mardi 9 septembre 2014

Le mardi c'est histoire


Tout commence en janvier 1686, où Louis XIV tombe subitement malade.
Il semble qu'il se soit piqué en s'asseyant sur une plume des coussins qui garnissaient son carrosse déclenchant un abcès à l'anus, qu'il aurait fallu immédiatement inciser pour éviter que la blessure ne s'infecte. Mais les médecins du roi, épouvantés à l'idée de porter la main sur le fondement de la monarchie, optèrent pour des médecines douces, type onguents. Ces méthodes ne donnèrent aucun résultat.
Tout cela dura près de 4 mois et les douleurs royales ne cessaient pas !
Brusquement, vers le 15 mai, les chirurgiens, verts de peur,soupçonnèrent l'existence d'une fistule. Ce fut l'affolement général.
Finalement, le 1er chirurgien Félix de Tassy décide d'inciser et "invente" un petit couteau spécial,véritable pièce d'orfèvrerie dont la lame était recouverte d'une chape d'argent.
Mais il fallut encore 5 mois pour fabriquer ce petit bijou...
L'opération eut lieu le 17 novembre - sans anesthésie ! Il faudra
encore 2 autres incisions (la plaie ayant du mal à se refermer pour cicatriser) pour qu'enfin à la Noël 1686, on puisse déclarer que le roi était définitivement sorti d'affaire...et mettre fin aux rumeurs qui, à l'étranger, se propageaient disant que Louis XIV était à l'agonie.
Dès l'heureuse issue de l'intervention connue, des prières furent
dites dans le royaume et les dames de Saint Cyr création de Mme deMaintenon, décidèrent de composer un cantique pour célébrer la guérison du roi.
La supérieure, Mme de Brinon (nièce de Mme de Maintenon)écrivit alors quelques vers assez anodins qu'elle donna à mettre en musique à Jean-Baptiste Lully :
Grand Dieu sauve le roi !
Longs jours à notre roi !
Vive le roi . A lui victoire,
Bonheur et gloire !
Qu'il ait un règne heureux
Et l'appui des cieux !
Les demoiselles de Saint Cyr prirent l'habitude de chanter ce petit cantique de circonstance chaque fois que le roi venait visiter leur école.
C'est ainsi qu'un jour de 1714, le compositeur Georg Friedrich Haendel, de passage à Versailles, entendit ce cantique qu'il trouva si beau qu' il en nota aussitôt les paroles et la musique. Après quoi, il se rendit à Londres où il demanda à un clergyman nommé Carrey de lui traduire le petit couplet de Mme de Brinon.
Le brave prêtre s'exécuta sur le champ et écrivit ces paroles quiallaient faire le tour du monde :
God save our gracious King,
Long life our noble King,
God save the King!
Send him victorious
Happy and glorious
Long to reign over us,
God save the King !
Haendel remercia et alla immédiatement à la cour où il offrit au roi -comme étant son œuvre - le cantique des demoiselles de Saint Cyr.
Très flatté, George 1er félicita le compositeur et déclara que,
dorénavant, le "God save the King" serait exécuté lors des
cérémonies officielles.
Et c'est ainsi que cet hymne, qui nous paraît profondément britannique, est né de la collaboration
- d'une Française (Mme de Brinon),
- d'un Italien (Jean-Baptiste Lully -ou Lulli-) naturalisé français,
- d'un Anglais (Carrey),
- d'un Allemand (Georg Friedrich Händel -ou Haendel-) naturalisé britannique, et ...
d'un trou du c… Français, celui de sa Majesté Louis XIV.
Un hymne européen, en fait !
Si Louis XIV ne s'était pas mis, par mégarde, une plume dans le derrière , quel serait aujourd'hui l'hymne britannique ?...
Pourrez-vous désormais écouter "God save the Queen" sans penser à cette petite plume?

8 commentaires:

  1. Ah ben dis-donc!!! Le grands esprits volent de concert (c'est le cas de la dire)
    Le grand Louis est aussi dans mon jardin ce matin à propos de capucines...
    La fistule (je sais une plume au cul c'est plus marrant), mais elle était dûe principalemant à une nourriture trop riche assortie d'un goût forcené pour l"équitation et la chasse à courre
    Mes humbles salutations à votre royale personne
    P

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  2. Une situation aux conséquences inattendues. Du trou du cul du roi au God Save The Queen !

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  3. Un billet bien anal... et truculent !!! Je comprends mieux ton allusion aux Anasazis :-)
    GROS BECS

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  4. C'est malin de nous mettre de pareils rapprochements en tête!! Quand je dis en tête!!

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  5. Non c'est sûr, j'y penserais à chaque fois, d'autant plus que bien souvent la queen a des plumes sur son chapeau !

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  6. le porte-coton eut été au chômage...
    Bzzz...

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  7. Une histoire simple qui est restée dans les annales !

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