaciale de John Malkovitch.



4 commentaires:

  1. Ca marche, alors, finalement???
    J'ai Orange qui m'emmerde depuis dimanche...
    Ca sert d'os de faire un blog ces jours-ci
    Bise et courage ma soeur...
    P

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  2. merci de ta venue sur mon blog
    et de la colombe et de ton ami cher le philosophe
    je ne connait le livre dont tu parle mais cela donne envie de le lire
    je t'embrasse
    et belles fêtes pour ta tendresse et ton cœur
    je t'embrasse très fort

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  3. j'ai en fait trouvé le film plus "aérien" que le bouquin, pesant .... et mettant plus en évidence ce qui, dans une disgrâce, est aussi le chemin d'une renaissance ...
    la renaissance douloureuse du héros, par des chemins étrangers à ceux auxquels il était habitués est symbolique de ce que vit ce pays d'Afrique du Sud , me semble t-il, pays où je me suis sentie si mal à l'aise... mais où la route est à trouver, nouvelle, hors des sentiers battus .
    Et, paradoxalement, d'une horreur ( le viol) naît une vie, une vie "autre", à inaugurer.
    Alors ce livre, si gris, si lourd, et qui demeure si tenace après la lecture, est avant tout, finalement, une porte qui s'ouvre .
    la disgrâce permettrait-elle une grâce à venir ?

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  4. @RZD
    Tu as raison de souligner cette possible rédemption.

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